Hauts de Seine : FCPE et intersyndicale 2d degré écrivent aux députés et sénateurs

mercredi 7 juillet 2010
par  Snes S2 Hauts de Seine

A l’initiative du SNES 92, une lettre commune a été adressée le 6 juillet aux députés et aux sénateurs des Hauts de Seine, cosignée par la FCPE, le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SGEN, la CGT Educ’action, le SE-UNSA, l’UNL et la CNDFE, à propos des conditions préoccupantes de la rentrée 2010 :

  • stagiaires mis devant élèves à temps plein sans formation,
  • précaires également sans formation,
  • remplacements non assurés,
  • insuffisance des postes aux concours pour répondre aux besoins, conséquence du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Les réponses des députés et sénateurs ainsi interpellés sur ce que sera leur vote sur le budget 2011 et ses 16 000 suppressions de postes annoncées, seront rendues publiques.

La lettre peut être reprise à volonté par les enseignants et les parents, à titre individuel ou collectif (voir texte personnalisable ci-dessous).
Les adresses des députés et sénateurs sont là :
http://www.versailles.snes.edu/spip...

Issy les Moulineaux, le 6 juillet 2010

La FCPE 92

Le SNES-FSU 92

Le SNEP-FSU 92

Le SGEN CFDT ESO

La CGT Educ’action 92

Le SE UNSA 92

L’UNL 92

La CNDFE

à Mesdames et Messieurs
les Députés et Sénateurs des Hauts de Seine

Madame, Monsieur,

Nous souhaitons attirer votre attention sur les conditions très préoccupantes qui s’annoncent pour l’année scolaire 2010-2011 dans les collèges et les lycées des Hauts-de-Seine, et sur la nécessité de prendre des mesures rapidement pour redresser la situation, comme il est encore possible de le faire avant la rentrée.

Vous le savez, l’enseignement secondaire connaît déjà cette année de graves difficultés en matière de remplacement des absences prévisibles et de longue durée des professeurs (congés maternité, par exemple). En effet, dans de nombreux cas, le Rectorat est dans l’incapacité de fournir des professeurs Titulaires -Remplaçants parce qu’il n’en a plus assez pour répondre aux besoins. Quant au remplacement par des vacataires ou des contractuels, il conduit à mettre devant des élèves des personnels sans aucune formation au métier d’enseignant, ce qui n’est pas acceptable. De plus, il est fréquent que l’administration ne trouve même pas de contractuels ou de vacataires, dans ce cas les élèves n’ont donc pas de professeur du tout, parfois pendant des semaines voire des mois.

Les causes de cette situation sont simples : depuis plusieurs années, pour deux professeurs partant en retraite, un seul nouveau professeur est recruté par les concours (CAPES, CAPET, CAPLP, Agrégation). Il en résulte maintenant une pénurie de professeurs titulaires remplaçants ; quasiment tous les titulaires disponibles sont employés pour enseigner à l’année, par conséquent on manque de titulaires pour assurer les remplacements.

Or, cette situation s’aggravera à la rentrée prochaine, en raison des mesures découlant du budget voté pour l’année 2010, qui font suite à des suppressions d’emplois déjà importantes dans l’Académie de Versailles les années précédentes (249 en 2009 ; 578 en 2008) :

  • suppression de 127 emplois de titulaires dans l’Académie de Versailles), ce qui va accentuer les problèmes de remplacement ;
  • suppression de 385 emplois de professeurs Stagiaires dans l’Académie, avec pour résultat la suppression de l’année de formation en alternance dont bénéficiaient tous les nouveaux recrutés par concours ; les lauréats des concours 2010 seront affectés à temps plein devant élèves sans aucune préparation ; ils devront se former « sur le tas » ce qui n’est bon ni pour eux, ni pour les élèves.

Si rien n’est fait, à la rentrée 2010, davantage d’élèves encore se trouveront sans professeur pendant des semaines faute de Titulaires remplaçants. Davantage d’élèves encore auront des professeurs non formés : lauréats de concours désormais privés de formation ou vacataires et contractuels au statut précaire, privés - par définition - de formation. Davantage d’élèves verront leurs conditions d’études se détériorer en raison de la politique menée qui conduit à la suppression des dédoublements et des petits groupes de remédiation, à l’augmentation des effectifs par classe et à la disparition de sections et d’options. Il est inacceptable que les élèves se trouvent ainsi pénalisés : le Service Public doit être en mesure d’assurer aux élèves un enseignement de qualité, la continuité pédagogique et les heures de cours auxquelles ils ont droit, par des professeurs suffisamment nombreux, qualifiés et formés à leur métier.

Si nous vous écrivons, c’est qu’il est encore temps que des mesures budgétaires d’urgence soient prises pour que la rentrée 2010 ait lieu dans des conditions correctes.

Nous vous demandons de bien vouloir intervenir, en tant qu’élu(e) de la Nation, pour qu’un budget complémentaire soit voté cet été, afin que l’Etat remplisse à nouveau ses obligations à l’égard des collégiens et lycéens :

  • en rétablissant l’année de formation en alternance pour tous les lauréats des concours de recrutement, ce qui suppose le rétablissement des emplois de stagiaires supprimés au budget 2010 afin de revenir à une année à 2/3 de temps en formation et 1/3 de temps en charge de classes ;
  • en recrutant davantage de lauréats dès les concours 2010, pour que le rétablissement de la formation en alternance n’aggrave pas le manque de professeurs sur le terrain ;
  • en programmant les mesures nécessaires pour sortir progressivement de la pénurie aiguë d’enseignants titulaires, pour que les étudiants se destinant à l’enseignement soient aidés efficacement à préparer les concours, qu’il faut doter de postes en nombre suffisant au regard des besoins, dès 2010-2011 et sur plusieurs années.

A défaut de telles mesures d’urgence, les conditions sont réunies pour que l’année scolaire 2010-2011 et les suivantes se déroulent dans des conditions désastreuses, dont les jeunes feront les frais.

Nous vous prions de nous faire connaître votre position, ainsi que les initiatives que vous comptez prendre sur ce sujet. En outre, compte tenu des informations désormais publiques concernant un plan de suppression de 16 000 postes dans l’Education Nationale au budget 2011, nous voudrions connaître votre position sur un budget qui serait préparé sur de telles bases. Nous ferons connaître votre réponse sur nos sites et dans nos publications.

Nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, l’assurance de notre attachement au bon fonctionnement et à la qualité du service public d’Education nationale.

Pour la FCPE 92 , Jean-Marie DAVID
Pour le SNES-FSU 92, Marianne AUXENFANS
Pour le SNEP-FSU 92, Stephan JULLIARD
Pour le SGEN CFDT ESO, Jean-Pierre BAILLS, Jean-François COUET
Pour la CGT Educ’action 92, Samuel SERRE
Pour le SE UNSA 92 : David PLANCHE
Pour l’UNL : Clara PAUL-ZAMOUR
Pour la CNDFE : Josiane HELAYEL

Lettre aux députés et sénateurs du 92 (juillet 2010)
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Lettre personnalisable aux députés et sénateurs du 92
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