25 septembre 2025

Politique éducative

Bilan de rentrée 2025 dans les collèges

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Une trentaine de questionnaires de notre enquête de rentrée nous sont parvenus des quatre départements de l’académie.
Le panel est très varié, de la REP+ à l’établissement très favorisé.

1) LES PROBLEMES RECURRENTS


Les classes surchargées

Presque toutes les réponses insistent sur des effectifs trop lourds, autour de 30 élèves, voire 32 en 3e dans un collège des Yvelines. Dans le Val-d’Oise, la DSDEN impose des effectifs de 30 élèves hors EP, 28 en REP et 26 en REP+, ce qui est une façon de reconnaître la nécessité d’effectifs moins lourds, mais sans donner de moyens supplémentaires.
7 collèges nous signalent des ouvertures de classes tardives (au mois de juin), le plus souvent en 6e, ce qui pose question puisque les effectifs de CM2 des écoles de secteur sont bien connus.

Les postes non pourvus

En contradiction avec les promesses ministérielles, comme chaque année, des collègues ne sont pas remplacés alors même qu’il s’agit d’absences prévues de longue date comme des congés maternité ou des congés maladie de longue durée.
Dans plus de 60 % des collèges, au moins un BMP manquait à la rentrée, principalement en technologie, éducation musicale, arts plastiques et physique chimie.
Dans deux collèges, il manque un.e enseignant.e.s en UPE2A, ce qui conduit à des situations aberrantes comme de renvoyer chez eux des élèves NSA (non scolarisés antérieurement), inclus seulement en EPS, arts plastiques et éducation musicale.

Les HSA

Certains collèges n’ont pas ou très peu d’HSA, alors que dans d’autres les collègues (surtout ceux en début de carrière) subissent des pressions pour en accepter au-delà des deux obligatoires.


L’école inclusive sans moyens

Des élèves se trouvent encore sans AESH, certains postes restant non pourvus.
Il n’est pas rare qu’un.e AESH prenne en charge plusieurs élèves (3 ou 4) dans la même classe.
Les inclusions sont de plus en plus difficiles dans les classes surchargées (élèves d’ULIS, de SEGPA ou d’UPE2A).

Les vies scolaires sinistrées

Les réductions de postes associées aux difficultés de recrutement entraînent un nombre insuffisant d’AED dans tous les établissements. Même si tous les postes sont pourvus, le nombre d’AED accordés par les DSDEN est partout inférieur aux besoins réels.

Les CLA portés disparus

A chaque enquête nous posons la question, mais toujours aucun collège ne nous a signalé avoir signé un CLA (contrat local d’accompagnement) destiné à fournir à des établissements plutôt défavorisés, mais pas classés REP, quelques moyens supplémentaires sur la base de projets.

2) LES NOUVEAUTES

Créé il y a deux ans, le Pacte semble voir ses crédits réduits. Il privilégie comme l’an dernier les RCD (remplacements de courte durée) et le dispositif « devoirs faits ». Les RCD ne peuvent plus, sauf exception être payés en HSE. L’octroi des Pactes continue à se faire dans une certaine opacité.

Les évaluations nationales

Cette année elles sont obligatoires de la 6e à la 4e en mathématiques et en français.
La plupart des chefs d’établissement les ont présentées de manière succincte lors de la réunion de pré-rentrée.

La réforme du DNB

Aux côtés des réunions classiques déjà prévues, deux collèges ont déjà planifié des concertations sur l’harmonisation de l’évaluation pour le contrôle continu du DNB.

Le choc des savoirs

Grande nouveauté de l’an dernier, le « choc des savoirs » qui prévoyait des « groupes de besoin » sur la totalité de l’horaire de français et de mathématiques en 6e et 5e, est assoupli cette année.
Quatre collèges n’appliquent tout simplement pas la réforme et ont gardé les groupes classes.
A la différences de l’an dernier, les autres établissements ont presque tous opté pour des groupes hétérogènes nécessitant des alignements qui dégradent les emplois du temps des élèves comme des enseignant.e.s. Les élèves de 6e sont déstabilisés par la complexité des emplois du temps et le nombre plus important de professeurs.

Il est important de rappeler que les groupes en mathématiques et français ont été en partie financés grâce à la suppression de la technologie en 6e qui ampute d’une heure l’emploi du temps hebdomadaire des élèves (réduit à 25h de cours). Ils sont également presque toujours pris sur la marge d’autonomie par la suppression de dédoublements pour les autres niveaux et les autre disciplines, ou par une réduction de l’horaire des options.

Avec la mise en place du « choc des savoirs », l’autonomie des établissements est encore accrue, ce qui met à mal le service public d’éducation et accentue la tendance aux dérives autoritaires d’un nombre non négligeable de chefs d’établissements.

N’hésitez pas à nous signaler tout problème aux adresses suivantes :

s3ver@snes.edu
colleges@versailles.snes.edu