Rentrée 2016 dans les collèges : préparer la rentrée tout en luttant contre la réforme du collège

jeudi 4 février 2016
par  Snes S3 MRP

La préparation de la rentrée 2016 est instrumentalisée par la Ministre et la technostructure pour mettre en oeuvre une réforme du collège que la profession rejette et combat massivement. Comme lors des réunions de formation qui devaient contraindre les collègues à les faire entrer dans l’application de la réforme en proposant des EPI et des AP pour la rentrée prochaine, il faut dans les établissements continuer à construire collectivement le refus de toute anticipation de la réforme. La Ministre, en difficulté face au rapport de force qui devient toujours plus favorable à la profession comme l’a révélé la réussite de la journée de grève et de manifestations du mardi 26 janvier et les prises de position de plus en plus nombreuses demandant sa suspension (30 sections départementales FCPE dont celle du Val d’Oise, syndicat d’inspecteur SIA…), y joue l’une de ses dernières cartes. La hiérarchie va utiliser deux ressorts : celui de l’autoritarisme (« un fonctionnaire, ça obéit et ça se tait ») et celui de la culpabilisation (« il faut désormais préparer la rentrée ; il en va de l’intérêt des élèves »).

Cet article donne plusieurs outils et pistes pour mettre en échec cette manoeuvre et continuer le travail de résistance engagé depuis huit mois. Il vient compléter le courrier du S1 (pages 3,4, 5 et 11) :

  • courrier du S1 rentrée 2016

 Les marges ou dotation complémentaire : y-a-t-il des heures pour des projets, des dédoublements, de la concertation dans les DHG ?

Face au rapport de force engagé par la profession contre la réforme du collège, le Recteur, sur ordre de la Ministre, a concentré les moyens en collège et renoncé à financer la hausse des effectifs en lycée ainsi que le moyens de remplacement. Il veut faire apparaître dans les dotations qu’il existerait des moyens pour organiser des dédoublements, des co-interventions, de la concertation au delà des 2h45 de marges prévues par la réforme du collège mais ces moyens complémentaires reposent sur double tour de passe passe :

  • ils sont financés par la suppression d’options dans les collèges (bilangues, sections européennes…) et un alourdissement du nombre d’élèves par classe. En effet, le seuil d’ouverture des classes a été porté à 30 élèves, contre 25 à 26 en moyenne à l’heure actuelle (cf tableau ci-dessous).
  • ces marges, abondées donc par une dégradation des conditions d’enseignement en classe, deviennent ainsi une variable d’ajustement qui a vocation se réduire après la rentrée 2016.

Pour le SNES-FSU, il est de l’intérêt des élèves et de personnels que ces moyens complémentaires servent à financer :

  • partout où c’est possible l’ouverture de nouvelles divisions dans le but d’abaisser les effectifs qui, pour le SNES-FSU, doivent tendre à terme à moins de 24 élèves par classe dans les collèges ordinaires, et à moins de 20 dans ceux de l’Education prioritaire
  • les dédoublements(sciences physiques, technologie…) et les options existants (bilangue…) et d’autres si cela est possible.

C’est pour les collègues garantir la pérennité des moyens pour l’avenir (il est plus difficile de supprimer des divisions que des projets) et éviter la mise en concurrence des personnels et des disciplines qui est au coeur de la réforme du collège et du dogme de l’autonomie.

 EPI, AP : faut-il les organiser et répartir les heures maintenant entre disciplines ?

La réponse est bien entendu négative. Les heures d’AP et d’EPI ne font pas l’objet d’un financement autonome ; les heures qui les financent proviennent d’une amputation des horaires disciplinaires (voir grille ci-dessous). Cela n’a donc aucun impact sur les créations/suppressions de poste qui doivent remonter pour le mois de mars.

D’autre part, les EPI sont en lien avec les programmes. Prétendre vouloir imposer une répartition des EPI maintenant, alors que les formations disciplinaires débutent à peine et que les répartitions de service ne sont même pas ébauchées, va à l’encontre de ce qu’ils sont censés être : une déclinaison d’un point du programme.


Documents joints

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