Compte rendu du CTPA du 22 novembre 05

mardi 6 décembre 2005
par  Secteur politique éducative

Compte rendu du CTPA du 22 novembre O5

Déclaration préalable du SNES du SNEP et du SNUEP
CTPA du 22 novembre 2005

Les violences dans les banlieues sont révélatrices d’une crise sociale profonde, aggravée par l’accumulation des inégalités et des discriminations. Si les violences ne sont évidemment pas admissibles, les discours provocateurs et sécuritaires jouant la surenchère ne le sont pas non plus.
Pour répondre à ces violences, le Gouvernement met en avant 2 mesures d’une extrême gravité :
- d’une part, il réactive la loi du 3 avril 1955 instaurant l’état d’urgence en pleine guerre d’Algérie, contexte dont le rappel constitue une véritable provocation envers une grande partie de la population des banlieues. Cette loi est dans son contenu totalement liberticide puisqu’elle permet le contrôle voire l’interdiction de toutes les libertés individuelles et collectives.
- d’autre part, il permet l’accès à l’apprentissage dès 14 ans, remettant ainsi en cause la scolarité obligatoire à 16 ans, adoptée en 1959. Cette mesure, contestée y compris par les employeurs eux-mêmes, va à l’encontre de l’évolution du système éducatif. Elle constitue une véritable duperie envers les jeunes et leurs familles : elle n’est ni un mode de remédiation ni une solution à la difficulté scolaire et ne résout pas le problème des sorties précoces de l’Ecole sans qualification.
En réalité, les politiques menées ces 3 dernières années n’ont fait qu’enfoncer encore plus les banlieues dans leurs difficultés. Les suppressions d’emplois (moins 15 000 emplois d’enseignants, moins 30000 d’encadrement éducatif) ont frappé les zones en difficulté de plein fouet.
La Loi Fillon renforce la ségrégation sociale par l’effet cumulé de l’instauration du socle commun et du PPRE qui privilégie une approche individuelle et stigmatisante de la difficulté scolaire au détriment d’une approche globale qui est celle des ZEP. Les dispositifs Borloo visent non pas à traiter les difficultés dans le cadre de l’Ecole et de l’ Education nationale mais bien à renvoyer leur traitement en dehors.
Le Budget 2006 s’annonce, dans la droite ligne des précédents, comme un budget de régression : suppression de 4500 postes d’enseignants alors que la baisse des effectifs élèves n’en justifie que 2900 de l’avis même des services du Ministère : il manquera donc 1600 emplois pour simplement maintenir l’offre de formation et 2000 postes en moins aux concours de recrutement soit un déficit de 6000 postes par rapport aux besoins reconnus.
La création des assistants d’éducation compense à peine les suppressions de postes de MI-SE. Quant aux recrutements des Emplois Vie Scolaire, non seulement ils ne compensent pas les pertes subies ces 3 dernières années , mais les conditions d’embauche sont proprement scandaleuses et les pressions exercées dans et sur les CA d’établissements sont inadmissibles.

En face d’un Gouvernement dont les attaques répétées contre les services publics se traduisent par un recul des solidarités , en face d’un Ministère qui maintient sa volonté de passer en force, notamment dans la mise en place des remplacements en interne sans prendre en compte les milliers de signatures de refus des collègues , nous ne pouvons que réaffirmer notre attachement, à un Service public d’Education qui permette à tous ,et notamment aux jeunes des banlieues, d’avoir un véritable avenir.

C’est pourquoi, le 24 novembre le SNES, le SNEP et le SNUEP appellent les personnels à la grève pour la Défense de nos métiers et de l’Ecole.

Compte rendu des débats

Ce fut un CTP record, pas loin de 7 heures ! Il est donc difficile de retranscrire tout ce qui a été dit, nous revenons donc sur les points qui nous semblent les plus importants. (Pour plus de précisions, vous pouvez nous contacter).

Sur les Grandes masses : Nous sommes intervenus sur un certain nombre de distorsion constatées entre le 17 mars (date de la première répartition) et le 18 octobre, l’Administration n’a pas été capable de nous répondre bien clairement et s’est engagée à le faire.

Sur les effectifs : l’Administration constate un nombre important d’élèves en moins dans le 95 en collège, idem en Première avec un taux de redoublement en hausse, plus particulièrement en Seconde. Nous sommes encore une fois intervenus sur l’absolue nécessité d’un plan de rattrapage d’urgence sur ce département.

Sur les langues vivantes : Nous sommes intervenus sur l’allègement en classe de Terminales. Le premier bilan est scandaleux (rappelons que le financement horaire est fait sur la suppression des TPE) : 22% des établissements ont dû s’autofinancer sans que l’on sache comment. 28 lycées pour la LV1 et 52 pour la LV2 ont récupéré ces moyens pour en faire autre chose, au mépris des consignes ministérielles et rectorales !! L’Administration s’est, là aussi, engagée à mener une enquête plus précise.

Sur les STG : Nous avons analysé, au plus près, les documents sur les effectifs en Première STG et les avons comparés avec ceux sur les effectifs de l’année dernière (en Première STT). Nous avons constaté que pour le seul département du 95, il y a avait 17% d’élèves en moins, voire dans certains bassins 24% (Cergy), et que la situation était similaire dans les autres départements. Le Recteur semblait découvrir le problème : nous lui avons fait remarquer qu’il s’était engagé en décembre dernier à ce qu’il n’y ait que « de simples retouches mais pas de séisme », de l’ordre de 2 à 3%. Avec plus de 15% d’élèves en moins (le Recteur va faire vérifier par ses services les chiffres et s’est engagé à nous répondre, voir notre courrier), c’est plus qu’un « séisme »...et cela correspond étonnamment aux 14,5% des classes de Première STT fermées...
Nous avons aussi demandé un bilan des effectifs d’élèves venant du Professionnel en STG.

Sur les Emplois vie scolaire (les EVS) : Le Rectorat a pour objectif l’embauche de 3000 EVS (1400 déjà réalisés). Nous avons protesté sur ce type d’emplois précaires alors qu’il serait nécessaire de créer des emplois statutaires et correctement payés (moins de 8 Euros l’heure pour un EVS, payés sur 20 heures), sur l’absence de diplômes demandés alors qu’ils vont être en relation avec des élèves pour les tâches de vie scolaire.

Sur le Plan académique de formation (le PAF) : Si nous nous félicitons qu’un groupe de travail ait eu lieu en novembre avec l’Administration, il n’en reste pas moins que le PAF a été réduit de 30% et dans certaines disciplines de 50% (comme l’EPS) et qu’un certains nombre de freins sont apparus quant à l’inscription à des stages de formation (avis négatif du C/E sans que le collègue en soit averti et puisse faire appel, pas de remboursement des frais de déplacement, stages éloignés, manque de lisibilité de certains stages). L’Administration s’est engagée à poursuivre le travail et la réflexion.

Bilan DRH : Nous avons noté, à partir des documents un certain nombre d’évolutions inquiétantes (tant par la cellule d’écoute, les services sociaux que la cellule d’accompagnement des personnels en difficulté) :

  • Les difficultés d’adaptation des nouveaux enseignants (professionnelles mais aussi privées ( et sociales ) : difficultés à se loger par exemple ). Nous avons demandé que le travail entamé par le Rectorat sur les possibilités de logement dans le 78 soit continué et généralisé aux autres départements).
  • Les difficultés des 40-50 ans liées à une lassitude et à la pénibilité du métier.
  • L’absence de toute politique de prévention à l’égard des collègues, ce qui montre le désert de la médecine du travail pour notre profession.
  • L’absence de toute politique en faveur des collègues en situation de handicap, alors que des textes réglementaires obligent l’Administration à le faire.
    Sur tous ces problèmes, l’Administration s’est engagée à continuer la réflexion.

Enfin, en question diverses : nous sommes intervenus sur le problème des fonds sociaux au collège de Saint-Ouen l’Aumône et nous avons rappelé notre opposition aux affectations de TZR de Lettres modernes en LP en lettres histoire (sur ce point le Recteur a bien reconnu que la proposition était faite à tous les TZR de Lettres à ce jour sans suppléance mais qu’elle n’avait aucun caractère obligatoire ).

NB : L’administration s’est engagée à nous fournir des documents complémentaires sur certaines questions soulevées au cours de ce CTP : les STG, les LV et les effectifs. Nous vous tiendrons au courant.


Documents joints

compte rendu du CTPA du 22 nov.05