Assises académiques de l’Education prioritaire du mercredi 27 novembre : compte rendu

mardi 3 décembre 2013
par  Snes S3 MRP

Les assises académiques sur l’Education prioritaire qui se sont tenues le 27 novembre à l’Université de Nanterre confirment l’exercice de pure communication institutionnelle et la volonté de légitimer sous couvert de débats, en réalité tronqués ou biaisés, les orientations contenues dans le Prérapport CIMA, orientations que les personnels combattent depuis des années.

A aucun moment la question de l’Education Prioritaire n’a été analysée dans sa globalité, en la replaçant dans le contexte d’aggravation des inégalités que les politiques des gouvernements successifs n’ont cessé d’accentuer. La remise en cause de l’assouplissement de la carte scolaire qui a renforcé la ghettoïsation des établissements n’a jamais été soulevée.

Aucun engagement non plus sur le rétablissement et le renforcement des RASED.

En revanche, les axes tracés par la Ministre déléguée à la réussite scolaire dans son discours introductif et par le Recteur dans son discours conclusif s’orientent clairement vers :

  • Une refonte à moyens constants, justifiée par le contexte de crise actuelle et d’austérité budgétaire
  • Une réduction du nombre d’établissement en Education Prioritaire (définir « un cœur de cible »)
  • L’éjection des lycées de l’Education Prioritaire,
  • La volonté de faire du dispositif ECLAIR, sans le nommer, le modèle de la refonte de l’Education prioritaire : il s’agit de mettre en place une « Ecole bienveillante et efficace » par la définition locale des missions et des métiers, la généralisation d’une hiérarchie intermédiaire pour imposer de prétendues « bonnes pratiques », la remise en cause des programmes et de la notation, la mise en œuvre de l’apprentissage par compétences, l’organisation dérogatoire des enseignements à travers la contractualisation
  • Le renforcement de tous les types de partenariats en recherchant de « nouvelles alliances », ce qui permettrait ainsi à l’Etat de se désengager encore davantage.

Une telle refonte est aux antipodes des revendications et des exigences exprimées par les personnels. Loin de remédier aux difficultés des élèves dans les zones défavorisées, elle renforcerait les inégalités de tous types, augmenterait le nombre d’établissements et de jeunes laissés en déshérence, cantonnerait les élèves de l’Education Prioritaire à l’Ecole du socle et à l’employabilité immédiate.

Par leur expression déterminée dans les établissements lors de assises locales, les personnels ont pu faire prendre en compte des revendications, soigneusement écartées du Prérapport national : allègement significatif des effectifs par classe, décharge de service, formation initiale et continue, aide aux élèves en difficulté (RASED...)…

La FSU et ses syndicats appellent donc les personnels en Education prioritaire à poursuivre construire et amplifier la mobilisation afin d’obtenir, ensemble, une Ecole ambitieuse assurant la réussite de tous de la Maternelle au Lycée inclus.