Compte-rendu du CTA du 30 août 2021

vendredi 3 septembre 2021
par  Snes S3 AT

A la veille d’une rentrée peu ordinaire, un CTA était convoqué, pour évoquer notamment les conditions sanitaires dans l’académie de Versailles.
Vous trouverez ici la déclaration liminaire de la FSU.

 Situation Sanitaire

Un point sur les modalités sanitaires en vigueur pour cette rentrée était prévu à l’ordre du jour de ce CTA. L’Administration a repris pour l’essentiel les conclusions des échanges avec le Ministère. Voir ici notre article sur le sujet.

Des éléments sur les décisions et dispositifs académiques ont également été fournis.
La Rectrice a présenté les éléments concernant la vaccination des élèves : chaque établissement scolaire est jumelé avec un des 84 centres de vaccination de l’académie. Contrairement aux annonces faites par la Rectrice, les frais de déplacement des élèves pourraient être à la charge des établissements, selon les premiers retours que nous avons. Il est inacceptable que cette charge pèse sur les dotations déjà mises à mal par les frais supplémentaires liés à la crise sanitaire.
Les modalités de mise en place de centres de vaccination directement dans les établissements ont aussi été indiquées, sans précision le nombre d’établissement que cela pourrait concerner.
Le Rectorat a évoqué deux enveloppes de moyens supplémentaires pour le plan de vaccination :

  • une enveloppe de 160 ETP médiateurs LAC ;
  • 57 ETP d’AED « sanitaire ».

Au-delà de l’insuffisance de ces moyens humains supplémentaires, il s’agit de recrutements prévus uniquement jusqu’au 31 décembre 2021. La FSU a dénoncé cette précarisation incompréhensible des personnels qui vont être recrutés, demandant a minima des contrats jusqu’au 31 août 2022.

Suite à nos demandes des précisions ont été apportées sur la fourniture des masques aux établissements : livraison directement dans les établissements cette année. Ces livraisons seraient en cours depuis le 23 août.

Nous sommes intervenus sur la question du recours à l’enseignement hybride, au vu des dérives constatées les années précédentes. Le doyen de l’inspection nous a répondu en rappelant que le « mode synchrone total » ne se concevait que sur la base du volontariat.

 Réforme du lycée et du bac : toujours plus loin dans l’usine à gaz.

La réforme dans la réforme du bac a été présentée par l’Administration. Sous couvert d’encourager le travail collectif, le « projet local d’évaluation » est une véritable usine à gaz qui n’est pas sans danger pour notre liberté pédagogique. Vous retrouverez sur le site national les différentes nouveautés annoncées au cours de l’été : Nouveau bac Blanquer : du changement dans la continuité.
Nous avons à nouveau dénoncé le recours au contrôle continu intégral et ses dérives : inégalités entre établissements, pressions subies par les collègues, danger d’une standardisation des pratiques et remise en cause de la liberté pédagogique.
L’Administration a déroulé les éléments de langage habituels pour défendre la réforme. Celle-ci permettrait une simplification de l’examen et un travail plus progressif des élèves. Autant d’arguments qu’il est aisé de réfuter tant la réalité est loin de ce tableau idyllique, comme l’a montré l’organisation du bac l’an dernier.
Nous avons fait part de nos inquiétudes concernant le projet local d’évaluation que chaque lycée est censé formaliser : deux demi-journées banalisées sont prévues en début d’année afin que chaque équipe pédagogique formalise un un projet local d’évaluation qui devra être présenté devant le conseil d’administration. Ce projet laisse craindre une nouvelle réduction de notre liberté pédagogique.
Face à nos critiques, l’Administration s’est voulue rassurante, affirmant que ce projet serait minimaliste (par exemple en définissant le nombre d’évaluations et leur forme par discipline et par niveau) et ne remettrait pas en cause la liberté pédagogique de l’enseignant. « Ce ne serait qu’une boussole dans laquelle chaque enseignant pourrait se retrouver. » On peut mettre en doute cette vision d’un travail collectif imposé par le haut et corseté par les injonctions de l’Administration, puisque ces projets seraient aussi contrôlés par les corps d’inspection et mis en œuvre par les chefs d’établissement, toujours prompts à se présenter comme les « premiers pédagogues » de l’établissement. Enfin, la présentation en Conseil d’administration est un encouragement supplémentaire aux ingérences des parents d’élèves.
Il faudra donc redoubler de vigilance sur ce point et s’appuyer sur le respect de la liberté pédagogique pour lutter contre les dérives.

 Second degré : les moyens toujours absents

Contrairement aux revendications portées par le SNES-FSU, aucun plan d’urgence n’a été mis en place pour la rentrée.
Le Rectorat compte compenser les difficultés accumulées par les élèves ces deux dernières années en lycée par une enveloppe restreinte d’HSE visant à renforcer l’AP en seconde et l’accompagnement méthodologique pour les spécialités ainsi que la préparation du grand oral.

En collège, pour répondre aux reprises de moyens des années précédentes, la réponse du Rectorat est de miser sur une légère augmentation de l’enveloppe « devoirs faits ».

A nos questions sur les attaques dont a été victime l’Éducation prioritaire, le Rectorat répond de manière détournée en mettant en avant les Cités éducatives. Pour eux, elles sont un modèle de gouvernance qu’il faudrait étendre à l’ensemble de l’Éducation prioritaire...

Le SNES-FSU dénonce les conditions de rentrée 2021. Les moyens alloués aux établissements de l’académie sont bien en-deçà des besoins réels, une insuffisance encore accentuée par la crise sanitaire que nous continuons de vivre.

Il appelle les personnels à se réunir, pour lister les revendications et organiser les mobilisations nécessaires. Il soutiendra toutes les actions qui doivent permettre de mettre en avant la situation du Service Public d’Éducation dans l’académie et de préparer une action nationale d’ampleur.

 Situation des contractuels, précarité accrue

Lors de ce CTA nous sommes intervenus pour dénoncer la brutalité dont sont victimes les personnels contractuels de l’académie dans les modalités de gestion de leur renouvellement ou non pour l’année scolaire 2021-2022. Nous avons aussi dénoncé plus globalement le traitement révoltant que fait le Rectorat de leurs situations (retards, voire refus d’accès au CDI, recours à des intervenants extérieurs pour enseigner, opacité dans la gestion de l’évaluation et du renouvellement des contractuels..).
Plus d’informations sur les actions menées par le SNES-FSU en intersyndicale sur ce sujet dans cet article.

Le Rectorat s’est engagé lors de ce GT à nous donner des informations sur les contractuels en attente de renouvellement en fin de semaine. Cet engagement n’a pas été tenu, manquement attestant une fois de plus de la brutalité de l’Administration face à ces personnels dans une situation d’incertitude intenable.
Le SNES-FSU a demandé en intersyndicale avec la CGT Educ’action, la FNEC FP FO, le SGEN-CFDT, le SNALC et SUD éducation une audience sur ce sujet à la Rectrice. Et dès lundi, lors de son audience de rentrée avec la Rectrice, le SNES-FSU continuera de porter cette question, globalement et en revenant sur les situations individuelles des collègues qui se sont adressés à nous pour les défendre.


Documents joints

déclaration liminaire FSU_CTA du 30 aout 2021