Audience avec le SIEC : quelles conditions de correction des examens cette année ?

lundi 13 février 2023
par  Snes S3 GR

Les sections académiques du Snes de Versailles, Créteil et Paris ont été reçues en audience lundi 6 février au SIEC pour porter nos revendications et connaître les améliorations prévues pour éviter les dysfonctionnements nombreux de l’an dernier. Un certain nombre d’interrogations restent entières...

 Épreuves de spécialité : un calendrier intenable cadenassé par Parcoursup !

Alors que les épreuves ont lieu les 20, 21 et 22 mars (pour les spécialités peu demandées), les corrections devront être achevées le 5 avril à 12h !
Vigilance sur les 4 demi-journées qui peuvent être prises librement, comme l’indique le BO. Cependant, ce dernier comporte une erreur. Elles doivent être prises entre le 24 mars et le 5 avril. En aucun cas, un chef d’établissement ne peut vous les refuser, ni vous imposer tel ou tel jour. Si c’est le cas, signalez-nous ce dysfonctionnement en envoyant un mail à lycees@versailles.snes.edu
Enfin, les élèves auront connaissance de leur note et accès à leur copie à partir du 12 avril. Le SIEC lui-même s’inquiète des éventuelles contestations qui se multiplient déjà. Une preuve supplémentaire des conséquences de l’organisation des épreuves en cours d’année !
Course d’obstacles supplémentaire en LLCE et sciences expérimentales
En LLCE, les oraux auront lieu les 9 et 10 mars. Pour les SVT et la Physique-chimie, les collègues devront cumuler correction des copies et ECE du 28 au 31 mars.
Les ECE seront enfin rémunérées nationalement, c’est une avancée, certes, mais cela ne concernera pas le temps de préparation. Il faudra donc bien vérifier que le nombre de candidats est correctement enregistré par l’établissement dans Imagin

 Dématérialisation : la promesse d’une amélioration…

Nous avons rappelé les bugs multiples auxquels les collègues ont été confrontés l’an dernier (copies non anonymées, difficultés de lecture, copies incomplètes, etc.). Le SIEC affirme que les bugs remontés ont été traités l’an dernier et que cette année le processus sera amélioré cette année, puisque les établissements recevront directement les demandes. Qui, au sein des ces derniers, aura le temps de répondre ???

 Santorin et la correction sous surveillance

Nous avons aussi dénoncé les pressions subies l’an dernier par les collègues : utilisation du tchat par les inspecteurs pour imposer une harmonisation, surveillance du rythme de correction, etc.

Fin de l’harmonisation sauvage ?
Le SNES est revenu sur les conditions scandaleuses de l’harmonisation de l’an dernier. Rappelons, que les IPR ont remonté les notes arbitrairement, sans que les collègues soient consultés. Ces derniers ont subi des visioconférences déshumanisantes, pendant lesquelles toute intervention était censurée !
Le SIEC assure que le cadre sera différent cette année. Les correcteurs seraient associés, sans qu’on sache comment concrètement. Nous avons rappelé notre exigence d’un cadre national, fondé sur des réunions, un cadre fixe dans toutes les disciplines et une discussion en amont.

 Complexité de la machine administrative au détriment de l’indemnisation en temps et en heure des correcteurs

Nous avons protesté contre les retards de paiement alors que certains correcteurs, surtout du BTS, ont engagé des frais importants pour leur déplacement et hébergement. Le SIEC nous répond que ces retards sont liés à un changement de l’assignation comptable en octobre, ce qui a bloqué les paiements. La lourdeur de l’organisation des examens en Ile de France expliquerait ces difficultés. Il est tout de même incroyable, alors que nos employeurs disposent de nos coordonnées, qu’une nouvelle plate-forme de paiement soit créée !
Refus de payer l’oral du DNB
Encore cette année, les oraux du DNB ne sont pas rémunérés, en raison du refus du Ministère, nouveau symbole du mépris pour les enseignants.

 Gestion des « ressources humaines » dictée par les outils : des conditions de convocation parfois innaceptables

Aussi bien pour le DNB que pour le Grand Oral, nous avons rappelé que certaines convocations sont inacceptables, tant par l’éloignement que par l’impossibilité de se rendre dans certains établissements en transports en commun. Par ailleurs, pour le Grand Oral, il existe des disparités et certains enseignants ont encore été convoqués sur 5 jours ou plus, exercice particulièrement pénible pour le « jury naïf ». La seule réponse du SIEC a été technique, encore une fois. Dans ces cas-là, pourquoi ne pas prévoir de rembourser des nuitées d’hôtel ou de payer des taxis ? Cette possibilité n’est pas envisagée. Cette année encore, des collègues risquent donc de se trouver confronter à un mur administratif, dans le cas où ils ne pourraient pas se rendre dans les centres d’examen.
Épreuves de Français
Nous avons à nouveau alerté sur la lourdeur de l’épreuve anticipée de Français pour les collègues. Certes, le BO prévoit de dispenser les collègues de surveillance de l’épreuve écrite, mais le ministère reste sourd aux demandes, par exemple d’allègement de l’épreuve orale. Se pose aussi la question des convocations multiples.
Les descriptifs pourront être retirés à partir du 13 juin.

 DNB et dérives de certains chefs d’établissement

Le SNES-FSU a dénoncé les pratiques consistant à imposer aux collègues de rester sur les deux jours de correction de l’écrit, en fractionnant les lots de copies. Ces pratiques sont inadmissibles, surtout lorsque l’ensemble des copies peut être corrigé en une journée !

 Une usine à gaz, révélatrice des conséquences délétères des réformes

Délais de correction raccourcis, pressions multiples sur les professeurs aussi bien pour le contrôle continu que pour les épreuves de spécialités, course contre la montre dictée par Parcoursup, autant de raisons pour le SNES-FSU de continuer à revendiquer la remise en cause du bac Blanquer et le retour à des épreuves anonymes nationales et terminales !