Compte rendu du CTA du 11 janvier sur la préparation de rentrée 2022

mardi 11 janvier 2022
par  Snes S3 AT

Retrouvez ici la déclaration liminaire de la FSU.

 Situation sanitaire

Une académie fortement touchée
En introduction, l’Administration a fait un point sur la situation sanitaire. La région est tout particulièrement touchée, avec un taux d’incidence de 2810 la semaine dernière !
Conséquence du protocole sanitaire fantôme, 14 % des personnels enseignants étaient « absents » la semaine dernière et même 12 % des personnels du second degré au début de cette semaine. Cela contredit l’affirmation du ministre selon lequel le second degré était moins perturbé par la crise sanitaire !

Le rectorat à la recherche de « ressources humaines supplémentaires »
L’administration se satisfait par ailleurs de la gestion des « ressources humaines ». Pour pallier l’hécatombe au sein des vies scolaires des collèges, des heures supplémentaires sont débloquées pour les AED (101 000 heures)... Comme s’ils n’étaient pas déjà suffisamment épuisés par leur lourde charge de travail !
Par ailleurs, des « brigades mobiles » composées chacune de 20 AED sont créées dans chaque département. On espère que les DSDEN trouveront des candidats...
Concernant les enseignants, le rectorat non a indiqué avoir recruté 50 enseignants contractuels pour les collèges et lycées et prévoit d’en recruter 50 supplémentaires cette semaine. Ces moyens sont bien insuffisants sachant que notre académie souffre déjà de postes toujours non pourvus depuis septembre et que de nombreux collègues absents avant cette poussée épidémique n’étaient déjà pas remplacé. Le Rectorat lui-même reconnait que 200 postes seraient nécessaires dans le secondaire...

L’Administration satisfaite des mesures prises et du nouveau protocole ultra-allégé
La Rectrice a défendu l’allégement du protocole annoncé lundi soir par le Premier ministre. En effet, face au manque de tests en laboratoire et pharmacie, les trois mesures annoncées doivent permettre « d’améliorer la situation ». L’Administration se félicite par ailleurs de la création dans chaque département de l’académie de cellules de gestion sanitaire chargées de veiller au bon approvisionnement en autotests dans les laboratoires et les pharmacies.
Dans une vision surréaliste de la situation, l’Administration pense donc que ce sont les tests qui posent problème et non la circulation actuelle du virus !

 Sécurisation des établissements et des personnels : toujours un temps de retard !

La FSU est intervenue à plusieurs reprises pour dénoncer le retard pris dans la sécurisation des établissements et des personnels. Cela fait plus d’un an que nous réclamons des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air, mais aussi un véritable plan pour améliorer les locaux.
L’Administration a rappelé l’existence de l’enveloppe gouvernementale pour aider les collectivités territoriales à équiper les établissements. L’enveloppe est reconduite jusqu’en avril. Avec un an de retard par conséquent, l’Administration découvre l’intérêt des capteurs mais persiste à juger inutile l’installation de purificateurs d’air, certainement parce qu’ils font trop de bruit, comme l’affirme Jean Michel Blanquer.
De même, avec un an et demi de retard, des masques chirurgicaux sont censés être livrés dans la deuxième quinzaine de janvier. Nous pourrions saluer ce revirement mais il arrive un peu tard. Rappelons que d’autres pays européens fournissent aux enseignants des masques FFP2. Face à cette lenteur administrative, certains établissements financent sur leur propre budget l’achat de masques FFP2. Nous avons dénoncé cette situation qui oblige les établissements à utiliser leurs fonds propres pour répondre aux insuffisance du ministère. Nous avons demandé que ces dépenses soient compensées par un abondement du budget de ces établissements.
Face à ces réponses toujours indigentes, la grève du 13 janvier est la seule réponse possible !

 Moyens pour la rentrée 2022 : le service public d’Éducation sacrifié

En totale contradiction avec les discours du gouvernement qui affirme que l’école est une priorité, la casse du service public d’Éducation s’accentue. Ignorant les conséquences de la crise sanitaire pour les élèves, et les effets dévastateurs des classes surchargées, le ministère supprime encore des postes et des moyens !

Lors du Comité technique ministériel du 15 décembre, le ministère a présenté les grandes lignes de la préparation de la rentrée 2022. Les collèges et les lycées publics vont connaître une nouvelle vague de suppressions d’emplois : -440 en septembre prochain ! Depuis 2017, ce sont 7900 emplois d’enseignants qui ont été supprimés dans le second degré public, soit l’équivalent de 175 collèges rayés de la carte !

Des mesures en trompe l’œil en faveur des vies scolaires

Le ministère a annoncé, il est vrai, la création de 300 emplois de CPE, qui ne peut être que la bienvenue. Elle demeure toutefois largement insuffisante pour répondre aux besoins et aux enjeux éducatifs des années à venir. Face au manque de professeurs remplaçants, le ministère décide d’accroître la charge de travail des AED en finançant 1,2 millions d’HSE.... et propose aux AED d’assurer les remplacements des professeurs absents !
Cette mesure ne répond ni aux besoins des AED, ni à la problématique des remplacements ! Elle a d’ailleurs été unanimement dénoncée par toutes les organisations syndicales lors d’un précédent CTM. Le ministère précise que ces HSE représentent l’équivalent de 800 postes d’AED pour l’année 2022 : à l’heure où les vies scolaires sont sous tension faute de moyens, le ministre fait le choix de la surcharge de travail sur les personnels déjà en poste ! Quel mépris, une fois de plus !
Enfin, chaque jour parents et personnels constatent la pénurie de moyens administratifs de l’école publique. Pourtant 30 emplois d’administratifs sont supprimés.

Académie de Versailles  :
Alors que 33 postes sont supprimés pour l’Académie de Versailles, le ministère réussit un tour de passe-passe en annonçant 170 ETP supplémentaires pour l’académie. En réalité, cette progression est financée par les heures supplémentaires toujours plus nombreuses et la réforme des concours puisque les stagiaires se voient désormais imposer un service complet lors de leur année de stage. La formation des stagiaires et les conditions de travail sont donc sacrifiées au nom de principes purement budgétaires.
Dans le même temps, l’académie doit accueillir 3081 élèves de plus. Alors que les élèves subissent depuis deux ans les conséquences de la crise sanitaire, le ministère persiste à refuser de leur offrir des conditions pédagogiques dignes de ce nom. Les professeurs exigent des moyens décents pour répondre aux besoins de leurs élèves, ce qui passe par des classes moins chargées et davantage d’heures de cours en effectifs réduits.

En collège, les effectifs stagnent mais il existe d’importants écarts entre les départements. Ainsi, les Hauts-de-Seine connaissent une forte chute du nombre d’élèves prévus avec une baisse de 1228 élèves par rapport à la prévision de la rentrée 2021. L’enveloppe allouée à l’académie ne permet de nouveau pas cette année, de répondre aux besoins, ce qui pousse l’administration à opérer un jeu de vases communicants entre départements. Se profile donc une baisse des moyens pour tous alors que ces derniers sont déjà insuffisants.
En lycée, 2686 élèves supplémentaires sont attendus, soit une progression de 1,4 % par rapport à la rentrée 2021. Dans un contexte où les classes d’au moins 35 élèves sont déjà la norme, on voit mal comment cette tendance pourrait être enrayée.

Enfin des créations de postes CPE ! Pour l’an prochain, 300 postes de CPE ont été créés nationalement. La répartition de ces postes par académie a été actée par le Ministère. 18 postes supplémentaires sont prévus dans notre académie pour la mixité scolaire, les internats et la création d’établissements. Même si l’Administration rompt enfin avec le gel du nombres de postes de CPE, ces créations restent bien en-deçà des besoins de l’académie.

 Part variable de la prime REP+

Le rectorat n’a pas apporté aucune modification suite au GT du 7 janvier. Nous avons réaffirmé les principes que nous portions, à savoir une répartition équitable entre les collègues sur la base du plus haut montant. Nous avons également dénoncé la logique héritée de la prime ECLAIR que le Rectorat souhaite appliquer pour les années à venir. Vous trouverez à ce sujet plus d’éléments dans le compte rendu du GT du 7 janvier au lien suivant

Face à un tel mépris, l’heure est à la mobilisation.
Toutes et tous en grève les 13 et 27 janvier !

Gestion de la crise sanitaire, manque de moyens, examens, mépris : appel à la grève en Île-de-France le jeudi 13 janvier 2022 !
Communiqué intersyndical - Salaires : le 27 janvier, l’heure est à la mobilisation de toutes et tous !


Documents joints

decla liminaire FSU