Interview de Philippe Lévy, élu 2008-2011 et candidat sur la liste du SNES pour la CAPA des agrégés aux élections de 2011

dimanche 25 septembre 2011
par  Snes S3 MRP

Philippe Lévy est professeur agrégé de lettres modernes au collège François Mauriac de Houdan, il est à nouveau candidat sur les listes du SNES pour la CAPA des agrégés.

 Comment es-tu devenu commissaire paritaire ?

J’étais secrétaire de S1, élu au CA et j’ai eu besoin d’informations, pour répondre aux problèmes rencontrés ou aux questions des collègues. Cela m’a amené à aller régulièrement aux réunions du S2. Et puis quelques années plus tard, on m’a proposé d’être commissaire paritaire. Les commissaires paritaires du SNES sont des professeurs comme les autres et ils le restent. Aucun n’a de décharge complète. Ils restent directement concernés par les problèmes que rencontrent tous les collègues.

  En quoi consiste ce travail ?

Quand j’ai commencé, un ami (qui ne travaille pas à l’Education Nationale) m’a dit : « tu vas faire de l’administration syndicale ». En réalité, ça n’a jamais été ça. Bien sûr, il s’agit de vérifier le travail de l’administration de faire corriger les erreurs (et il y en a beaucoup plus qu’on ne le pense tant qu’on n’a pas vu de documents rectoraux). Mais, vérifier un barème, c’est aussi le défendre et cela de plus en plus à l’occasion de chaque CAPA, celui-ci est attaqué, remis en cause, présenté comme une contrainte et une source d’injustice alors qu’il est une garantie pour tous. Ajoute à cela le fait qu’il y a certaines CAPA où il n’y a pas de barème et où notre travail consiste à défendre des critères justes et transparents. Bref, il ne s’agit pas d’un travail administratif mais bien, à chaque moment, d’une prise de position.

 Tu as dit tout à l’heure que c’était de plus en plus le cas. Qu’est-ce qui te fait dire cela ?

C’est que depuis plusieurs années, ce mouvement de remise en cause s’est accéléré et généralisé. Le but, bien sûr, n’est pas de rechercher des améliorations, ce que fait le SNES dans ses interventions, mais de détruire toute règle, tout repère collectif. De plus, aujourd’hui c’est aussi le paritarisme lui-même qui est contesté.

 Autrement dit, ces élections sont très importantes ?

Elles le sont toujours et on a tendance à dire de chaque élection qu’elle est plus importante que la précédente. Mais, cette année, dans le contexte de déréglementation, d’expérimentations, qui ne sont jamais sans arrière-pensées, d’attaques contre le système éducatif à tous les niveaux et avec les nouvelles modalités de scrutin, oui, elles sont très importantes et même décisives.