Hors classe : la porte ouverte à l’arbitraire et à la remise en cause de nos carrières

Lors d’une réunion intersyndicale qui s’est tenue le lundi 29 janvier, L’Administration a communiqué son projet de barème académique pour la hors classe des certifiés. Le Secrétaire général du Rectorat l’a présenté comme une avancée ! Il s’agit en fait d’une provocation dénoncée par l’ensemble des organisations présentes.
jeudi 1er février 2007
par  Secteur emploi

La pondération des différentes élèments du barème donne la main sur les promotions aux IPR-IA. Ces derniers, depuis la mise en place des nouvelles modalités de la hors classe il y a deux ans, pouvaient dans la limite de 5% du contingent des promus placer en rang utile en donnant des avis exceptionnels des enseignants dont l’investissement professionnel leur paraissait remarquable. Cette disposition est non seulement maintenue mais complétée par un nouveau rang d’avis - l’avis très favorable - dont la hauteur de bonification écrase les autres parties du barème, notamment l’ancienneté dans le 11e échelon.

Ce bouleversement des équilibres du barème a pour objectif de promouvoir à la hors classe davantage de 10e et de 9e échelon sous couvert de la reconnaissance du mérite. Dans la réalité, il s’agit de tirer un trait sur la hors classe comme perspective de carrière pour la profession : le gain financier est minime sur une carrière quand on est promu avant le 11 e échelon avec trois ans d’ancienneté. Les possibilités de promotion dépendant de la libération des emplois de certifiés hors classe par des départs à la retraite, la stratégie de promouvoir des enseignants n’étant pas arrivés au terme des échelons de la classe normale aura pour effet de réduire le nombre d’emplois hors classe disponibles pour un avancement de grade dans les années à venir et, donc, de collègues partant à la retraite avec un traitement indiciaire de 782 au lieu de 657.

Cette logique d’économie se double d’une logique politique. En subordonnant le passage à la hors classe aux avis des IPR et des C/E au détriment des éléments objectifs du barème (points d’échelon, ancienneté dans le 11e, notation pédagogique et administrative...), le but est d’assujettir davantage la profession aux hiérarchies locales et de nous mettre en demeure de répondre aux nouvelles injonctions qui visent à dénaturer notre métier. L’investissement professionnel qu’évaluent les C/E et les IPR dans leur avis ne renvoie pas aux situations d’enseignement mais aux sollicitations de l’Administration : implication dans le projet d’établissement, participation au conseil pédagogique, chargé de mission pour les IPR...
La volonté de réserver dans le contingent, déjà insuffisant, des emplois de hors classe des promotions hors barème aux professeurs référents dans les établissements ambition réussite illustre bien cette logique à l’œuvre.

Les Chefs d’établissement devront saisir leur avis sur I-prof entre le 31 janvier et le 19 février ; les IPR entre le 16 février et 9 mars. Les avis rendus seront consultables par les enseignants sur I-prof lors du mois d’avril. L’Administration a été incapable de préciser les dates. Nous appelons les collègues à manifester la plus grande vigilance sur ces avis, à en discuter avec leur C/E et à solliciter s’il le faut leur IPR. Les deux campagnes précédentes de la Hors classe ont montré que le plus grand arbitraire régnait dans l’attribution de ses avis. Les inégalités entre disciplines, entre établissements sont flagrantes ; les incohérences avec la notation pédagogique et administrative également.

Le SNES académique va solliciter une audience auprès du Recteur pour demander l’ouverture d’un vrai dialogue sur le barème de la hors classe.

Nous vous tiendrons informés sur notre site.