Les missions d’orientation : un impossible transfert
Avec la RGPP et les suppressions
d’emplois publics, les Conseillers
d’orientation-psychologues seront durement
touchés (pour notre académie, ce sont 25 postes
non remplacés à la rentrée). le transfert sur les
enseignants des missions d’orientation qest mis en place dans des circulaires...
Depuis 2003, la question de l’orientation
occupe le devant de la scène.
Avec la RGPP et les suppressions
d’emplois publics, les Conseillers
d’orientation -psychologues seront durement
touchés (pour notre académie, ce sont 25 postes
non remplacés à la rentrée). Le transfert sur les
enseignants des missions d’orientation qui relèvent
pour l’instant de compétences partagées
(enseignants, CPE, COP) est mis en place dans
des circulaires (entretiens d’orientation en 3è et
en 1 ère, conseils et avis en terminale, parcours de
découverte professionnelle de la 5 è à la Tale..).
Cette « Nouvelle Ecole » n’aura pas les mêmes
ambitions, n’offrira pas les mêmes services aux
élèves et aux familles ni les mêmes chances de
réussite pour plusieurs raisons :
- Une raison liée au positionnement des acteurs
: confier aux enseignants le pilotage des
choix professionnels et d’orientation risque de
nuire à la relation de confiance nécessaire à
toute relation pédagogique en les posant à la
fois comme évaluateur des connaissances et
comme prescripteur des choix d’orientation. - Une raison liée à la formation : l’entretien
d’orientation qui est au coeur des dispositifs est
un terme « professionnel », une pratique familière
des COP pour lequel ils ont été formés à
Bac +5 et qui ne peut se transférer aux enseignants
à partir de quelques recettes. Comme
psychologues, les COP sont mieux à même d’explorer
les goûts, les aptitudes et les motivations
de l’élève, à saisir dans son histoire singulière
les parcours scolaires et les dynamiques du développement
et à inscrire cela dans le champ de
la connaissance des métiers. - Transférer aux enseignants la responsabilité
de l’orientation les rendra également perméables
aux stratégies des branches professionnelles,
du tout apprentissage ou du tout insertion,
là où les CIO disposent encore d’une information
pluraliste et neutre.
Une école de la réussite non ségrégative socialement
nécessite une équipe pluri-professionnelle
où les COP contribuent à la réalisation des potentialités
de chaque élève, intégrant sa personnalité,
son parcours et sa motivation autour de
projets ambitieux.
Ce n’est pas ce que nos gouvernants nous proposent.
Claudine Bur, Robert Riquois
Article publié dans Snes Versailles Infos, mai 2008