[78] Des lycéens se mobilisent dans les Yvelines face à l’entêtement du Ministre concernant le baccalauréat 2021

mercredi 5 mai 2021
par  Snes S2 Yvelines

Plusieurs blocus de lycées dans le nord du département des Yvelines lundi dernier, pour s’opposer à l’entêtement de Jean-Michel Blanquer à maintenir coûte que coûte les épreuves du baccalauréat de la session 2021.

Alors que les personnels de l’Education nationale s’inquiètent depuis de nombreux mois de la tenue des examens de fin d’année, notamment des épreuves du nouveau baccalauréat de Jean-Michel Blanquer, sans qu’aucun aménagement ne soit prévu, ce sont les élèves qui, lundi dernier, ont manifesté leur désarroi et leur colère face à l’intransigeance du Ministre dans certains lycées des Yvelines.

Au lycée Saint Exupéry de Mantes-La-Jolie, les élèves ont organisé un blocus dès la matinée, perturbant les cours, mais dans une ambiance des plus paisibles et bon-enfant. Les lycéens protestant contre le maintien des épreuves terminales du baccalauréat du mois de juin, notamment le grand oral et l’épreuve de philosophie. Les élèves ont poursuivi le blocus hier et ont appelé le continuer aujourd’hui, mercredi 5 mai.

D’autres établissement ont également connu des blocages lundi matin, sur des revendications identiques à celle du lycée de Mantes-La-Jolie ou sur des demandes différentes (notamment d’ordre sanitaire, sur les demi-jauges) : au lycée Léopold Senghor de Magnanville, les élèves ont été reçus en délégation par le Proviseur en cours de journée, après avoir bloqué leur établissement toute la matinée et une partie de l’après-midi. Le lycée Van Gogh d’Aubergenville a également été bloqué lundi et mardi matin en tout début de matinée.

Le SNES-FSU comprend tout à fait le stress et l’inquiétude des lycéens à l’approche des examens du baccalauréat : les programmes ne seront pas terminés dans de nombreux établissements, notamment ceux qui ont organisé des demi-groupes (ou une autre modalité d’enseignement hybride) depuis novembre dernier. Les élèves ne sont pas suffisamment préparés à l’examen, malgré tous les efforts consentis par leurs professeurs pour leur apporter les savoirs et les méthodologies pour réussir leurs épreuves. L’épreuve du Grand oral, symbole du nouveau Bac Blanquer, pour laquelle les élèves n’ont pas eu d’heures dédiés à sa préparation, préoccupe particulièrement les lycéens, peu habitués à la pratique de l’oral devant un jury de professeurs.

Si ces mouvements lycéens semblent privilégier la transformation des épreuves en contrôle continu, comme cela a été le cas déjà l’an passé, le SNES-FSU n’y est pas favorable, compte tenu des inégalités que cette modalité d’examen entraîne entre les candidats. Le SNES-FSU, dès le début des discussions sur le projet de réforme initié par Jean-Michel Blanquer, n’a eu de cesse de s’opposer à une transformation du baccalauréat ne garantissant plus une équité de traitement entre les candidats.

Lors du récent congrès académique du SNES-FSU Versailles, les adhérents ont voté un texte action comportant plusieurs revendications sur les examens de fin d’année tenant compte des enseignements perturbés par le contexte sanitaire au cours de l’année scolaire :

Le SNES-FSU doit mettre à profit les semaines à venir pour transformer en mobilisation le fort mécontentement de la profession face au refus d’anticiper et d’apporter des aménagements aux examens. Nous devons exiger :
• Dans l’immédiat : la suppression du Grand oral pour la session 2021 qui se prépare en deux ans et concerne donc, pour cette session, des lycéens qui, l’an dernier, ont subi un confinement strict dès mars dernier et une année 2020-21 toujours marquée par la pandémie et les cours en demi-jauge.
• Des aménagements significatifs pour les épreuves de français (abaissement du nombre de textes) et de philosophie.
• Des sessions de rattrapage anticipées et préparées pour tous les examens.

Le SNES-FSU avait dès le mois de mai 2020 alerté sur la nécessaire adaptation des programmes pour l’année 2020-2021, et réclamé en mars dernier des aménagements de l’examen, notamment la neutralisation du grand oral. Jean-Michel Blanquer n’a jamais entendu ces revendications.
Il semblerait cependant que le Ministre de l’Éducation Nationale écoute davantage un animateur de télévision lui demandant de réfléchir à des aménagements possibles que les enseignants et leurs représentants syndicaux. Une opération de communication pathétique et une nouvelle preuve du mépris de Jean-Michel Blanquer vis-à-vis des personnels de l’Éducation Nationale.