Le rapport de l’Inspection générale sur l’académie de Versailles

mardi 11 octobre 2005
par  Secteur politique éducative

Le rapport de l’Inspection générale sur l’Evaluation de l’enseignement dans l’académie de Versailles vient d’être rendu public. Vous trouverez ci dessous nos premières analyses sur ce rapport, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez donner les votres. En document joint vous trouverez le rapport ainsi que ses annexes

1) L’enquête part de constats difficilement contestables :

a) Pour les élèves :

- des résultats scolaires décevants, bien souvent en dessous de la moyenne nationale y compris en terme de taux attendus (c’est à dire en tenant compte des catégories socioprofessionnelles CSP)

- des résultats globalement en baisse (par exemple le bac techno a perdu 9,3 points depuis la session 1999) dans tous les niveaux d’enseignement que ce soit dans le Premier degré, le Collège, les trois voies du Lycée et le Supérieur (même si l’enquête affine et relativise)

  • des taux de redoublements bien supérieurs à la moyenne nationale (y compris en tenant compte des CSP) avec moins d’élèves à l’heure qu’au niveau national.

b) Pour les personnels :

  • une académie qui sert de « variable d’ajustement au mouvement national : une forte proportion de néo-titulaires », de nombreux postes qui restent néanmoins vacants dans certaines disciplines. De plus, la mobilité des collègues est jugée trop importante nuisant à la stabilité des équipes (surtout en ZEP). Le rapport souligne aussi un environnement complexe avec un « effet Ile-de-France » : disparités territoriales très importantes avec d’énormes contrastes (qui cassent toutes les idées globalisantes sur l’académie), difficulté des transports, de la vie quotidienne, poids de l’immigration, contournement important de la carte scolaire vers Paris pour les bons élèves de CSP favorisées etc.

- une académie peu épaulée par le Ministère. En particulier, le pilotage pédagogique est jugé lacunaire : Inspection pédagogique surchargée, formation des personnels largement insuffisante.

- enfin, et ce n’est pas le moins important dans le Rapport, une académie notoirement sous dotée : en heures par élève et en personnels (H/E collège le plus bas de France, quasi « lanterne rouge » pour le nombre de personnels ATOSS et de personnels « santé et sociaux », sous-dotation en moyens surveillance) alors qu’elle nécessite des besoins importants notamment dans les zones d’ éducation prioritaire Pour reprendre un chiffre éloquent, la dépense de l’Etat par élève est nettement inférieure à l’académie de Paris : respectivement 3096 Euros contre 3841.

2) Au-delà du simple constat, cette enquête propose en guise de solution un changement de stratégie qui peut se résumer en une formule magique assez simpliste et assez éculée : « faites mieux avec le peu que vous avez ».

Néanmoins, si la formule est du domaine de l’incantation, les pistes et les modalités pratiques proposées sont bien en phase avec les orientations politiques actuelles et vont dans le sens d’un renforcement du pilotage du système éducatif par le local (au nom de la LOLF qui, elle, relève de l’eau miraculeuse) : il suffirait donc de sortir d’ « une dynamique pédagogique incertaine » et de penser par projet, de renforcer la logique de bassin et de développer leur autonomie ainsi que celle des établissements.

Par ailleurs pour résoudre le manque d’attractivité et fixer les personnels, le rapport anticipe la régionalisation des affectations qui permettrait de stabiliser les stagiaires dans leur académie de formation (solution qui ne peut que bloquer pour l’ensemble des collègues la mobilité inter et intra académique).

A cela s’ajoute un vieux serpent de mer que le Rapport ressort c’est-à-dire le redécoupage de l’académie de Versailles par le rattachement des Hauts de Seine à l’Académie de Paris, en faisant référence à une pseudo « mémoire collective scolaire » qui garderait « une trace très prégnante de l’ancien département de la Seine » (Rappelons quand même que la séparation Seine-Banlieue/Paris remonte à 1964, époque où le collège n’existait même pas...).

La solution de fond réside pour nous dans une politique plus ambitieuse pour l’Ecole où l’Etat resterait le garant des missions : il faut donc un plan de rattrapage de l’académie avec une redynamisation du système éducatif, un véritable accompagnement de tous les néotitulaires (y compris les TZR), une augmentation et une diversification de l’offre de formation - cela pour permettre à des bassins (notamment celui de Gennevilliers) ou à des départements comme celui du Val d’Oise (où l’Inspection générale s’étonne elle-même de trouver l’offre de formation la moins diversifiée en enseignement professionnel) de sortir de l’ornière.

Le secteur lycée : secteurlycee@versailles.snes.edu


Documents joints

Evaluation de l'enseignement dans l'académie (…)

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