Remplacements : Motion des collègues du Lycée René Cassin de Gonesse

vendredi 11 novembre 2005
par  Snes S2 Val d’Oise

C.A. du 8 novembre 2005
Motion des professeurs sur le remplacement des collègues absents

Les professeurs du lycée René Cassin s’opposent à la nouvelle obligation qui leur est faite de remplacer jusqu’à deux heures par semaine leurs collègues absents, sur un maximum de quinze jours, certains que cette mesure, n’apportera aucune amélioration dans les conditions d’instruction des élèves.
En effet, le décret ne règle pas le problème du remplacement des absences plus longues - qui sont les seules vraiment dommageables aux élèves - car il n’est pas envisagé d’augmenter le nombre de titulaires remplaçants ( 3,5% dans le secondaire, contre 7 % dans le primaire).
Concernant les absences plus courtes, les problèmes se posent uniquement parce que l’encadrement adulte des élèves a été régulièrement réduit : absence d’études surveillées et manque de surveillants disponibles pour encadrer un devoir qu’un professeur absent aurait communiqué.
Devant ces carences, les professeurs du lycée René Cassin refusent de cautionner une fausse solution pour les élèves, qui constitue par contre une vraie dégradation de leurs services, de leur enseignement, et de leur formation.
En effet,
- assurer une charge d’enseignement supplémentaire se fera au détriment du reste de leur travail ( moyenne de travail reconnue de plus de quarante heures par semaine)
- ces remplacements imposés constituent une image dégradée de l’acte d’enseigner. Dans une classe inconnue, un professeur ne pourra faire que de la garderie, car enseigner suppose de construire une relation durable avec une classe, et d’établir une progression dans l’apprentissage.
- dans la crainte d’imposer à leurs collègues des remplacements, beaucoup d’enseignants renonceront à des stages de formation continue, essentiels pour leur pratique.
- C’est imposer un travail pédagogiquement inefficace, au lieu de laisser aux professeurs la liberté d’arrangements ponctuels et variés, ainsi que cela se faisait lorsque c’était possible.

C’est pourquoi les professeurs du lycée René Cassin ont décidé :
- de ne pas participer à l’élaboration du protocole gérant cette nouvelle obligation ;
- de voter contre ce protocole ;
- de ne plus organiser de voyages scolaires qui imposeraient aux collègues de les remplacer, ou qui imposeraient aux collègues participants de rattraper leurs cours, alors que l’organisation et l’accompagnement de tels voyages représentent déjà une importante surcharge de travail et une grande prise de responsabilité. Garderie ou voyages formateurs ? l’intérêt des élèves semble pourtant clair ;
- de refuser d’assurer les heures de remplacement si elles sont imposées.