Déclaration des représentants du personnel et des parents d’élèves au CA du collège Nicolas Flamel du 6 mars 2007

Depuis plusieurs années l’Etat n’a cessé de reprendre toujours plus de moyens aux établissements du second degré. Si l’on se limite à la seule académie de Versailles en 2005, 2006 et 2007 ce sont 1692 postes d’enseignants qui ont été supprimés ce qui va très au-delà de ce que justifierait la baisse démographique qui sert de prétexte à cette politique.

Pour les personnels, les conséquences sont considérables :

• augmentation du temps de travail, la réduction des horaires pour les classes entraînant la prise en charge d’un plus grand nombre de classes pour chaque enseignant,

• dégradation des conditions de travail, avec des nominations possibles sur deux ou trois établissements, dans des communes limitrophes ou non,

• remise en question du statut des personnels avec la possibilité de demander à un enseignant de compléter son service dans une autre discipline que celle pour laquelle il a été formé ce qui revient à réintroduire la bivalence...

Pour les élèves, cela signifie une dégradation tout aussi considérable des conditions de leur apprentissage : suppression massive des heures de remédiation, des dédoublements et du soutien scolaire. C’est aussi la réduction du nombre des options et la remise en cause de choix d’orientation que l’enseignement privé continue lui à offrir. Par ailleurs beaucoup d’inquiétudes et d’interrogation subsistent concernant l’avenir des SEGPA.

Pour les familles, cela signifie que l’école jouera de plus en plus difficilement son rôle dans la prise en charge de la difficulté scolaire en dehors des cours proprement dits. Elles devront donc se tourner bien souvent vers des officines de cours particuliers. Cela signifie également que les possibilités d’orientation choisie seront encore réduites, tandis que l’Éducation Nationale s’enfermera dans des missions de plus en plus restreintes.

Les conditions de travail des enseignants déterminent les conditions d’apprentissage des élèves. Les résultats aux examens des établissements du Val d’Oise sont nettement inférieurs aux moyennes académiques et nationales. Au lieu de mettre en oeuvre une politique éducative véritablement ambitieuse l’État persiste dans une gestion purement comptable, dont le seul but est de générer des économies budgétaires.

Pour notre collège, cela signifie qu’il faudra plus que jamais faire des choix. Notre DHG permettra d’assurer les cours obligatoires et quelques activités complémentaires. Faudra-t-il privilégier la correction des évaluations de 6ème ou la conception, la réalisation et la correction des épreuves communes ou brevets blancs ? Comment prendra-t-on en compte la coordination de l’EPS, la gestion du matériel en technologie et celle des labos de langue ou d’histoire géographie ? Faudra-t-il participer aux réunions de concertation ou accepter de remettre les bulletins aux familles ? Avec quels moyens assurera-t-on la surveillance des heures de colle ou les heures de suppléances éventuelles ? Comment assurera-t-on les heures de soutien et celles de remédiation ? Les IDD ne sont plus assurées désormais dans l’ensemble des classes du cycle central. Mais pour autant les disciplines dont les horaires avaient été amputés pour mettre en œuvre cette forme particulière de travail n’ont pas retrouvé les moyens horaires qui étaient les leurs avant 2002.

Nous ne pouvons accepter cet état de faits, tout comme nous refusons une remise en cause du statut des personnels qui aboutira à la dévalorisation des compétences et par contrecoup à la dégradation de l’enseignement public. Parce que la DHG de l’établissement est insuffisante les enseignants n’auront pas les moyens d’assumer comme il convient leur mission. C’est pourquoi nous voterons contre.