Bilan de la rentrée 2014 dans les Hauts-de-Seine

lundi 24 novembre 2014
par  Snes S2 Hauts de Seine

Deux instances viennent de se tenir (un Comité technique puis un CDEN) consacrées au bilan de la rentrée 2014 dans les Hauts de Seine.

Vous trouverez ci-dessous le compte rendu.

 Dotations horaires et taux d’encadrement : des moyens encore en baisse dans le département

La rentrée 2014 se caractérise :

  • par une nouvelle hausse des effectifs non prévue par la Direction académique d’environ un millier d’élèves
  • des taux d’encadrement (les H/E) en baisse globalement sur le département et plus particulièrement sur la moitié des collèges
  • Une nette dégradation des taux d’encadrement en lycée
  • Une détérioration des conditions de travail des collègues (effectifs, heures supplémentaires)
  • Une nouvelle dégradation des conditions de réussite des élèves (moins de possibilité de remédiation)

Lire notre analyse complète dans notre déclaration préalable ci-dessous

 Des documents fabriqués par le SNES 92 pour vous aider

Vous trouverez dans les documents joints la situation précise

-* pour votre collège (effectifs, dotation horaire, H/E) ici.

-* Pour votre lycée (effectifs, dotation horaire, H/E) ici.

Les documents envoyés par la Direction académique se trouvent en pièces jointes plus bas (« doc DASEN »)

  Déclaration préalable au CDEN du 20 novembre 2014

Vous trouverez la Déclaration préalable complète ici


La rentrée 2014 dans les Hauts-de-Seine se caractérise par les mêmes difficultés que les rentrées précédentes et nous allons donc faire quasiment les mêmes analyses qu’au CDEN bilan de la rentrée 2013.

Les effectifs constatés sont - comme les années précédentes - supérieurs aux effectifs prévus lors de la préparation de rentrée de janvier dernier : 501 élèves en plus en collège pour 184 prévus par la Direction académique et en lycée 967 élèves en plus pour 288 élèves prévus soit une erreur de 996 élèves… l’équivalent d’un petit collège et d’un lycée. Ecart qui a provoqué - comme les années précédentes - l’ouverture de nombreuses classes à la rentrée : 14 classes dont 11 en lycée.

La direction académique a dû injecter des heures à la rentrée mais sans commune mesure avec l’augmentation des effectifs : 824 heures pour 996 élèves, conséquence mécanique une détérioration des conditions de réussite des élèves et des classes encore plus pléthoriques. Qui plus est, des postes fixes d’enseignants correspondants aux besoins n’ont pas pu être crées en mars, créations indispensables à la stabilité des équipes et donc à la réussite des élèves.

Comme chaque année il y a eu des variations parfois importantes des effectifs sur certains établissements, des collèges comme Voltaire, Camus, les Chenevreux ont une quarantaine d’élèves en plus non prévus dans les prévisions. Comment la Direction académique peut-elle découvrir 75 nouveaux collégiens à Villeneuve à la rentrée… ou 45 sur la commune de Bois-Colombes ??? Des situations similaires se retrouvent en lycée notamment dans les sections professionnelles.

Les taux d’encadrement en collège continuent de se dégrader entre la rentrée 2013 et la rentrée 2014. Le nombre d’heures donné par élève ou H/E, le seul indicateur fiable pour mesurer les taux d’encadrement, a encore connu une nouvelle baisse. Une fois retiré les moyens destinés aux dispositifs ULIS, UPI2A et Classes relais qui sont, certes, des moyens d’enseignement mais destinés uniquement à des publics particuliers, le H/E départemental est de 1.1749 pour cette rentrée contre 1.1772 à la rentrée précédente. C’est une dégradation qui poursuit celle des années précédentes.
Les deux tiers des collèges ont des H/E inférieurs à 1.2 et proches de 1.1, ces dotations ne laissent aucune marge d’initiative pédagogique réelle aux établissements et les contraignent à arbitrer trop souvent entre le maintien d’options, les effectifs par classe et les horaires nationaux dus aux élèves. Dans ces conditions, il ne reste aucune possibilité de remédiation pour les élèves. Utiliser un indicateur comme le nombre d’élèves par division (ou E/D) ne peut servir qu’à masquer une baisse des taux d’encadrement car c’est mettre de côté toutes les possibilités de dédoublement et d’options qui peuvent aider à la réussite des élèves.

Permettez-nous, même si ce n’est pas l’objet d’un CDEN de dire quelques mots sur les lycées. En lycée la dégradation est encore plus nette qu’en collège puisque le H/E passe de 1.61 constaté à la rentrée 2013 à 1.58 pour la rentrée 2014 soit une baisse de 1.7%. Les effectifs des lycées ont augmenté de 2,2 %, mais les dotations n’ont augmenté que de 0,47 %. La situation s’est à nouveau détériorée du fait du nombre insuffisant de divisions ce qui implique des classes « bourrées à bloc », et du nombre insuffisant de lycées dans ce département. La FSU a les plus vives inquiétudes, pour la rentrée prochaine, avec l’arrivée en Seconde du « Baby Boom de l’an 2000 » - arrivée prévue depuis 14 ans…. Il n’est pas acceptable que face à la pénurie des moyens (heures, enseignants et bâtiments) la Direction académique en arrive à refuser de scolariser des élèves comme cela s’est produit pour des redoublants de Terminale, en leur proposant une solution au rabais. La FSU demande que le dispositif qui consiste à demander aux élèves de Terminale de se présenter en candidat libre ne soit pas reconduit pour la rentrée prochaine. La Direction académique doit recevoir les moyens pour ouvrir un nombre suffisant de divisions dans chaque bassin d’éducation pour accueillir tous les élèves : c’est le droit à l’éducation pour tous et un gage d’égalité entre tous les territoires et tous les citoyens. C’est aussi un moyen de réduire le décrochage et les sorties sans qualification, donc d’améliorer les performances de notre système éducatif.
Par ailleurs la suppression de nombreux CIO dans ce département, il n’en restera plus que 3 à terme sur 12, ne permettra plus aux familles, dans de nombreux bassins, d’avoir accès au service public d’orientation.

De fait, il n’y a donc aucune amélioration quant au Second degré et nous assistons à l’une des pires rentrée connue. C’est bien ce que les collègues et les établissements en grève avaient dénoncé lors du mouvement de janvier-février dernier avec l’ensemble des organisations syndicales de ce département et avec le soutien de parents d’élève et d’élu-e-s. Mais ils n’avaient pas été écoutés - et même pas entendus - ni par Monsieur le Directeur académique, ni par Monsieur le Recteur ni par Monsieur le Ministre.
Les personnels et les usagers en subissent maintenant les conséquences, des effectifs pléthoriques dans la majorité des classes et aucun moyen de remédiation pour les élèves en difficulté, des taux d’HSA délirants qui détériorent les conditions de travail des personnels et les conditions d’enseignement donc de réussite des élèves. Les personnels enseignant prennent de plus en plus d’heures supplémentaires du fait de la détérioration de leurs pouvoir d’achat en l’absence de toute revalorisation salariale, le tout provoque une surcharge de travail permanente pour les personnels aux dépens de leur santé. Nous ne doutons pas que cette maltraitance de nos professions est la meilleure manière de régler la dramatique crise du recrutement que connaît aujourd’hui l’Éducation nationale…


Documents joints

Déclaration préalable de la FSU au CDEN du 20 (…)
Bilan de la rentrée 2014 dans les collèges
Bilan de la rentrée 2014 dans les lycées
Doc DASEN bilan de la rentrée 2014 collèges
Doc DASEN bilan de la rentrée lycées