le lycée Maupassant de Ciolombes réagit aux propos de Sarkozy sur les ZEP

dimanche 4 décembre 2005
par  Snes S2 Hauts de Seine

Motion approuvée au Conseil d’administration du lycée Maupassant de Colombes 92
du jeudi 1ier décembre 2005

Le président de l’UMP a proclamé la « faillite » des ZEP et les a appelées à « déposer le bilan ». Ces propos nous obligent d’abord à rappeler que le savoir n’est pas une marchandise pas plus que l’école n’est une entreprise .

Ils s’inscrivent par ailleurs dans un contexte de surenchère dans la stigmatisation des habitants des quartiers populaires, dans les provocations xénophobes, dans la remise en question des ambitions et des missions de l’école républicaine, contexte qui leur donne d’autant plus de résonance, et les rend d’autant plus inadmissibles de la part d’un hoimme politique.

Ces mots sont insultants pour toutes les personnes scolarisées en ZEP et tous les professionnels qui par leur travail ont contribué à la réussite de milliers d’élèves ; ils ne servent qu’à tenter de masquer la véritable faillite, celle de la politique économique et sociale du gouvernement auquel appartient le président de l’U.M.P.

Vingt-cinq ans après leur création, les classes de ZEP ne comptent en moyenne que deux élèves de moins que celles des établissements plus favorisés. Les suppressions de postes n’ont rien arrangé (600 enseignants en moins en 2004).

Or, le président de l’U.M.P. propose-t-il un effort budgétaire accru permettant de corriger les inégalités scolaires qui s’accroissent dans notre pays ? Non, il répond réusite individuelle, créant ainsi les conditions d’une ghettoïsation des écoles, collèges et lycées en invitant les meileurs élèves à intégrer les établissements dits « prestigieux » par l’octroi de bourses « au mérite ».

Le président de l’U.M.P. propose-t-il une véritable politique de mixité sociale à l’école en favorisant la mixité sociale dans l’habitat ou même en redéfinissant la carte scolaire, lui qui ne respecte pas, dans la ville où il est maire, les obligations de la loi en matière de logement social ?

Crée-t-il les conditions nécessaires à un débat de fond sur les questions éducatives ? Non : ces invectives, jugements lapidaires, déclarations méprisantes, qui ne sont étayées par aucune étude sérieuse s’apparente à une opération de communication politique qui n’hésite pas à s’emparer à des fins strictement électoralistes d’un sujet où se joue l’avenir de milliers de jeunes.

Avec toute notre détermination d’agents du service public de l’Education attachés à la réussite des élèves des quartiers populaires, de citoyens attachés à ce que la République soit synonyme d’égalité et d’électeurs pour qui l’espace public doit être un lieu de débat politique et non le champ clos d’ambitions personnelles, nous disons non à ces méthodes, non à ces propos.


Documents joints

motion ZEP Maupassant