Déclarations de la FSU 95 aux CDEN du lundi 17 octobre 2005

vendredi 21 octobre 2005
par  Snes S2 Val d’Oise

Le 17 octobre se sont tenus deux Conseils Départementaux de l’Education National successifs, l’un en formation Conseil Général sur le budget des collèges du département et le transfert des TOS, l’autre en formation Etat sur le bilan de la rentrée dans les 1er et 2nd degrés.

A cette occasion les représentants du Snes et de la FSU ont dénoncé l’attitude du ministre de l’Education Nationale, qui après avoir annoncé « ne pas vouloir passer en force » sur la loi Fillon, a imposé sans discussion une série de décrets d’application. Nous avons rappelé que celui sur les remplacements dresse contre lui la grande majorité des enseignants. Si l’on veut résoudre la question du remplacement il faut d’abord que les titulaires remplaçants du second degré soient affectés sur les congés de courte et longue durée et non sur les postes vacants. En tout état de cause, ce décret est une atteinte aux statuts des enseignants.

Monsieur le Président du Conseil Général, Monsieur le Préfet, Madame l’Inspectrice d’Académie, Mesdames et Messieurs

Depuis des années la politique de restrictions budgétaires de l’Etat se répercute à tous les degrés de l’enseignement. Cette année encore, la rentrée est marquée par des créations de postes en nombre insuffisant dans le 1er degré et par de nouvelles amputations dans le second degré. Dans notre département les seuls collèges perdent en 2005-2006 1403,5 heures d’enseignement.

Dans le premier degré la reprise démographique que nous avions annoncée se confirme. Seuls 11 postes nouveaux ont abondé la dotation du département malgré l’arrivée de 1048 élèves supplémentaires dans les écoles du Val d’Oise. Notre département figure trop souvent dans le bas des classements nationaux ou académiques. Ses réalités géographique et sociologique sont trop souvent méconnues, les moyens qui lui sont attribués sont insuffisants au regard des besoins spécifiques qui sont les siens.

Dans le second degré on aurait pu profiter d’une baisse temporaire des effectifs pour améliorer la qualité de l’enseignement et des taux d’encadrement. C’est le contraire qui a eu lieu. Les chiffres, les statistiques et les moyennes ont prévalu sans se préoccuper des difficultés d’aujourd’hui. Sans tenir compte non plus des nouvelles missions que l’Etat impose désormais à l’Education Nationale. C’est ainsi que les heures nécessaires à l’intégration scolaire des handicapés sont de fait prises sur les dotations en assistance éducative des collèges, sans que le moindre moyen supplémentaire ait été attribué. En conséquence certains établissements ont perdu à cette rentrée 120 ou 130 heures de surveillance alors même que leurs effectifs restent sensiblement identiques.

Le nombre moyen d’élèves par division ne tient pas compte des classes spécifiques qui existent désormais presque dans chaque niveau et dans chaque établissement du Val d’Oise. Le quotidien pour la grande majorité des élèves et des enseignants, ce sont des classes dont les effectifs sont compris entre 27 et 30 élèves. Dans un contexte de restriction budgétaire, l’autonomie des établissements ne permet plus de véritables choix pédagogiques et les équipes éducatives doivent gérer au mieux la pénurie et le manque de moyens. Dans le même temps, le budget 2006 doit entériner de nouvelles coupes sombres, s’ajoutant à celles intervenues précédemment.

Le rapport que les Inspections Générales ont consacré à l’Académie de Versailles souligne pourtant que les résultats des élèves y sont inférieurs à la moyenne nationale. On y reconnaît que les moyens sont insuffisants : c’est ainsi que le H/E des collèges de l’académie est le plus bas de France. Les Inspecteurs Généraux s’étonnent aussi du manque de diversité de l’offre de formation dans notre département.

Depuis longtemps la FSU en a fait le constat. C’est pourquoi elle réclame un plan de rattrapage pour le Val d’Oise afin de compenser les retards accumulés depuis sa création.

C’est aussi pourquoi elle s’étonne que la formation de BTS tourisme international du lycée de Luzarches ait été fermée, que le projet de lycée des métiers de Gonesse soit aujourd’hui remis en cause, ou encore qu’on envisage l’ouverture à Louvres d’un établissement international privé sans tenir compte de la menace qu’il fera peser sur les établissements publics du secteur de Roissy et de la Plaine de France.

Ce projet piloté par la direction diocésaine de l’enseignement catholique s’inscrit dans un contexte où les valeurs de l’école publique et les principes laïques auxquels nous sommes attachés sont trop souvent remis en cause. Cela renforce la très vive émotion qu’ont soulevé dans la communauté éducative les propos de monsieur de Robien sur le financement des établissements privés par des crédits publics. Le Ministre de l’Education Nationale souhaite-t-il prendre le risque de rallumer la « guerre scolaire » au moment où les questions éducatives doivent être traitées avec la plus grande responsabilité, au moment où sera célébré le centenaire des lois sur la laïcité ?

La décentralisation des TOS nous semble rentrer dans un processus identique de remise en cause service public. Nous avons déjà exprimé notre opposition à ce transfert lors d’un CDEN précédent. Les questions que nous avions posées n’ont pas trouvé de réponses pour ce qui concerne :
la pérennisation des emplois et des missions dans le cadre du service public,
la mise en place d’instances paritaires permettant de garantir les droits et la représentation de ces personnels.

Aujourd’hui, le CDEN est appelé à émettre un avis sur la convention de transfert qui nous est présentée. Les échanges que nous aurons permettront nous l’espérons de lever les nombreuses inquiétudes qui persistent.

Au printemps dernier la communauté éducative a rejeté massivement la loi Fillon. L’actuel ministre de l’Education Nationale, bien qu’il ait annoncé « ne pas vouloir passer en force », a imposé sans discussion une série de décrets d’application. Celui sur les remplacements de courte durée dans les collèges et lycées dresse contre lui la grande majorité des enseignants du second degré. Notre pétition que les collègues signent massivement, témoigne de leur détermination. La mise en place des dispositifs de la loi Borloo, la mise en oeuvre des emplois aidés sur des missions à forte implication éducative ne sont pas les réponses en termes de moyens et en termes de personnel qu’attend la communauté éducative.

Le 4 octobre dernier, les collègues se sont fortement mobilisés avec les salariés du public et du privé pour réclamer de meilleures rémunérations mais aussi une politique ambitieuse pour l’école et la défense du service publique d’éducation. Cette première action appellera des suites. Nous convierons les acteurs de l’école dans le Val d’Oise, enseignants et parents, à s’y engager pleinement.

Plus que jamais il est nécessaire de nous organiser, de faire circuler l’information. Déjà des établissements nous ont fait remonter leurs réactions aux mesures de remplacement. N’hésitez pas à nous faire parvenir les vôtres en nous joignant les motions ou pétitions que vous avez réalisées à snes95@versailles.snes.edu