[78] Compte rendu du GT Moyens CPE et AED du jeudi 29 avril

vendredi 30 avril 2021
par  Snes S2 Yvelines

L’objectif de ce groupe de travail était selon le DASEN de présenter des indicateurs chiffrés et de réfléchir aux principes de la répartition future des moyens vie scolaire (CPE et AED) au niveau du département, alors que le montant de l’enveloppe pour les moyens de surveillance n’est pas encore connu.

 Le barème d’attribution des dotations

Nous a été présentée la manière dont est calculée la dotation théorique pour chaque établissement à partir :

  • d’un barème académique dont les critères précis (effectif de l’établissement, superficie, nombre de demi-pensionnaires …) ne nous ont pas été communiqués
  • d’une pondération tenant compte de la typologie du public accueilli (collège, lycée général, technologique, professionnel, Ulis, Segpa).

Dans un contexte d’austérité budgétaire, l’objectif affiché de ce mode de calcul est d’identifier les départements de l’académie, puis les établissements de notre département qui seraient « sur-dotés » en regard des critères définis et de leur retirer des moyens au nom de l’« équité » pour les attribuer à ceux dits « sous-dotés ».
Au vu de ce barème, les Yvelines apparaissent comme « surdotées » alors que le 91 et le 95 sont déficitaires.

Concernant les CPE, 3 postes ont déjà été supprimés dans notre département pour être « rendus » au niveau académique. Lorsque l’on regarde les dotations 78 dans le détail, de nombreux lycées et la plupart des collèges classés en éducation prioritaire ou relevant de la politique de la ville apparaissent « sur-dotés » et pourraient se voir retirer des postes ou demi-postes de CPE, ou des moyens de surveillance au bénéfice d’autres établissements pour lesquels l’écart au barème académique est négatif.
Pour les AED, la situation est inversée ce sont les collèges qui semblent mieux dotés que les lycées. Le DASEN y voit un rééquilibrage face au manque de moyens CPE. Des ajustements au niveau du dixième d’ETP sont envisagés à la rentrée prochaine pour atteindre l’équité voulue par la direction académique. On voit mal comment de tels ajustements, supposant le calcul des quotités de services au dixième près, pourraient être mis en place, la plupart des postes étant des temps plein ou des mi-temps.

Les deux diaporamas utilisés par la DSDEN (voir en pied d’article) pour présenter ces analyses aux élus des personnels permettent d’identifier aisément les établissements dits « surdotés » auxquels il sera question de retirer des moyens dans les mois à venir !

 L’analyse de la FSU

- Une enveloppe toujours insuffisante
Les élus de la FSU ont en premier lieu dénoncé la pénurie de moyens qui ne permet pas aux personnels CPE et AED d’accomplir sereinement l’ensemble de leurs missions, engendrant un sentiment de travail empêché, de nombreuses situations de souffrance au travail. Ce phénomène qui existait depuis de trop nombreuses années à été mis en lumière de manière encore plus aiguë par la crise sanitaire.

- Un barème technocratique et désincarné
Nous avons souligné le caractère purement numérique et désincarné du barème, visant gérer la pénurie de moyens par simple redéploiement au lieu de créer des postes là où c’est nécessaire.

Nous avons également posé la question de l’existence d’un barème national. Notre académie ne serait-elle pas sous-dotée, au regard des caractéristiques de sa population (densité, sociologie) et de sa démographie ? Le Directeur Académique lui même admet qu’il serait nécessaire de renforcer la dotation académique de CPE. C’est d’ailleurs une demande que devrait porter Madame la Rectrice au Ministère.

De plus, quel sens donner à ce barème académique ? Les caractéristiques observées dans notre département se retrouvent-elles dans les autres départements de l’académie ? S’expliquent-elles par la situation réelle de notre département ou sont-elles consécutives à des biais du barème ?

Nous avons souligné le fait que la majeure partie des établissements considérés « sur-dotés » sont classés Éducation Prioritaire ou Politique de la Ville. Pour le SNES, le retrait de moyens à ces établissements signerait un aveu de renoncement aux politiques menées depuis la création de l’Éducation Prioritaire pour parvenir à compenser les inégalités sociales et démocratiser le système éducation.
Nous avons demandé que les critères sociaux soient davantage pris en en compte dans le barème, demande que le DASEN s’est engagé à relayer au niveau académique. Il a également été proposé d’introduire dans le barème départemental une part de pondération plus importante pour les caractéristiques sociales et scolaires des élèves.

A partir des exemples concrets obtenus grâce à notre enquête, nous avons mis en avant le caractère abstrait du barème et son inaptitude à prendre en compte des spécificités telles que la configuration des locaux, les contraintes liées à la demi-pension, aux entrées et sorties des élèves à différents moments de la journée …
Notre argument a été en partie entendu : la Direction Académique a accepté d’examiner l’attribution de moyens supplémentaires pérennes aux établissements présentant de telles spécificités.

Autre conséquence de la pénurie de moyens, nous avons dénoncé l’indigence des moyens de remplacement, phénomène connu depuis de trop nombreuses années et dont les vies scolaires ont tout particulièrement pâti depuis le début de la crise sanitaire. Nous avons également souligné l’absence de solutions pour aider un établissement à faire face à une situation d’urgence ou un climat scolaire particulièrement dégradé.
La seule proposition faite a été de mettre de côté l’équivalent d’un poste et demi d’AED pouvant être affecté de manière temporaire dans un établissement en difficulté passagère.
Nous avons émis des réserves quant à cette proposition qui consisterait à prélever des moyens sur un enveloppe déjà insuffisante au détriment de l’ensemble des établissements.

 Les demandes portées par la FSU

Malgré les quelques avancées obtenues, la DSDEN est loin de répondre aux attentes fortes des Vies Scolaires, qui subissent de plein fouet les politiques d’austérité budgétaire et les conséquences de la pandémie.

Le SNES continue à revendiquer :

  • une amélioration des conditions de travail avec une diminution du temps de travail pour tous,
  • des créations de postes supplémentaires de CPE et d’AED,
  • une augmentation des salaires,
  • pour les AED : le versement des primes REP et REP+ et l’ouverture de discussions pour des évolutions statutaires contre la précarité des AED.

Un Groupe de Travail et un CTSD consacrés à l’attribution des moyens de surveillance pour les collèges et lycées des Yvelines auront lieu respectivement les jeudi 10 et 17 juin.
Continuez à nous faire part de vos demandes et revendications, si possible avant le mardi 8 juin, en écrivant à snes78@versailles.snes.edu

Vos élus au CTSD des Yvelines, Ouarda BENKHANOUCHE, Céline PEREIRA DOS SANTOS, Delphine ROMAGNY (SNES-FSU) et Thomas BAILLON (SNEP-FSU)

Diaporama DSDEN Moyen CPE AED GT 29 avril
Diaporama DSDEN Moyen CPE AED GT 29 avril
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Documents joints

Diaporam espace educatif CTSD 11.03