CTA du 15 décembre : préparation de rentrée, opérations de promotion des personnels : des choix contestables !

dimanche 3 janvier 2021
par  Snes S2 Hauts de Seine

Le CTA s’est tenu le 15 décembre.
Vous trouverez ici la déclaration liminaire de la FSU.
De nombreuses questions ont été abordées. Les réponses de la Rectrice et du Rectorat se sont révélées insatisfaisantes sur de nombreux points.

 Respecter les personnels et leur engagement

La FSU a de nouveau exigé que les personnels ayant fait valoir leur droit de retrait, ainsi que ceux qui se sont mobilisés pour dénoncer les conditions inacceptables auxquelles les élèves comme les adultes sont exposés du fait de l’inconséquence du protocole sanitaire en place dans les établissement début novembre, soient reconnus par le Rectorat comme étant bel et bien en droit de retrait et que des réponses positives soient apportées à leurs revendications. Il en est de même pour les collègues qui se sont mobilisés le lundi 2 novembre en lien avec la préparation de l’hommage de l’école de la république à notre collègue Samuel Paty.
Malgré notre insistance, la Rectrice n’a pas répondu sur cette demande légitime. Le SNES-FSU dénonce l’indécence que représentent de telles retenues sur salaire. Il continuera d’intervenir pour que soit respectés et non pénalisés les collègues qui ont exercé leur droit de grève début novembre.

 Les conséquences de la fin du paritarisme : des opérations de promotion des personnels aux critères de plus en plus opaques !

Comme l’ont montrées les opérations du mouvement 2020, la suppression des CAPA n’a que des conséquences négatives.
A partir de cette années, les commissaires paritaires ne pourront plus vérifier en CAPA les promotions et avancements de carrière. Or, à travers les lignes directrices de gestion académiques, le rectorat de Versailles se donne, pour les opérations de promotion, des critères flous, qui ne peuvent avoir pour conséquence que des décisions arbitraires. En effet, le cadre de définition académique des règles de promotions (passage à la hors classe, à la classe exceptionnelle, etc.) prévoit, en plus du barème national, d’autres critères, encore très imprécisément définis. Le droit à une carrière parcourue sur deux grades est tout simplement relégué au second plan, au profit de la notion floue de mérite qui deviendrait un critère de départage déterminant entre les collègues promouvables. En lieu et place des CAP qui permettaient auparavant un contrôle sur l’intégralité des actes de gestion sont seulement proposés des groupes de travail, à l’occasion desquels ces critères seraient discutés, entre les organisations syndicales et l’Administration.

Pour le SNES-FSU, il ne peut être question que de critères objectifs, liés à la valeur professionnelle des agents, c’est-à-dire qui valorisent leur expérience et avec un barème appliqué à tous. Tout autre critère, fondé sur l’avis subjectif d’un supérieur hiérarchique serait inacceptable.
Face à ce projet inacceptable, et en cohérence avec sa revendication d’abrogation de la loi Fonction publique du 6 août 2019, la FSU a voté contre les lignes directrices de gestion académique, tout comme l’ensemble des organisations syndicales, sauf l’UNSA, qui s’est abstenue.

 Rentrée 2021 : des prévisions d’effectifs en hausse

8800 élèves supplémentaires sont prévus dans le Second degré, dont 2 335 en collège et 4 339 en lycée. Face à cette nouvelle croissance démographique, on peut tout d’abord s’inquiéter de la surcharge d’effectifs dans certains établissements déjà en surcapacité. Surtout, l’annonce d’une réduction de 40 postes dans l’académie pour la rentrée, laisse augurer des classes encore plus surchargées et une nouvelle explosion des HSA.

Les annonces du CTM du 15 décembre le confirment : les conditions de la rentrée 2021 seront une fois de plus dégradées :

  • 8800 élèves en plus
  • 40 postes en moins
  • des milliers d’HSA en plus !

Le Ministre continue inlassablement sont projet de destruction de l’École publique et tout particulièrement du Second degré. Depuis 2017, alors que 49 000 d’élèves de plus ont été accueillis dans le second degré, c’est -5690 emplois d’enseignants. Le SNES-FSU exige que le Gouvernement en finisse avec les suppressions et engage un plan pluriannuel de créations d’emplois.
Le SNES-FSU appelle d’ores et déjà les collègues à se mobiliser le mardi 26 janvier.

 Une carte des formations révélatrice des inégalités au sein de l’académie

Ce CTA a aussi examiné la carte des formations qui est déterminante pour la préparation de la rentrée 2021. Elle conditionne en effet les ouvertures et fermetures d’enseignements artistiques et langues vivantes.
La carte des formations démontre à nouveau les effets négatifs de la réforme du lycée que le SNES-FSU ne cesse de dénoncer. Elle accentue les inégalités entre petits et grands lycées. En effet, les premiers ne peuvent pas offrir un même éventail d’options et de spécialités artistiques, en raison des DHG insuffisantes et de la nécessité de financer sur les marges ces enseignements. La mise en réseau des établissements est une solution inacceptable car elle pénalise les élèves. De même, les lycées de centre ville concentrent l’offre de formation la plus riche quand les lycées accueillant des élèves issus de milieux défavorisés n’offrent que le minimum. Lorsque les options comme les LCA, les enseignements artistiques, ou les LVC existent, elles sont de plus en plus fragilisées. Les empois du temps qui les relèguent aux pires heures de la journée, leur faible poids au sein du nouveau bac, n’incitent guère les élèves à les poursuivre. On assiste à une extinction progressive des LCA, d’autant plus que la spécialité n’est ouverte dans aucun lycée. De plus, ces options, parce qu’elles ne sont pas financées par des moyens supplémentaires, sont mises en concurrence avec les dédoublements, les accompagnements personnalisés...
Pour la rentrée 2021, de nouvelles bilangues sont ouvertes dans de nombreux collèges, tout comme des groupes de langues à faible diffusion, notamment en Italien. Si cette évolution est positive, nous avons insisté sur la nécessité de stabiliser les postes dans ces disciplines et de limiter le nombre de collègues obligés d’enseigner sur plusieurs établissements. Nous avons à nouveau exigé que ces enseignements soient financés non plus sur la marge, mais par des moyens supplémentaires.
Nous sommes intervenus pour défendre le maintien de la LV2 Allemand au collège Sonia Delaunay de Grigny (Essonne) et avons obtenu gain de cause ! Dans le projet initial, l’allemand disparaissait ; ce collège aurait été le seul de l’académie où les élèves n’auraient pour choix que l’Espagnol comme seconde langue. Grace à l’intervention du SNES-FSU l’allemand sera maintenu l’année prochaine.
Nous avons aussi défendu les projets d’ouverture d’une spécialité Théâtre au lycée la Plaine de Neauphle de Trappes et d’une option au lycée Clément Ader d’Athis Mons. Dans les deux cas, la décision défavorable de l’Inspection, en contradiction avec les demandes de l’établissement et la solidité des dossiers, est incompréhensible. Dans le deuxième cas, le refus pénalise fortement un petit lycée.
Suite à nos interventions, la Rectrice a indiqué qu’elle allait revoir l’avis négatif concernant la spécialité théâtre au lycée la Plaine de Neauphle.


Documents joints

Déclaration FSU CTA 15 décembre