E3C : une évaluation impossible ?

lundi 2 mars 2020
par  Secteur politique éducative

Le passage des E3C dans l’académie de Versailles a été grandement perturbé par la mobilisation des élèves et des collègues. Cette semaine des établissements s’efforcent d’organiser une deuxième séance de passage de ces épreuves mais la mobilisation ne disparaît pas. Et quand certains élèves ont finalement composé, certaines difficultés nouvelles apparaissent soudainement : le maniement de Santorin n’est pas aisé manifestement. Des collègues ont ainsi pu se voir attribuer des copies mal scannées, avec notamment des parties non-visibles. D’autres ont reçu plusieurs fois la même copie qu’ils ont pu corriger deux fois avant de s’en rendre compte. Pour finir certaines copies sont mal classées et apparaissent dans une section qui n’est pas la leur (du général vers le technologique ou réciproquement).
Par ailleurs, il s’avère bien que les délais de correction, avec le 4 mars comme date butoir, ne sont pas tenables même si les élèves composent cette semaine. La plus grande confusion existe d’ailleurs sur ce point et les chefs d’établissement n’ont pas de réponses satisfaisantes à donner. Certains proposent de décharger les professeurs de cours pour se concerter et/ou pour corriger, d’autres non. L’éclatement du cadre national du baccalauréat se poursuit donc.

La question de la correction des copies dématérialisées pour les collègues des disciplines concernées se posent aussi. Les conditions de correction à même l’écran sont pénibles tout comme les conditions d’annotations fastidieuses. Certains collègues ont décidé de ne pas annoter les copies et de se contenter d’une évaluation générale, traitant l’épreuve comme une épreuve du baccalauréat, soit une épreuve dite « sommative ».
Or, le ministère enjoint les correcteurs à annoter les copies, c’est à dire à les traiter comme évaluation traditionnelle, communément appelée « formative » car elle vise aussi à permettre aux élèves de s’améliorer. Il y a là une contradiction intrinsèque fondamentale.
Une autre solution, suggérée par le SNES-FSU, peut être d’annoter effectivement la copie mais de s’en tenir au strict minium pour ne pas donner l’illusion qu’une épreuve de baccalauréat peut être envisagée comme un simple contrôle.
Quelle que soit la voie choisie, il est bien démontré le caractère incohérent et intenable d’une épreuve que l’ensemble des professeurs et des élèves rejettent avec raison.
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