Le collège Paul-Vaillant Couturier d’Argenteuil refuse le Conseil Pédagogique

Les collègues ont élaboré un texte proposant d’autres pistes. Principaux extraits.
dimanche 8 octobre 2006
par  Snes S2 Val d’Oise

Conseil Pédagogique : c’est non

Le conseil pédagogique formé de collègues choisis par le chef d’établissement aura pour tâche d’élaborer la partie pédagogique du projet d’établissement (celui-ci restant toujours voté par le conseil d’administration). La nécessité d’approfondir la réflexion pédagogique nous anime depuis longtemps. C’est ce que notre histoire récente a montré. De nombreux projets ont été discutés collectivement dans le collège : permis à points, règlement intérieur, projet d’établissement. (...)

Contrairement à ce qu’une lecture rapide pourrait faire croire, ce qui nous est imposé par le ministère est bien éloigné de ces préoccupations. (...)

Une place plus large est laissée aux établissements pour mettre en place un enseignement à double vitesse : on pourra réserver certains éléments de programme à certains élèves voire certaines disciplines avec, comme seul impératif, transmettre le fameux socle de connaissances et de compétences. Il faudra donc faire ce choix. Qui sera le mieux placé pour le faire ? Le conseil pédagogique qui, sous prétexte de réalisme, pourra déréglementer tant et plus.

Il y a plus de risques que d’avantages dans ce projet.

Progressivement, une petite équipe de professeurs prendra l’habitude de réfléchir aux questions pédagogiques en déchargeant les autres de le faire. Cela déresponsabilisera un nombre important de collègues, qui, jusqu’à présent, participaient très largement aux discussions de ce type. A contrario, les collègues choisis pour ce conseil pourraient très progressivement se vivre comme une élite (des supers profs dont on parle beaucoup dans la réforme) et, qu’à ce titre, il ne serait pas illogique de voir leur carrière progresser plus rapidement que les autres (par le biais de la hors-classe notamment)...

Or, un établissement comme le nôtre ne tient justement que par l’implication de tous.

Les différents projets pédagogiques dont nous avons discuté l’ont été par notre groupe de pairs, chacun apportant sa pierre à l’édifice en fonction de sa disponibilité. Il faut conserver ce mode de fonctionnement qui n’exclut personne. Mais il faut également l’améliorer : prévoir très régulièrement des plénières (une fois par mois par exemple, en fin d’après-midi par exemple 15-17) qui se fixeraient pour tâche sur l’année l’élaboration du projet d’établissement. Chacune de ces réunions serait l’occasion d’aborder un thème considéré comme central dans nos préoccupations (par exemple quelles solutions à la démotivation de certains de nos élèves ? Comment impliquer davantage les parents d’élèves ? Quelle aide pour quels élèves ?... et bien d’autres thèmes encore... Ensuite, pourraient se constituer des commissions chargées d’élaborer des propositions et rendant compte à la plénière suivante... Le projet serait donc élaboré tout au long de l’année par tous et certainement mieux compris.

Ces raisons doivent nous conduire à refuser la mise en place de ce conseil. (...)