Carte scolaire

jeudi 26 octobre 2006
par  Snes S2 Essonne

Les personnels du lycée Georges Brassens de Courcouronnes (91080) réunis en AG de grève le 28 septembre 2006, par ailleurs électeurs, et soucieux de voter sur un programme précis concernant l’Education nationale , demandent des précisions sur les points suivants :

 Certains discours actuels prônent l’assouplissement de la carte scolaire. Cela n’est pas une nouveauté. Nous expérimentons déjà les résultats de cette idéologie de la « liberté de choix des familles ». Depuis plusieurs années, nous subissons les conséquences de cet assouplissement de fait , introduit sous couvert de règles de fonctionnement du logiciel d’affectation des élèves après la troisième. Les familles , qui peuvent exprimer le vœu d’un établissement hors secteur, voient leurs souhaits satisfaits si les établissements demandés affichent des places vacantes. Faute d’un numerus clausus ferme, établi à partir de la population scolaire de troisième dans chaque secteur, les lycées les plus demandés choisissent les dossiers, tandis que d’autres subissent une véritable désaffection . Ce phénomène repose sur des images d’établissements liées avant tout à l’origine sociale, voire ethnique, de leurs élèves. L’équilibre des classes, la diversité des formations proposées, les solutions pour remédier aux difficultés des élèves, s’en trouvent compromis puisque les moyens sont proportionnels aux effectifs.
Nous voulons connaître les solutions proposées par un parti de gauche pour remédier à cette situation de ghetttoïsation, favorisée par une situation qui se prolonge en dépit des promesses faites par nos responsables. Les résultats de l’assouplissement, nous les vivons au quotidien. Nous refusons de nous contenter des fausses solutions déjà expérimentées avec les résultats que vous connaissez dans d’autres pays. Que proposez-vous d’autre ?

 Deuxième point qui nous paraît scandaleux : les déductions fiscales pour les parents faisant appel à des officines privées de cours particuliers, qui accentuent encore les inégalités sociales. Quelle est votre position sur ce point ? Que ferez-vous si vous arrivez au pouvoir ? Quels systèmes d’aides aux élèves en difficulté favoriserez-vous ? Ces aides seront-elles entièrement intégrées au service public de l’Education nationale ou continuerez-vous à mettre en place, dans la continuité du plan « Boorlo » de « réussite éducative », comme cela se fait déjà dans certaines régions gérées par la gauche, des systèmes d’aides mises en place par des associations, voire des officines privées ? Comment prévoyez-vous la validation de ces intervenants complémentaires si c’est le choix qui est fait ?

Ce ne sont que quelques-unes des questions qu’il nous semble urgent de débattre dans le cadre d’un véritable projet pour l’école. C’est sur ces points-là notamment que nous attendons des réponses précises et qui ne soient pas seulement propos vides sur l’égalité des chances ou, pire, discours dont a du mal à situer la perspective politique au sens noble du terme.

Les personnels grévistes du lycée Brassens