Jeudi 7 février,

lors d’une permanence, une surveillante du collège Malraux a été agressée par un élève de troisième qui devait passer en conseil de discipline pour violence le soir même. Un élève a tenté de s’interposer. Il a alors été frappé par plusieurs élèves de la classe. Le principal a fait intervenir la police A la mi-journée, les enseignants ont cessé le travail pour dénoncer la dégradation des conditions de vie et de travail dans l’établisement et exprimer leur soutien à leur collègue, à cet élève courageux. L’Inspection Académique a envoyé un représentant et les a assurés de son soutien. Notre collègue a porté plainte. L’élève agresseur a été placé en garde à vue et déféré au parquet ce matin. Nos collègues rédigeaient aujourd’hui une lettre aux parents d’élève et une lettre au ministre de l’Education Nationale. Ils décideront en début de semaine prochaine de la suite à donner à leur action. Nous serons à leurs côtés.

 Lundi 11 février

En l’absence de réponse satisfaisante de l’administration, les surveillants ont déposé un préavis vendredi et se sont mis en grève aujourd’hui.

Les treize assistants d’éducation du collège André Malraux étaient en grève aujourd’hui(100%) pour exiger notamment que les rapports et les demandes de sanctions soient pris en compte, que l’échelle des sanctions soit respectée, que l’exclusion par mesure conservatoire soit mise en oeuvre dès remise des rapports, que l’établissement porte plainte lorsqu’un surveillant ou un enseignant est agressé, menacé. Ils demandent que cessent les tentatives d’intimidation de l’administration à leur égard et que la dotation en moyens de surveillance de l’établissement soit augmentée. Une rencontre est prévue demain avec l’IA à l’issue de laquelle ils décideront, avec les enseignants des suites à donner à leur mouvement. Nous serons à leurs côté et continuerons à les soutenir.

 Mardi 12 février

La dotation en heures des établissements scolaires pour la rentrée prochaine annonce des suppressions massives de postes d’enseignants (7 suppressions en vue au collège F Truffaut pour 2008-2009), et l’imposition d’heures supplémentaires (payées à l’échelon 5 quelle que soit l’ancienneté) aux collègues qui restent en poste.

La politique ministérielle de réduction budgétaire par tous les moyens, relayée par les inspections académiques, est donc mise en oeuvre dans les collèges et lycées : chaque établissement se voit attribuer un quota d’heures supplémentaires énorme (49 pour notre collège), et perd ainsi des postes de façon définitive. Il en est de même dans tous les établissements du second degré du département.

Conséquences, entre autres, d’une telle politique : des classes surchargées et des conditions d’enseignement inacceptables culpabilisation des enseignants qui refuseraient des heures supplémentaires.

Les enseignants du Collège Truffaut, mobilisés par cette situation, s’engagent, avec le soutien des parents, à refuser les heures supplémentaires prévues et condamnent sans appel les suppressions de postes.

 Mardi 19 février

Les enseignants du collège Malraux (RAR) en grève aujourd’hui demandent 41 heures dans leur dotation horaire globale pour 2008, pour enseigner, assurer la stabilité de l’équipe en évitant les suppressions de postes, et restaurer la sérénité.

Suite à l’agression d’une surveillante le 7 février, enseignants et surveillants ont exercé leur droit de retrait, les derniers s’engageant dans une grève de plusieurs jours pour obtenir des moyens et davantage de considération de la part de la direction.

L’inspection académique est intervenue, plusieurs réunions ont été organisées...Cela n’a malheureusement pas empêché la multiplication des incidents en fin de semaine dernière : jets d’ oeufs dans les classes, intrusion dans les cours, gaz lacrymogènes dans les couloirs... A la violence quotidienne s’ajoute une pénurie de moyens qui compromet la prochaine rentrée. Un préavis a été déposé en fin de semaine dernière, un courrier a été envoyé à l’IA...Aucune discussion n’a été engagée entretemps. Les enseignants étaient en grève aujourd’hui ; ils ne devaient être reçus par l’inspection qu’en fin d’après-midi.

Comme l’expliquent les enseignants dans le courrier qu’ils ont adressé à l’IA , il faudrait douze heures en plus dans la dotation de l’établissement pour permettre la mise en place de demi-groupes en langues (1 heure par semaine en troisième), trois heures hebdomadaires sur le seul niveau 4ème, afin de financer une demi-heure en plus de l’« horaire plancher » en Histoire-Géographie, sur le seul niveau quatrième, sept heures dans la DHG pour conserver une cinquième heure de français en cinquième, six heures pour organiser une heure de vie de classe en sixième et en cinquième (« coût » : 6heures)...

On le voit, les enseignants de Malraux ne demandent pas la Lune...juste ce qu’ils considèrent comme le minimum, qui se chiffre déjà à 41 heures en plus dans la DHG....Le collège est classé « Ambition-réussite ». Il est censé être une vitrine. Comment donner de l’ambition et favoriser la réussite dans ces conditions ? La question vaut évidemment pour tous les établissements publics du département.