Pas de rentrée scolaire pour les lycéens Nord-Yvelinois sans affectation !
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Après de nombreux mois de fermeture des établissements scolaires en raison de l’épidémie de Covid 19, des lycéens du Nord des Yvelines, sans lycée d’affectation, se retrouvent à nouveau sans école depuis début septembre.
Cette scandaleuse situation l’est d’autant plus que la section SNES-FSU du Lycée Saint Exupéry de Mantes la Jolie avait alerté dès le mois de juillet la Direction Académique des Yvelines sur la sous-évaluation des prévisions d’effectifs de seconde dans la région Mantaise. Faute d’avoir été entendus, les enseignants de cet établissement se sont vu imposer début septembre, dans la précipitation, l’ouverture d’une classe de seconde supplémentaire, insuffisante cependant à accueillir tous les élèves en attente d’une place.
Alors que la demande des sections Syndicales SNES-FSU des lycées Saint-Exupéry et Rostand de Mantes-la-Jolie et Senghor de Magnanville d’une ouverture dans le Mantois d’une division de seconde supplémentaire permettant d’accueillir la dizaine d’élèves encore sans lycée était restée lettre morte depuis la mi-septembre, des élèves étaient affectés au lycée Condorcet de Limay, où plusieurs classes de seconde dépassent désormais le seuil des 35 élèves par division, déclenchant d’ordinaire l’ouverture d’une classe. Malgré la forte mobilisation des enseignants, en grève le vendredi 25 septembre, la Direction Académique n’a pas accordé les moyens pour ouvrir une classe de plus et permettre l’accueil des élèves dans de meilleures conditions.
Depuis le mardi 6 octobre, ce sont les enseignants du lycée François Villon des Mureaux qui sont en grève pour exprimer leur refus de voir leurs 7 classes de seconde atteindre les 36 élèves. Les enseignants, fortement mobilisés, pointent l’impossibilité d’accueillir 7 élèves de plus dans de bonnes conditions, dans un établissement dont les effectifs sont en forte croissance, et où les salles de classes, la cantine, et même les bus, sont déjà surchargés.
La répétition jusqu’à l’absurde d’une telle situation paraît inexplicable, dans un contexte de pandémie où les effectifs par classe auraient au contraire dû être diminués afin de permettre de respecter la distanciation physique et d’assurer un meilleur suivi pédagogique des élèves après plusieurs mois sans école. Les établissements paient le prix fort des politiques d’austérité budgétaire conduisant à un calibrage resserré à l’extrême des prévisions d’effectifs, qui rendent, depuis plusieurs années déjà, l’accueil des élèves non affectés en septembre particulièrement acrobatique. Suite au confinement, les prévisions, calculées à partir des taux de passages des années précédentes, auraient dû être revues à la hausse pour prendre en compte les effets du confinement. En effet, les conseils de classe de fin de troisième ont privilégié les passages en seconde GT (générale et technologique) afin de ne pas pénaliser les élèves les plus fragiles, avec lesquels le travail d’orientation n’a pu être fait au troisième trimestre, ce qui a entraîné partout dans le département une explosion des effectifs.
Le SNES-FSU dénonce le manque d’anticipation de cette situation et le sort qui est fait aux élèves, toujours sans affectation six semaines après la rentrée scolaire, ainsi que les conditions d’accueil dégradées dans les établissements aux classes surchargées. Il demande que des solutions soient trouvées de manière urgente afin de scolariser au plus vite ces élèves privés d’école depuis trop longtemps, tout en cessant de détériorer les conditions de travail et d’apprentissage des établissements devant les accueillir.