Gilles Lesauvage est CPE au collège Louis Pasteur de Longjumeau. Il est élu des personnels depuis quatre mandats.

 Qu’est-ce qu’un commissaire paritaire ?

C’est un militant qui a décidé de s’investir afin que les droits individuels et collectifs des collègues soient respectés.
Par sa connaissance des dossiers et sa légitimité d’élu, il peut discuter d’égal à égal avec les membres de l’administration et ainsi faire en sorte que la démocratie au sein de l’institution ne soit pas un leurre.
Cette expérience pourra être étendue à l’établissement dans lequel on exerce et nous permettre d’être reconnus par nos collègues et favoriser ainsi la vie syndicale dans le collège ou le lycée.

 Comment définirais-tu le rôle d’un élu en CAPA, rôle technique, de gestion voire de cogestion ou rôle politique, au sens noble du terme ?

Un élu doit apprendre et connaitre les textes réglementaires ainsi que les procédures mais aussi la réalité concrète d’un établissement afin de défendre au mieux des collègues. C’est pourquoi, au SNES, tous les élus sont des CPE en exercice.
Il doit aussi comprendre les grands enjeux politiques qui transparaissent dans les modifications réglementaires ; il doit donc se former et s’informer continuellement.
Mais défendre les collègues ne veut pas dire co gestion ; les grands textes réglementaires ou orientations politiques doivent émaner des élus de la nation. Le rôle du commissaire est de faire respecter ces textes dans un souci d’équité de traitement et non pour protéger telle ou telle corporation.
La CAPA va aussi être le lieu où nos positions syndicales pourront être affirmées devant l’administration qui peut parfois donner l’impression que ses choix ne sont ni discutables ni contestables.

 Que se passe-t-il durant une CAPA ?

Une partie du travail se fait antérieurement, lors d’une préparation la plus collective possible.
En capa, un partage des taches est judicieux afin que chacun connaissant ses dossiers intervienne au mieux ; n’empêchant en aucune façon l’intervention d’un autre commissaire qui éclairera le débat ou trouvera un autre axe de discussion.
Cette « technicité » s’apprend au fur et à mesure des CAPA et des mandats, rendant plus facile les interventions de chacun.
Cela est aussi un moment où nous pouvons débattre d’orientation sur le métier, sans illusion toutefois.

  Tu es à nouveau candidat sur les listes du SNES, avant de te décider à « rempiler » as-tu hésité ?

Non aucune hésitation, le mépris que nous recevons de la part de l’administration rend nécessaire d’être combatif et mon expérience est devenue hélas indispensable