Déclaration préalable de la FSU au CTPA du 14 mai 07

lundi 21 mai 2007
par  Secteur politique éducative


Déclaration préalable au CTPA du 14 mai 2007

Dans le contexte immédiat lié aux résultats des élections présidentielles et à la formation d’un nouveau Gouvernement, nous tenons à réaffirmer nos revendications portant sur la nécessité d’une rupture en matière d’orientation et de choix sur L’Ecole, les Services publics et la Société.
La nouvelle journée d’action nationale du 23 mai sera l’occasion pour nous d’interpeller le nouveau gouvernement et obtenir, dans un premier temps, conformément aux engagements pris par le nouveau président de la République pendant sa campagne électorale, l’abrogation des décrets de Robien et le rétablissement des postes supprimés pour la rentrée 2007.
Cette réaffirmation est d’autant plus forte que depuis 2002 notamment, notre secteur et le second degré en particulier, ont subi des attaques virulentes successives qui se traduisent par une réduction de l’offre de formation, une remise en cause radicale de l’Education prioritaire, des suppressions massives de postes et une dénaturation de nos métiers (enseignants, CPE, COP ...) avec des atteintes graves aux garanties statutaires, aux qualifications et aux carrières. A cela s’ajoutent de nombreuses déclarations de défiance qui risquent de fragiliser les nécessaires collaborations entre l’Ecole et les familles.

Ainsi, la rentrée 2007 dans l’académie, conséquence des réductions budgétaires et de décrets contre lesquels l’ensemble de la Profession se bat depuis des mois s’annonce comme une des plus difficiles jamais connues depuis longtemps : pour ne parler que du second degré, on atteint le triste record de plusieurs centaines de suppressions de postes (hors lycées professionnels). D’ores et déjà les répercussions sur le mouvement intra 07 peuvent s’estimer catastrophiques puisque, dans certaines disciplines, il est plus que probable qu’il n’y aura pas assez de postes pour réaffecter tous les collègues en mesure de carte.
Les conditions de travail des élèves comme des enseignants subissent les effets de cette politique dévastatrice : effectifs de classe alourdis, disparition des possibilités de dédoublement et de soutien individualisé, remise en cause des horaires réglementaires, des heures statutaires, suppression non réglementaire des heures de coordination EPS, imposition de la bivalence...La charge de travail s’alourdit pour tous les personnels, enseignants comme non enseignants, auxquels on demande de travailler plus pour être payés moins alors que la perte de pouvoir d’achat atteint 20% depuis 20 ans.
Par ailleurs, nous rappelons notre opposition exprimée déjà l’an dernier en CTPA à la déconcentration de la gestion des lycées vers les IA. Les problèmes en matière de transparence qui se sont posés dans les CTPD, les pilotages différents, certes à des degrés divers, confirment pour nous la nécessité d’un lieu régulateur unique. En tout état de cause, la gestion des lycées doit obéir partout aux mêmes exigences et au même respect du paritarisme.

Parallèlement, la précarité ne cesse de s’amplifier : l’examen aujourd’hui des moyens d’assistance éducative montre la dégradation depuis 3 ans des statuts des personnels chargés de l’encadrement des élèves dans les établissements. Nous demandons le retour à un statut unique, rénové, celui d’étudiant surveillant. Nous continuons d’être opposés au recrutement de CAE EVS dont les profils n’offrent pour nous aucune garantie pour l’encadrement de jeunes. En ce qui concerne les AED, nous interviendrons plus précisément dans le débat de ce CTPA mais nous souhaitons ici rappeler que la circulaire de 2003 prévoit la mise en place de commissions paritaires académiques : qu’en est-il dans notre académie ?

Nous sommes aussi très préoccupés par l’état d’avancée du plan de formation académique : nous demandons une réunion urgente sur son contenu et son examen lors du prochain CTPA.

Enfin, nous voulons vous faire part de l’inquiétude des équipes dans les établissements quant au sort de nos élèves sans papiers. Les interpellations de parents de certains d’entre eux, ainsi que de jeunes majeurs scolarisés reprennent. Nous assumons nos responsabilités en les prenant sous notre protection avec le Réseau éducation sans frontière. Nous demandons aux autorités académiques d’affirmer que tous les élèves doivent poursuivre leur scolarité.