CTPA du 1er juin : déclaration préalable

samedi 3 juin 2006
par  Secteur politique éducative

Déclaration préalable du SNES, du SNEP et du SNUEP CTPA du 1er juin

Cette année scolaire a été marquée par deux événements majeurs, la crise des banlieues et le mouvement anti-CPE qui ont posé les problèmes d’une Jeunesse qui s’inquiète de son avenir.La question de l’emploi, celle de la formation et de la qualification ont été au premier plan des interrogations et des revendications .En particulier, l’Education nationale et sa mission fondamentale de formation initiale ont été directement interpellées. La réponse du Gouvernement à travers la mise en place d’une commission « université emploi », si elle constitue un premier pas, est largement insuffisante car elle ne répond pas à toutes les questions posées par les jeunes en terme de formation et de précarité de l’emploi et ne prend pas en compte l’ensemble des filières post-bac dans lesquelles une majorité de jeunes s’engagent (IUT, STS, CPGE...). Nous aimerions en outre savoir si vous comptez et selon quelles modalités nous associer à la réflexion (par exemple dans le cadre de la liaison lycée-université).

La réflexion sur la place et les moyens de la Formation continue est aussi un enjeu.

- Le plan de formation académique soumis aujourd’hui à l’avis du CTPA suscite de notre part un certain nombre d’observations tant dans son processus d’élaboration que dans les axes et contenus de formation proposés.Par ailleurs, les moyens mis à disposition de la formation continue dans l’académie vont se traduire par une amputation de 25% des décharges et un retour de certains formateurs en service à temps complet en établissement du second degré qui assureront en sus de leur service des prestations de formation continue en HSE . Nous ne pouvons accepter une telle réduction ni une telle conception de la formation.

- Il en va de même de la remise en cause des GRETA.Au prétexte de la mise en place de la LOLF et de faire porter sur les postes gagés la prise en compte du coût des pensions, le coût des emplois de titulaires est majoré de 49,9%.cette surcharge place ainsi les GRETA en situation financière difficile avec pour y remédier des suppressions de postes gagés de titulaires et le recours accru à des emplois de contractuels.Nous demandons à ce que le CTPA soit informé de la situation des Greta de l’académie. Nous rappelons notre exigence que tous les postes gagés soient maintenus dans les GRETA qui doivent avoir les moyens pérennes d’assurer leur mission de service public.
Le recrutement de 3313 CAE-EVS dans l’académie montre les besoins dans les établissements.Ils correspondent pour nous à de vrais emplois statutaires que nous réclamons. La durée des contrats chez les assistants d’éducation (+de 80% sont de moins de 12 mois) montre la forte précarité de ces personnels, ce que nous dénonçons.

En ce qui concerne plus particulièrement la mise en place de la rentrée 06 dans les lycées et les collèges, nous tenons à en dénoncer une fois de plus les conditions et les aspects :
- contexte de réduction budgétaire sans précédent qui se traduit dans l’académie pour la rentrée 2006 par des suppressions massives de postes dans les établissements (-248 postes, -384 postes hors enseignement professionnel) et, au niveau national, par une réduction historique des postes aux concours.

- pour les enseignants remise en cause de leurs carrières (hors classe), de leurs missions et de leurs services (après le décret de Robien instituant le remplacement en interne le premier rapport sur les audits du Ministère du Budget remet en cause les pondérations diverses allégeant les services) et de leurs qualifications (expérimentations sur la trivalence dans l’enseignement des sciences en premier cycle du collège)

- pour les élèves : tri social, sortie précoce du système et remise en cause de l’Education prioritaire

- mise en place sans concertation véritable de réformes largement contestées par la profession mais aussi par les lycéens et les étudiants (loi Fillon instaurant le socle commun, loi sur l’égalité des chances remettant en cause à travers l’apprentissage dès 14 ans, la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans). A cet égard la publication, sans concertation préalable, de la Circulaire de rentrée qui impose, entre autres, la mise en place du conseil pédagogique dans chaque établissement, les récents décrets sur la note de vie scolaire, le socle commun, l’apprentissage à 14 ans, passant outre les avis du CSE sont de un véritables camouflets à la démocratie et au dialogue social. Quant au système des EP1, il traduit une conception d’abandon de l’Education prioritaire avec laquelle nous avons déjà exprimé notre désaccord De plus nous réitérons, au nom du respect du paritarisme, notre exigence de communication en CTPA des profils de postes des professeurs expérimentés, et d’examen en FPMA des affectations de ces candidats.

Nous continuons sur la forme d’exiger que le respect de la démocratie soit effectif au plus haut sommet de l’Etat.Sur le fond, parce que nous défendons d’autres alternatives pour l’Ecole et la Société, parce que nous avons d’autres propositions pour l’Education des jeunes et pour leur insertion dans la société et la vie professionnelle, nous maintenons nos demandes d’abrogation de la Loi Fillon ,de retrait de la réforme des ZEP ainsi que de la Loi sur l’égalité des chances particulièrement le volet sur l’apprentissage junior.