Billet d’humeur

jeudi 10 novembre 2005
par  Snes S2 Yvelines

11ème nuit d’affrontements dans les banlieues... Ce matin, Monsieur Coppé, porte parole du gouvernement, nous fait découvrir son analyse (celle du gouvernement dont il est porte parole ?) sur les raisons de cet embrasement : « la télévision, les jeux vidéos et internet . »
Nous qui pensions que les causes étaient à chercher du côté de l’éducation négligée voire malmenée, de la précarité développée, du service public sabordé, de thèmes sécuritaires privilégiés pour flatter l’électorat d’extrême droite, du mépris affiché vis à vis de la rue (c’est pas elle qui gouverne nous avait-on dit) ... on n’a vraiment rien compris !
Pourtant, n’y a t-il vraiment rien à voir entre ces « évènements » et nos revendications ?
Quand on sait, par exemple que, dans les collèges des Yvelines (78) on compte 1 CPE :

  • pour 186 à 300 élèves dans 3 établissements
  • pour 301 à 400 élèves dans 16 établissements
  • pour 401 à 500 élèves dans 27 établissements
  • pour plus de 501 élèves dans 70 établissements

on est loin des moyens que nous, professionnels de l’éducation, pensons nécessaires pour mettre en œuvre toutes les facettes du métier tel qu’il est décrit dans la circulaire de 1982 !

Le premier ministre convoque dans son bureau « des » enseignants des zones difficiles ... Monsieur De Villepin et Monsieur Sarkhozy en avaient-ils vraiment l’utilité puisque les manifestations redondantes de ces derniers temps, les cortèges enseignants l’ont dit et répété, ce qu’ils veulent : un peu plus de considération et beaucoup plus de moyens, pas du tout de la réforme Fillion, ni des EVS ni des statuts précaires, de l’emploi pour nos collègues contractuels, plus de postes aux concours pour qu’ils soient titularisés ... S’ils ne nous entendent pas c’est certainement que le bruit du karcher couvre nos cris !

Michel Chastan, CPE