DHG des établissements du 95 : écrire à vos élus

En cette période d’élections les élus peuvent être sensibles au mécontentement grandissant des enseignants, des parents et des élèves. Raisons de plus pour rappeler à ceux qui nous représentent ce que doit être une école au service de tous.
mardi 6 mars 2007
par  Snes S2 Val d’Oise

Voici un exemple de lettre aux élus. Il figure aussi en pièce jointe au format rtf afin d’être facilement utilisable et aisément modifiable.

Mme ..., M. ..., les enseignants du clg / lycée ...
Adresse de la personne ou de l’établissement

À Mme / M. le Député, Sénateur, Conseiller Régional ou Général
Adresse

Madame, Monsieur...

Comme enseignants nous avons l’ambition de prendre en charge tous les élèves, de les faire réussir en ne sacrifiant pas les exigences légitimes de culture, de justice et de qualification indispensables à la construction des individus en devenir et des futurs citoyens qu’ils sont.

Comme citoyens, nous voulons que l’école ait l’ambition de contribuer à créer une société plus juste, plus solidaire, garantissant aux jeunes autonomie financière et stabilité de l’emploi.

C’est pourquoi nous considérons qu’il faut rompre avec la politique actuelle, qui a pour seul objectif une gestion comptable de l’Éducation Nationale au détriment de la qualité du service public.

La notion « d’égalité des chances » telle qu’elle est déclinée aujourd’hui renvoie de fait la responsabilité de l’échec à l’élève, accusé de n’avoir pas su saisir sa chance. Les réseaux ambition réussite sont le prétexte à une remise en cause des fondements même de la politique d’éducation prioritaire. Dans le même temps on voudrait réduire les personnels à un rôle d’exécutant et soumettre toute attribution de moyens humains et matériels à une contractualisation dont le seul but est la réduction des dépenses. Depuis la rentrée 2003 on a repris 26 000 postes d’enseignants et 60 000 poste d’encadrement éducatif dans le second degré. Le Ministre affiche la volonté de supprimer encore 26 000 emplois d’ici 2010. Le décret de Robien qui remet en cause nos statuts entre dans cette logique.

Pour les personnels, les conséquences de cette politique sont considérables :

  • augmentation du temps de travail et / ou baisse des rémunérations par la reprise des heures de première chaire et des heures de labo,
  • dégradation des conditions de travail avec plus de classes pour chaque enseignant et des services à cheval sur plusieurs établissements,
  • remise en question du statut d’enseignant par l’introduction de la bivalence sous forme de compléments de service dans une autre discipline que celle du recrutement ou par l’affectation de TZR en Lycées Professionnels...

Pour les élèves, cela signifie une dégradation tout aussi considérable des conditions de leur apprentissage : suppression massive des heures de remédiation, des dédoublements et du soutien scolaire, tant en collège qu’en lycée. C’est aussi, avec la réduction du nombre des options, la remise en cause de choix d’orientation que l’enseignement privé continue par ailleurs à offrir.

Pour les familles, cela signifie que l’école ne jouera plus son rôle dans la prise en charge de la difficulté scolaire en dehors des cours proprement dits. Elles devront donc se tourner bien souvent vers des officines de cours particuliers.

Les conditions de travail des enseignants déterminent les conditions d’apprentissage des élèves. Les résultats des établissements du Val d’Oise sont nettement inférieurs aux moyennes académiques et nationales. Au lieu de mettre en oeuvre une politique éducative véritablement ambitieuse qui passerai par un plan de rattrapage, l’État persiste, dans notre département comme ailleurs, dans une gestion comptable dont le seul but est de générer des économies budgétaires.

Nous ne pouvons accepter cet état de fait. Tout comme nous refusons une remise en cause du statut des personnels qui aboutira à la dévalorisation des compétences et par contrecoup à la dégradation de l’enseignement public.

C’est pourquoi nous vous demandons Madame / Monsieur le Député, Sénateur, Conseiller Régional ou Général, de nous apporter votre soutien afin d’obtenir non seulement l’abrogation du décret de Robien mais aussi la mise ne oeuvre d’une politique éducative réellement ambitieuse. Cela passe par le retour à un budget de l’Éducation Nationale permettant de prévenir l’échec scolaire, de développer pour tous les élèves une culture commune, de relancer l’éducation prioritaire mais aussi d’améliorer la formation des enseignants, de faciliter le travail en équipe, de prendre en compte dans les services les évolutions de notre métier.

Veuillez croire, Madame, Monsieur..., en notre profond dévouement au service public d’Éducation Nationale.

Signature ou grille de pétition


Documents joints

Modèle de lettre aux élus