Rentrée 2016 : des moyens insuffisants au service d’un projet éducatif régressif (Compte rendu du CTA du 14 janvier)

lundi 18 janvier 2016
par  Snes S3 MRP

Le CTA examinant les moyens pour la rentrée 2016 s’est tenue vendredi 14 janvier.

Vous trouverez la déclaration préalable de la FSU => ici

 Le Recteur lors du CTA du 14 janvier : « On ne vit pas sur la même planète. »

Par sa réaction violente à la déclaration de la FSU dénonçant à nouveau l’insuffisance des moyens pour la rentrée 2016 lors du CTA du 14 janvier, le Recteur a pointé l’une des causes des conflits entre le Ministère et la profession, le déni de la réalité et le refus d’écouter ce qui remonte du terrain. Car la communication ministérielle, parlant « d’un effort sans précédent », ne peut changer la réalité d’une politique budgétaire qui ne permet ni d’absorber la hausse démographique qui se poursuit ni d’amélio- rer des conditions d’enseignement qui continuent de se dégrader (voir graphiques ci-contre).

 « Les lycées sont surencadrés ! La priorité est à l’école du socle ! »

Evolution 2015-2016 De prévision à prévision De constat à prévision
Type établissement effectifs emplois effectifs emplois
collège +594 +219 +494 +211
lycée +4694 +196 +4189 +111

Confronté à une dotation insuffisante pour répondre à l’ensemble des besoins, le Recteur utilise les lycées, fragilisés depuis plusieurs rentrées par l’insuffisance des moyens qui n’ont pas suivi la progression des effectifs, comme variable d’ajustement pour concentrer des moyens sur les collèges. Les lycées ne reçoivent que 111 emplois supplémentaires pour 4189 élèves en plus quand il aurait fallu environ 280 emplois pour maintenir les conditions existantes. C’est donc encore les contraindre à davantage augmenter les effectifs par classe, réduire la diversité de l’offre de formation, supprimer des dispositifs de dédoublements ou de concertation qui pouvaient encore exister, utiliser les leviers offerts par la réforme Chatel pour procéder à des regroupements antipédago- giques de séries, de groupes de langues vivantes... au détriment des conditions de réussite des jeunes et d’exercice des personnels.


Le Recteur justifie ce choix par une attaque en règle contre les lycées qui seraient « surencadrés », argument employé par ceux qui, en dénonçant le coût du lycée, cible, concrètement, la diversité des voies (générale, technologique, professionnelle) et des options, permettant la démocratisation de l’accès au bac et à la poursuite d’étude.

 L’effort pour les collèges : soleil trompeur

Quant aux collèges, s’ils se voient enfin attribuer des moyens permettant d’envisager à la rentrée des améliorations quant aux conditions d’enseignement, + 219 emplois pour 594 élèves en plus, c’est le résultat du rapport de force créé par la mobilisation des collègues depuis 8 mois contre la réforme du collège, ce qui confirme la faiblesse de la Ministre sur ce dossier.
Mais l’effort en faveur des collèges apparaît comme conjoncturel. En effet, le Recteur a annoncé la mise en œuvre d’un nouveau modèle d’allocation des moyens pour les prochaines années qui, en pre- nant comme seuil d’ouverture théorique des divisions, 30 élèves par classe et comme nombre d’heures par division, celui prévu par la réforme du collège (28h45), programme pour les années à venir une réduction sensible des moyens mis à disposition. Les priorités invoquées du moment, hier de l’Ecole primaire, aujourd’hui de l’Ecole du socle, servent à masquer la faiblesse de l’investissement éducatif général et à justifier un renoncement à faire réussir tous les élèves au-delà du collège.


Documents joints

PDF - 85.8 kio
PDF - 26.8 kio