[95] : Au collège Gérard Philipe (Cergy), irresponsabilité et autoritarisme au temps du Covid

jeudi 8 avril 2021
par  Snes S2 Val d’Oise

L’épidémie de Covid est particulièrement virulente dans le Val d’Oise. Pourtant, au collège Gérard Philipe de Cergy, elle ne semble guère inquiéter sa direction. C’est le moins que l’on puisse dire :

Les parents d’élèves des 7 classes de 3e que compte le collège ont ainsi été conviés à assister à une réunion sur l’orientation le mardi 30 mars dans le réfectoire. Consternés par une telle décision, des personnels ont demandé son annulation ; elle a été refusée par le principal du collège qui est donc allé à l’encontre du protocole sanitaire ! Pas moins de 120 personnes ont afflué ainsi dans l’établissement. Elles ont ensuite été dispatchées dans 7 classes où les professeurs principaux se devaient d’être présents pour les accueillir.

La section départementale du SNES-FSU a alerté immédiatement la DSDEN…. Mais visiblement, ce chef d’établissement agit en électron libre. Ainsi dès le lendemain de la décision de fermer les écoles et les établissements scolaires, il a décidé de convoquer une réunion plénière pour le vendredi 2 avril en début d’après-midi, et ce, pour permettre la « mise en place locale des annonces présidentielles ». Le vendredi 2 avril au matin, le SNES-FSU a interpellé la DSDEN à 3 reprises pour dénoncer cette décision irresponsable et faire annuler cette réunion. Dans une posture bravache et autoritaire, le chef d’établissement a décidé de maintenir cette réunion coûte que coûte. Pour convaincre les récalcitrants, une feuille d’émargement a été déposée à l’entrée du réfectoire. C’est donc sous pression que 36 collègues ont dû se rendre à cette réunion plénière.

Devant l’assistance, le chef d’établissement, ulcéré par l’intervention du SNES-FSU, a prétendu avoir le soutien de la DSDEN sur le respect du protocole sanitaire. Il a ensuite exigé des enseignants d’assurer tous leurs cours en visio : « c’est une obligation de service », puis les a menacés : « l’absence de connexion est un service non fait ».

L’attitude de ce chef d’établissement n’est pas admissible. Malheureusement elle est emblématique de la situation actuelle, où le refus de cadrage, tant par le Ministère que par le Rectorat, conduit à de nombreuses dérives (voir notre article sur le sujet). L’inaction de l’Administration face à cette dérive du Chef d’établissement, qui remet en cause la liberté pédagogique et n’applique pas les règles sanitaires, dans le contexte épidémique que nous vivons, est scandaleuse et irresponsable. L’inertie de l’Administration, autant que l’attitude du chef d’établissement, crée du stress et de la souffrance chez les personnels déjà particulièrement épuisés par la gestion catastrophique du Ministère de la situation que nous vivons. En laissant les établissements se « débrouiller seuls », le Ministère porte une lourde responsabilité dans la dégradation des conditions de travail et laisse s’installer l’idée que les règles sanitaires n’ont pas obligatoirement à être respectées.