VAL D’OISE : INITIATIVE UNITAIRE À L’OCCASION DU CDEN Enseignants et parents d’élèves s’unissent pour refuser la politique de régression qui se poursuit à l’Éducation Nationale

Les organisations enseignantes et la FCPE ont refusé de siéger au CDEN 95. A l’issue de la déclaration commune leurs représentants ont quitté la séance et tenu une conférence de presse commune à Cergy dans les locaux de la FCPE. Exposé des motifs...
samedi 24 février 2007
par  Snes S2 Val d’Oise

DÉCLARATION DE LA FSU, DU SE/UNSA-EDUCATION, DU SGEN-CFDT ET DE LA FCPE DU VAL D’OISE AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE L’ÉDUCATION NATIONALE DU VAL D’OISE DU 15 FÉVRIER 2007

Cergy, le 15 février 2007.

Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Madame l’Inspectrice d’Académie,
Mesdames et Messieurs,

Les organisations syndicales et la FCPE ont unanimement décidé de ne pas siéger au CDEN de ce soir.

Par cette action, nous tenons à exprimer de façon solennelle notre colère :

Il est inacceptable de préparer une rentrée sur la base de décrets alors non publiés ni validés par le Conseil d’Etat. Cela représente pour nous un déni de démocratie et de paritarisme.

L’acharnement dont font preuve le gouvernement et le ministère depuis plusieurs années contre le service public d’éducation et plus particulièrement le Second degré, au travers notamment de suppressions massives de postes et de réductions importantes des recrutements, est tout aussi inacceptable.

Pour les personnels, les conséquences de la politique que nous dénonçons sont considérables :

augmentation du temps de travail,
dégradation des conditions de travail, avec des nominations possibles sur deux ou trois établissements, dans des communes limitrophes ou non,
remise en question du statut des personnels avec la possibilité de demander à un enseignant de compléter dans une autre discipline que celle(s) pour la (les)quelle(s) il a été formé...

Pour les élèves, cela signifie une dégradation tout aussi considérable des conditions de leur apprentissage : suppression massive des heures de remédiation, des dédoublements et du soutien scolaire tant en collège qu’en lycée. C’est aussi la réduction du nombre des options et la remise en cause de choix d’orientation que l’enseignement privé continue lui à offrir. Par ailleurs beaucoup d’inquiétudes et d’interrogation subsistent concernant non seulement l’avenir des SEGPA, mais aussi celui des UPI où l’on réduit le temps de travail des EVS pour gérer l’accompagnement du handicap au 1/4 d’heure près. C’est enfin la suppression de nombreux forfaits UNSS qui remet en cause l’accès au sport pour tous.

Pour les familles, cela signifie que l’école ne jouera plus son rôle dans la prise en charge de la difficulté scolaire en dehors des cours proprement dits. Elles devront donc se tourner bien souvent vers des officines de cours particuliers. Cela signifie également que les possibilités d’orientation choisie, seront encore réduites et

la volonté des familles comme de leurs enfants mal prises en compte. Cela aura aussi pour conséquence de réduire encore le sens de la co-éducation et l’enfermement de l’Éducation Nationale dans des missions de plus en plus restreintes.

Malgré l’opposition unanime des personnels et de leurs représentants d’une part, de la F.C.P.E d’autre part, le ministère a annoncé la suppression dans le second degré de 3058 emplois au niveau national, dont 199 ETP au titre de la baisse des effectifs et 264 ETP décharges statutaires pour Versailles. Dans les faits, c’est un nombre d’équivalents temps pleins beaucoup plus considérable qui est repris : 757 cette année, 1692 sur les trois rentrées cumulées de 2005, 2006 et 2007, ce qui va bien au-delà de la baisse démographique annoncée !

C’est pour toutes ces raisons que l’ensemble des organisations syndicales a refusé de siéger lors du CTPA du 19 janvier et du CTPD du 9 février.

A cette baisse inacceptable des moyens d’enseignement s’ajoute le non respect des règles élémentaires régissant le fonctionnement des instances de concertation et de négociation. Les établissements du Val d’Oise ont été avisés de leurs DHG avant même la réunion du CTPD et du CDEN. Nombre de Commissions Permanentes ont déjà eu lieu et la plupart des CA sont annoncés.

Les conditions de travail des enseignants déterminent les conditions d’apprentissage des élèves. Les résultats aux examens des établissements du Val d’Oise sont nettement inférieurs aux moyennes académiques et nationales. Au lieu de mettre en oeuvre une politique éducative véritablement ambitieuse - ce qui passerait par le plan de rattrapage que nous avons appelé maintes fois de nos voeux -

l’État persiste dans une gestion purement comptable dont le seul but est de générer des économies budgétaires.

Nous ne pouvons accepter cet état de faits, tout comme nous refusons une remise en cause du statut des personnels qui aboutira à la dévalorisation des compétences et par contrecoup à la dégradation de l’enseignement public.