La crise de recrutement générée par des années de politique de désengagement de l’Etat marquée par les destructions massives de postes et les effets ravageurs des réformes rétrogrades, atteint à cette rentrée une ampleur inégalée dans le second degré.

Elle se traduit par une crise tout aussi aigue du remplacement. La réduction année après année des postes aux concours, l’absence d’un plan de titularisation ambitieux conjugués au refus de mettre en place des prérecrutements, le laminage délibéré des moyens de remplacement en particulier dans l’académie de Versailles, aboutissent à l’impossibilité pour le Service public d’éducation de faire face à sa mission de remplacement.
Pour les élèves, ce sont dès cette rentrée, des cours non assurés faute de personnels titulaires, qualifiés, en nombre suffisant, et ce, dans des disciplines de plus en plus nombreuses.

Les personnels TZR subissent au quotidien une politique qui vise à les pressurer et à les flexibiliser toujours davantage : ZR étendues à la taille du département ou de l’académie , affectations sur plusieurs établissements, tentatives de remise en cause des préférences et des barèmes au nom de la nécessité de service érigée en règle absolue de gestion, entraves au paiement de l’ISSR, aux frais de déplacement sur lesquels le Rectorat tarde à faire paraître la circulaire tant il cherche à payer le moins possible la facture …

La pénurie organisée des supports à l’intra comme à la phase d’ajustement liée aux suppressions de postes que les réformes ont massivement permis, à la préemption des supports stagiaires, au refus de transformer les HS en heures postes, a abouti à faire de la fonction de TZR la porte d’entrée dans le métier pour la grande majorité des néo titulaires et pour l’ensemble des TZR, à dégrader toujours davantage leurs conditions d’affectation et d’exercice.
Le nouveau Gouvernement à cette rentrée n’a pas donné de signes forts attendus pour remédier à cette double crise : certes la logique de destructions des emplois dans l’Education nationale est officiellement abandonnée et le Budget 2013 annonce des créations. Mais, elles couvriront à peine les départs en retraite et ne permettront pas de récupérer la masse des emplois supprimés.