[91] CTSD bilan de rentrée

mercredi 9 décembre 2020
par  Snes S2 Essonne

Le CTSD qui porte sur le bilan de rentrée dans l’Essonne s’est tenu le jeudi 26 novembre 2020, à la demande de l’ensemble des organisations syndicales. Il s’est déroulé en visioconférence, comme toutes les instances depuis la rentrée de novembre.
Voici le compte rendu de cette instance.
Des personnels mal protégés et des conditions de travail et d’enseignement dégradées : ce bilan de rentrée est CATASTROPHIQUE !

 Un dialogue social dégradé

D’emblée, les représentants SNES-FSU, ainsi que les représentants des autres organisations syndicales, se sont exprimés en faveur du retour aux instances en présentiel, arguant que les enseignants sont eux, devant des classes nombreuses dans des locaux mal aérés et souvent mal nettoyés et qu’il est incompréhensible et injuste qu’il n’en soit pas de même pour le Dasen. La différenciation et la hiérarchisation de la protection des personnels posent pour le moins problème et en dit long sur la considération portée aux personnels qui travaillent sur le terrain. Le Dasen étant par ailleurs nouveau dans notre département, il n’est pas pensable que nous puissions aborder les points concernant la vie des personnels et des établissements du département via des écrans. Ce dispositif ne permet pas un dialogue social de qualité, les échanges sont difficiles et les problèmes techniques nombreux. Une fois encore, le dialogue social ne s’avère pas être une priorité.
En conséquence de quoi, les organisations syndicales représentatives ont voté à l’unanimité une motion exigeant le retour aux réunions en présentiel et l’abandon de la visioconférence.

 Une rentrée sous le signe du Covid

Les conditions du dialogue étant tellement compliquées, une interruption de séance a été demandée pour décider de rester ou non présents à cette instance. Nous avons considéré que notre place était d’être présents pour obtenir des réponses à nos nombreuses questions diverses, et également pour entendre la présentation argumentée du Dasen.
Nous sommes intervenus sur la situation sanitaire et le protocole inapplicable dans de nombreux établissements (fenêtres cassées, ménage non fait, impossibilité de la distanciation...). Nous avons demandé à connaître le nombre de cas covid connus tout en questionnant la façon dont les chiffres sont remontés. Rappelé au Dasen combien les risques psycho sociaux étaient élevés et à quel point la réponse de la DSDEN était insuffisante ou plutôt inexistante, et donc sans effet sur les collègues et leurs conditions de travail, ce qui dans le contexte actuel n’est pas acceptable. Quand les dysfonctionnements matériels sont évoqués (par exemple, des fenêtres qui n’ouvrent pas, il nous est répondu « tout n’est pas parfait »).
A cet égard, la question des demi-groupes en collège a été une mascarade, les collègues ont travaillé sur des propositions qui ont toutes été refusées par le Dasen sans explications concrètes. Pourtant le protocole sanitaire ouvre bien cette possibilité d’aménagement, mais il aurait fallu pour cela un cadrage de la part de la DSDEN et au-delà, du ministère. Ce n’est pas le cas, et on laisse systématiquement les équipes se débrouiller au local. Cela pose également la question de l’égalité des élèves face aux enseignements. Nous avons dénoncé avec force cette façon de faire et le mépris qu’elle dénote face à l’engagement des équipes pédagogiques.

 Bilan de rentrée : analyse

Dans les collèges de l’Essonne, une augmentation d’effectifs de +533 élèves alors que la prévision était de près de 800. Il y a 63883 élèves en collège dont 1487 en SEGPA.
Dans les lycées, ce sont 49535 élèves dans le public dont 32036 dans la voie générale et technologique et 4754 en post bac (+779 élèves).
Le H/E (heure par élève) est en constante diminution (de 1,20 en 2017 à 1,17 en 2020) alors que le Dasen nous dit dans un premier temps qu’il est stable pour concéder ensuite « une légère baisse sans tenir compte des arrondis » et nous expliquer que ce critère n’est pas retenu. Cette dégradation est continue depuis plusieurs années et se ressent dans les établissements de l’Essonne où les conditions de travail sont de plus en plus difficiles alors qu’il y a une paupérisation marquée des populations et une augmentation des difficultés sociales. Nous avons rappelé, par ailleurs, que dans cette période où la crise sanitaire s’ajoute à la crise sociale et économique et l’amplifie, il aurait été indispensable de créer des emplois d’AED, de professeurs, d’infirmières, d’assistantes sociales...qui n’ont fait l’objet d’aucune création depuis plusieurs années.
Concernant l’Éducation prioritaire, les représentants SNES-FSU soulignent que c’est là que la plupart des moyens ont été pris les années précédentes, et que les effectifs par classe sont en hausse (27 ou 28 élèves parfois) Nous demandons à ce qu’une attention particulière soit portée aux établissements REP et REP+ et qu’ils cessent d’être la marge d’ajustement de dotations insuffisantes.
Les représentants SNES-FSU ont regretté l’augmentation considérable du pourcentage d’heures supplémentaires entre l’initial et le final dans la quasi-totalité des collèges ce qui illustre un accroissement de la charge de travail des professeurs. Ils ont aussi dénoncé le fait que des heures qui devaient être faites devant les élèves (des HSA) soient transformées en IMP dans de nombreux lycées !

Dialogue social tronqué, non prise en compte des difficultés rencontrées sur le terrain, charge de travail alourdie pour tous les personnels, ce bilan de rentrée dans l’Essonne est plus que négatif !!