GREVE A FOSSES (95)

mardi 12 février 2008
par  Snes S3

  • Suite aux violents événements qui ont eu lieu devant le lycée vendredi 25 janvier, ayant occasionné les blessures, heureusement légères, d’un CPE et d’un élèves, les enseignants ont décidé en assemblée générale (40 présents) le mardi 5 février, soit dix jours après, de cesser le travail l’après-midi même, tout en assurant eux-même la sortie des élèves.

Le mouvement a concerné une quarantaine d’enseignants présents ce jour.
Nous réclamons, depuis plus de quatre ans maintenant : un poste de CPE supplémentaire, des surveillants, et une DGH décente.
A ce jour, la seule réponse de l’Inspection Académique, relayée avec force par le proviseur, Madame Offredo, a été la surdité et l’accusation de légèreté et d’irresponsabilité.
Ci-joint le courier envoyé à l’inspection :

" Madame, Monsieur,

Nous, enseignants du Lycée Charles Baudelaire, Fosses (95), avons décidé ce matin en réunion syndicale puis en Assemblée Générale, d’utiliser notre droit de retrait cet après-midi, pour manifester notre inquiétude quant aux conditions de travail dans le lycée.

En effet, vendredi 25 janvier 2008, des bandes armées se sont affrontées devant le lycée occasionnant les blessures d’un CPE et d’un élève. Depuis le climat au lycée s’est encore dégradé, la sécurité de certains élèves semble menacée, conduisant quelques uns à venir armés en cours. La présence des forces de l’ordre depuis dix jours est à la fois rassurante et source d’angoisse, soulignant le caractère très tendu de la situation.

Cette situation n’est malheureusement pas une surprise pour l’ensemble des équipes du lycée. En effet, depuis maintenant huit ans, le lycée est régulièrement le théâtre de ce genre d’événements. Or depuis cinq ans les moyens attribués à l’établissement sont au mieux constants, au pire en recul, mais, en tout état de cause, nettement insuffisants, et ce malgré de nombreuses protestations, réclamations, motions, audiences, mouvements que nous avons menés auprès de vous.

Lors de la visite de Madame Christin en décembre 2006, l’Inspection Académique avait paru sensible aux particularités du lycée : une architecture ne favorisant pas la surveillance, des élèves recrutés dans les différentes communes du bassin, en particulier dans certaines zones sensibles qui sont souvent en conflit entre elles, et l’absence de moyens particuliers attribués aux lycées environnants (Goussainville, Gonesse, etc.). Malgré ce constat, et l’attribution ponctuelle d’un poste de surveillant supplémentaire, les conditions de travail ne sont toujours pas satisfaisantes dans cet établissement.

C’est pourquoi nous demandons de manière urgente :

  • la création d’un poste de CPE supplémentaire ;
  • les moyens permettant d’avoir cinq surveillants par jour ;
  • des heures dans la DHG pour dédoubler les classes difficiles.

Nous n’acceptons pas la banalisation de la violence en banlieue à laquelle semble se résigner l’Education Nationale. Sachez que nous n’excluons aucun moyen de lutte pour obtenir ce qui est le dû de tout élève.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos respectueuses salutations,

Les enseignants en lutte du Lycée de Fosses"

Pierre-Louis Salles, délègué SNES dans l’etablissement