Interview de Maud Ruelle-Personnaz, élue 2008-2011 et candidate sur la liste du SNES pour la CAPA des agrégés aux élections de 2011

dimanche 25 septembre 2011
par  Snes S3 MRP

Maud Ruelle-Personnaz, professeur agrégée d’allemand, enseigne au lycée de l’Hôtellerie et du Tourisme de Guyancourt : elle est à nouveau candidate sur les listes du SNES pour la CAPA des agrégés.

 Qu’est-ce qu’un commissaire paritaire ?

Un commissaire paritaire est un acteur important de la vie syndicale et joue un rôle fondamental dans la carrière des collègues. Le travail de commissaire paritaire, qui nécessite rigueur et ténacité, se fait en équipe. La tâche des commissaires paritaires consiste, dans un premier temps, en une série - souvent une montagne - de vérifications exhaustives concernant la carrière des collègues (notamment : avancement d’échelon, passage à la hors classe, mutations, notation administrative, titularisation), et dans un second temps en la défense des intérêts de l’ensemble des collègues.

Celle-ci passe, d’une part, par des discussions avec l’administration, qui portent sur les règles dictées par celle-ci et sur l’interprétation à donner des circulaires rectorales que nous cherchons toujours à rendre la plus favorable aux collègues, d’autre part, par l’exigence que soient respectées les règles fixées par ces circulaires, au nom de la transparence et de l’intérêt de tous.

  Comment définirais-tu le rôle d’un élu en CAPA, rôle technique, de gestion voire de cogestion ou rôle politique, au sens noble du terme ?

Un élu en CAPA joue évidemment un rôle technique : il maîtrise et est capable d’expliquer aux collègues les règles des différentes étapes de la carrière. Il ne joue un rôle de gestion que dans la mesure où, par les corrections apportées aux propositions de l’administration, il influe, de manière déterminante, sur les décisions prises. Pour autant, on ne saurait parler de cogestion.

Parler de rôle politique semble plus juste : en effet, même si les élus en CAPA veillent d’abord à ce que les règles soient respectées, il arrive que celles-ci puissent donner lieu à des interprétations divergentes, auquel cas, l’acharnement des élus à imposer la leur peut donner lieu à un précédent, ou à une évolution ultérieure de ces règles, et permettre une amélioration notable du sort fait aux collègues.

  Que se passe-t-il durant une CAPA ?

Une CAPA fait suite à plusieurs jours de préparation par les élus : les propositions de l’administration concernant la carrière des collègues sont vérifiées de manière exhaustive. Les Groupes de Travail, lors desquels les élus se réunissent avec les représentants de l’administration, sont ensuite l’occasion de poser toute question relative aux situations qui posent problème et de signaler chacune des erreurs faites par l’administration dans ses propositions.

La CAPA constitue l’aboutissement de ces Groupes de Travail, lors desquels un certain nombre de situations problématiques peuvent être réglées. Lors de la CAPA, les avis rendus lors des Groupes de Travail sont entérinés, et les situations les plus litigieuses, laissées en suspens, rediscutées avec le Recteur ou un de ses représentants, avant qu’une décision définitive ne soit prise.

Une CAPA s’ouvre toujours sur les déclarations préalables des différents syndicats, qui sont l’occasion d’exprimer un éventuel (et fréquent) désaccord de fond sur les règles mises en place par l’administration ou sur l’évolution du métier, et d’exiger davantage de transparence, afin que les élus puissent jouer leur rôle pleinement, et que les collègues soient les acteurs avertis de leur carrière. Ces déclarations, qui donnent lieu à un dialogue, parfois long et houleux, avec l’administration, sont indispensables pour conserver au travail des commissaires paritaires son caractère politique, c’est-à-dire pour obtenir que les collègues soient traités ensuite de manière équitable.

 Tu es à nouveau candidate sur les listes du SNES. Avant de te décider, as-tu hésité ?

Je n’ai pas hésité à me présenter une nouvelle fois sur les listes du SNES lorsque j’ai été sollicitée. Etre élu, c’est bien sûr une importante charge de travail supplémentaire ; ce sont aussi de lourdes responsabilités. Mais c’est aussi, souvent, la satisfaction d’un travail collectif qui donne des résultats : chaque amélioration obtenue, si elle peut sembler marginale, revêt bien souvent, pour le collègue concerné, une importance capitale. Et chacune des corrections apportées aux propositions de l’administration se fait de toute façon toujours dans l’intérêt de tous. Ce travail collectif donne aussi, et ce n’est pas négligeable, un sentiment de force face à une administration dont chacun peut percevoir quotidiennement les attaques dans l’exercice du métier.


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