Compte-rendu de l’audience intersyndicale du 6 mars - la mobilisation doit continuer !

jeudi 7 mars 2024
par  Snes S3 MRP

Plus d’une centaine de personnes étaient présentes au rassemblement devant le Rectorat, mercredi 6 mars. Ce rassemblement académique s’est tenu alors que des collègues de plusieurs établissements du Val d’Oise occupent le Rectorat depuis lundi 4 mars, avec des revendications légitimes : ils exigent seulement des moyens indispensables pour fonctionner. Le rassemblement devant le Rectorat a réuni une centaine de personnes. L’intersyndicale a demandé et obtenu qu’un des collègues mobilisés occupant actuellement le Rectorat puisse prendre part à l’audience.

Compte rendu de l’audience intersyndicale auprès du Recteur du mercredi 6 mars

L’audience a été reçue à la demande de l’intersyndicale (voir cet article), avec des représentant·es SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, FSU-SNUIPP, CGT Educ’action, SGEN-CFDT, et SUD éducation (SE-UNSA excusé).
Etaient présents, côté Administration : le Recteur, le Secrétaire Général de l’académie, le Directeur de cabinet du Recteur, le Conseiller technique auprès du Recteur, la Chargée de mission dialogue social, ainsi que les DASEN du 95 et du 92.
Toutes les Organisations syndicales ont pu être entendues. Nous avons dénoncé l’austérité budgétaire, les réformes réactionnaires en cours (choc des savoirs, École du tri social mise en œuvre à travers les réformes successives du lycée, du lycée professionnel, et maintenant du collège) et le manque de moyens pour notre académie et pour l’Ecole publique, dans le premier comme dans le second degré : manque de moyens pour fonctionner avec des effectifs raisonnables, manque de moyens pour l’école inclusive, pour l’éducation prioritaire. Nous avons insisté sur le mal-être des personnels face à la dégradation des conditions de travail et d’enseignement et la non revalorisation salariale. Nous avons mis en avant sur la nécessité et l’urgence d’un plan d’investissement dans l’Éducation, et de réponses claires et immédiates. L’intersyndicale a affirmé son soutien aux collègues du Val d’Oise Est mobilisés, et demandé que leurs revendications, légitimes et plus que mesurées, soient satisfaites, tout en rappelant que bien d’autres établissements de l’académie connaissaient les mêmes difficultés, et qu’il fallait y répondre également.

Réponses du Recteur

• Avant toute réponse sur le fond, le Recteur a tenu à rappeler le caractère illégal du mode d’action choisi par les collègues du Val d’Oise occupant le Rectorat. Nous avons insisté pour revenir aux revendications des collègues et à la nécessité d’y répondre.
Concernant les moyens, un groupe de travail du CSA départemental est organisé dans le Val d’oise, le 12 mars sur la réaffectation des moyens dans les lycées à faible IPS. Il n’est donc pas envisagé d’attribuer des moyens supplémentaires, mais d’affecter les réserves qui sont habituellement mobilisées pour répondre aux besoins qui se découvrent en fin d’année scolaire. Nous avons rappelé qu’il est de la responsabilité du Recteur d’initier ce travail pour répondre à la difficulté sociale et au manque de moyens dans tous les départements.
Sur les réformes réactionnaires et le choc des savoirs, et concernant la mise en œuvre des groupes de niveau, le Recteur attend la sortie imminente des textes de cadrages qui permettront de discuter concrètement de la mise en œuvre. Le Recteur, qui ne partage pas nos appréciations de ces réformes, dément que le choc des savoirs corresponde au programme du Rassemblement National.
Concernant les moyens pour l’Education, le Recteur conteste l’expression d’austérité budgétaire, avançant que, même si tous les besoins ne sont pas satisfaits, le budget de l’Éducation nationale a augmenté de manière très importante ces dernières années. Il affirme aussi que la diminution du budget n’aura pas de conséquence sur les DHG qui ont été notifiées. A ces affirmations, nous avons opposé la réalité des faits, la légitimité et le caractère raisonnable des revendications des collègues.
sur l’Ecole inclusive, le Recteur met en avant des efforts sur le recrutement des AESH et les moyens supplémentaires donnés par l’ARS (agence régionale de santé). Pour autant, force est de constater que le compte n’y est pas. Nous avons aussi rappelé qu’il ne s’agissait pas seulement de la question du handicap, mais aussi des élèves allophones, de la difficulté sociale et scolaire, plus difficilement pris en charge quand les effectifs sont trop importants.
Concernant les revendications du lycée Simone de Beauvoir de Garges-lès-Gonesse, nous avons eu confirmation du fait qu’un poste de CPE stagiaire serait affecté pour l’an prochain (sans aucune garantie sur la pérennisation de ce poste) et du fait que la DHG serait abondée, dans les conditions fixées par le groupe de travail qui doit se tenir mardi 12 mars. Pour le poste d’infirmière (personnel à 80%), le Recteur reconnaît la nécessité de compenser les 20% non pourvus, il affirme ne pas avoir de solution (problème de ressource humaine) . La demande des collègues mobilisé·es d’être reçu·es au ministère a été transmise, mais la réponse du ministère, scandaleuse, revient à un refus : l’audience serait accordée « au niveau national ». Autrement dit, le Ministère refuse de recevoir une délégation de collègues, et recevrait les organisations syndicales qui les représentent au niveau national. Inacceptable !

Nous avons certes été écoutés, mais il ressort des réponses du Rectorat qu’aucun moyen supplémentaire n’est prévu. Seuls des réajustements de l’enveloppe et l’affectation anticipée de la réserve sont envisagés. Les mobilisations doivent se poursuivre et s’élargir, afin d’obtenir d’urgence des moyens supplémentaires pour nos élèves, pour l’Ecole publique, pour le Service public d’éducation émancipateur que nous défendons.

Le SNES-FSU Versailles appelle donc à poursuivre les mobilisations et les rendre visibles, elle appelle les collègues à se réunir dans les établissements, à poursuivre et diversifier les actions et les mouvements de grève et à réclamer un plan d’urgence pour l’Education.