CTA du 28 septembre : Pour le Recteur, en 2011 comme en 2012, le cap reste le même...

vendredi 5 octobre 2012
par  Snes S3 MRP

Déclaration préalable FSU



Le Comité technique académique du 28 septembre s’est tenu le jour du mouvement des Recteurs. Son ordre du jour était limité, le bilan de la rentrée pour les élèves et les personnels aura lieu lors du prochain CTA en octobre.

 Pour le Recteur, en 2011 comme en 2012, en matière de politique éducative, le cap est le même…

Après avoir appliqué de manière zélée la politique du précédent Gouvernement, soutenant notamment, par l’intermédiaire de son ancienne Secrétaire générale, auprès de la presse, en décembre dernier, que les moyens n’étaient pas un problème dans l’académie de Versailles, le Recteur de l’académie de Versailles a eu sa nomination reconduite.

Il a tenu à faire savoir aux élus du personnel que cela confortait un certain nombre d’orientations et d’expérimentations, pourtant combattues et contestées par la majorité des personnels, qu’il a impulsées dans l’académie et qui doivent être confirmées par la future loi d’orientation :

  • Les masters en alternance qui organisent le transfert de l’ensemble de la formation professionnelle dans le cadre de masters professionnels au détriment de la formation disciplinaire, justifient la suppression de l’année de stage et instituent une nouvelle forme de précarité dans l’Education nationale (étudiants vacataires effectuant des stages en responsabilité)
  • L’Ecole du socle qui conteste l’ancrage du collège dans le second degré avec une organisation des enseignements et des métiers selon le modèle du 1er degré (bivalence, affectation de professeur des écoles, remise en cause des qualifications disciplinaires...) et veut généraliser l’approche exclusive, niant les contenus disciplinaires.

Au-delà de l’exercice de communication institutionnelle autour de ces expérimentations instaurées souvent sans l’assentiment des équipes et pour servir la politique du précédent pourvoir, dont il indique qu’elle va se poursuivre, le Recteur en refuse tout bilan contradictoire en comité technique.

Voir pour les masters en alternance le bilan fait par la section académique l’an dernier 

 Orientation des élèves : l’impasse sur les vrais problèmes

Le Recteur, poursuivant avec constance sa volonté de ne pas ouvrir de débat approfondi et contradictoire dans les instances, a livré des documents parcellaires et orientés destinés à mettre en valeur la pertinence de ses choix depuis qu’il a été nommé dans l’académie en 2004 : baisse des taux de redoublements, augmentation des passages en lycée vers la voie générale aux dépens de la voie technologique, en particulier, tertiaire qu’il juge sur représentée, augmentation de la réussite au baccalauréat…

Les problèmes de fond ont été occultés par l’indigence des documents remis : pas de bilan des sorties sans qualification et sans diplôme, chiffres départementaux, sans étude fine par bassin pour tenter de repérer les inégalités territoriales et faire le lien avec l’implantation de l’offre de formation, pas de bilan de la procédure affelnet et de ses conséquences sur le choix des élèves et l’évolution des effectifs des établissements et de leurs filières, pas de bilan sur les taux de pression par formation et du taux de satisfaction des vœux des élèves, pas de bilan de la part de l’Administration de l’effondrement de 5 points de la réussite au bac professionnel qui voyait arriver la première cohorte d’élèves de la généralisation du bac pro 3 ans, pas de documents sur les déperditions d’élèves entre la 2nde pro et la term pro…

A travers ces questions de fond, c’est le bilan d’une politique nationale et académique qui se joue. Par la réduction acharnée de la diversité de l’offre de formation entreprise depuis huit ans (suppression des 1eres d’adaptation, réduction du nombre de CAP, généralisation rapide de bac pro 3ans, fermeture de séries technologiques…), les inégalités territoriales et sociales se sont sans aucun doute renforcées, en dépit des progrès des orientations vers la voie générale et au bac.

Le Recteur n’a répondu que sur le recul dans le Val d’Oise des taux de passage en lycée général et en première générale, l’attribuant à un accident conjoncturel. Cela ne remet pas en cause le rattrapage observé ces dernières années, les taux de passage restant supérieurs à ceux des années 2008-09.

Pour le SNES et la FSU, il y a urgence à pourvoir faire un bilan transparent et contradictoire pour relancer une véritable politique éducative faisant de la réussite de tous les élèves un objectif fondamental. Cela exige aussi de réaffirmer le rôle déterminant du Service public d’orientation dont le démantèlement se poursuit.

 Stagiaires et formation des maîtres :

La titularisation des stagiaires a été suivie de près l’an dernier comme les années précédentes par les élus et les militants du SNES-FSU. Il s’agissait d’organiser la défense individuelle et collective des stagiaires pour que les difficultés professionnelles résultant des nouvelles conditions de stage catastrophiques (temps plein comprenant des heures supplémentaires parfois, formation en dehors du temps de service…) ne se transforment pas en reproches et refus de titularisation et prévenir le risque d’arbitraires locaux (avis depuis 2007 déterminant du chef d’établissement que le SNES récuse).

La section académique était à nouveau intervenue avant la réunion du jury de titularisation pour que le Recteur adresse un message de bienveillance au président du jury pour les corps de certifiés, des CPE et des PLP. A la différence de ces corps, la titularisation des agrégés relève d’un avis en CAP (commission administrative paritaire) où siègent les élus des personnels. Les commissaires paritaires ont accompagné pour les aider dans la consultation de leur dossier et la préparation de leur entretien les stagiaires qui avaient reçu un avis favorable.

Au final, le taux de refus de titularisation et de licenciement reste identique à celui des années antérieures à la réforme de la formation des maîtres. Le climat politique et les campagnes sur ce thème ont sans aucun doute joué, Luc Chatel, d’abord, voulant éviter tout nouvel élément qui porterait une nouvelle hypothèque sur sa désastreuse réforme, Vincent Peillon, ensuite, voulant montrer que le regard sur la profession avait changé.

Le CTA a fait également le point sur la formation et la décharge des actuels stagiaires.

Voir notre article le point sur la rentrée des stagiaires

Le SNES-FSU est également intervenu sur la double certification en langue étrangère et en informatique exigée pour les enseignants néo-recrutés. Le Ministère persiste à l’imposer : au lieu de l’abroger comme le revendique le SNES, il en a repoussé sa validation à la date de la titularisation des stagiaires et a donné pour consigne aux Rectorats d’organiser une formation gratuite pour les stagiaires qui ne la possédaient pas.
Le Recteur a reconnu qu’il y avait urgence à accélérer la mise en place de la formation. Le recensement des stagiaires concernés est toujours en cours et les conventions avec les universités qui doivent délivrer la formation (Cergy pour le C2i et Nanterre pour le CLES) n’ont pas avancé.

 Assistants prévention de sécurité

L’académie a reçu 46 emplois d’assistant de prévention et sécurité.
La FSU a rappelé son opposition à ce dispositif (approche sécuritaire en dépit de l’ajout prévention, stigmatisation des établissements concernés, nouvelle catégorie de personnels précaires dans l’Education nationale, recrutement local par le C/E…) et exige la mise en œuvre de véritables solutions (des assistantes sociales, des infirmières, des conseillers d’orientation psychologues, des personnels de surveillance, des CPE en nombre suffisant pour garantir un suivi des élèves dans leur dimension globale, des effectifs réduits par classe, une carte scolaire repensée afin d’éviter la formation de ghettos scolaires, un plan de rénovation d’urgence de certains bâtis scolaires…).

Interrogé sur les critères de répartition des emplois d’APS, le Recteur a reconnu qu’il n’y en avait pas de satisfaisant, ce avec quoi la FSU est d’accord sauf qu’elle en tire la conclusion que les APS ne sont pas une réponse.

Les APS ont donc été répartis selon l’appréciation et la connaissance qu’avaient les directeurs adjoints académique des services départementaux, en lien avec les chefs d’établissements concernés.
La moitié des recrutements aurait été faite selon le Recteur. Ils devraient être opérationnels au mois de janvier après 8 semaines d’une formation qui doit débuter à la rentrée des vacances de la Toussaint.

Répartition des emplois APS dans l’académie de Versailles


Lors des CA devant se réunir pour délibérer sur les recrutements d’APS, la FSU appelle à s’y opposer à et à exiger à la place leur embauche sur un emploi d’AED.


Documents joints

bilan orientation Yvelines
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PDF - 71.5 kio
PDF - 86.9 kio