Education Prioritaire : le Gouvernement annonce la fin des établissements REP... via un article dans le Parisien !

Une fois de plus. Que de mépris pour les personnels de l’Education Nationale !
mercredi 25 novembre 2020
par  Snes S3 AT

Chères et chers collègues de REP et de REP+ de l’académie de Versailles,

Vous manquez d’idées pour vos cadeaux de fin d’année ou plus simplement pour dépenser votre future prime d’équipement ?
N’hésitez plus, offrez ou faites-vous offrir un abonnement au Parisien !

Ainsi, tout en soutenant la presse française, vous pourrez prendre connaissance des prochaines informations délivrées par notre Ministre ou par Nathalie Elimas (secrétaire d’État en charge de l’Éducation prioritaire) en même temps que nos concitoyens qui ne sont pas directement concernés, et non après eux comme c’est peut-être encore tristement le cas aujourd’hui.

Voici donc le résumé de l’épisode que vous avez raté en ne lisant pas le Parisien [1].
Pendant que le Ministre est aux prises avec une regrettable affaire de lycéens pleins d’avenir (affaire qui aurait été orchestrée à seule fin de lui nuire par des syndicaliste0s du SNES-FSU aisément reconnaissables au couteau qu’ils arborent entre les dents... voir le communiqué du SNES-FSU), la secrétaire d’État annonce dans le journal la mise en application des préconisations du rapport Azéma-Mathiot rendu public il y a un an.
La politique actuelle de l’Éducation prioritaire est décrite avec un vocabulaire qui fait froid dans le dos : « un système figé », « des effets de seuil », « des structures laissées au bord du chemin » et des « écoles orphelines »...
Les REP sont donc supprimés et remplacés « pour plus de justice » par « un système de contrats passés entre l’Éducation nationale et les établissements en difficulté ».
Les collèges recevront des moyens strictement progressifs définis sur des critères sociaux nationaux et sur des contrats passés avec le rectorat pour 3 ans en fonction de projets “pour faire progresser les élèves”.
Toujours le même cocktail donc : « souplesse », individualisation et territorialisation, que l’on pourrait traduire par opacité, concurrence entre établissements et soumission aux intérêts locaux ...

Trois académies, Lille, Marseille et Nantes seront concernées dès la prochaine rentrée, et un bilan est prévu avant généralisation en 2022.

Autre information d’importance : pour nous consoler de la disparition des REP et de la prime qui va avec, nous allons ouvrir des BAR partout et ce dès « le mois prochain ». Sous ce sympathique acronyme, point de risque d’ivresse, seulement un « bureau d’aide rapide » pour les devoirs, mais attention, à distance ! L’idéal en ces temps de crise sanitaire et même bien après.
La secrétaire d’État évoque ensuite l’idée d’une mesure sociale aussi ambitieuse qu’audacieuse : un accès aux sites du numérique éducatif qui n’entamerait pas le maigre forfait internet des familles démunies (comme un numéro vert), mettant ainsi notre gouvernement à la pointe de la lutte contre les inégalités puisqu’il s’agit d’aider par le numérique les élèves éloignés de l’école pour lesquels le travail à distance n’a pas fonctionné.

Nous ne pouvons que saluer la vitesse avec laquelle notre Ministère s’empare de la folie numérique et du “distanciel” qui ont réussi à s’imposer de manière inespérée pour les entreprises de l’EdTech lors du premier confinement. Et ce n’est qu’un début.

En REP+, les Cités éducatives seront renforcées (leur nombre porté à 120) et elles pourront concerner les zones rurales.
La carte des REP+ reste définie au niveau national et ne change pas pour l’instant, mais l’Éducation nationale encouragera les collèges concernés à devenir les laboratoires des déréglementations les plus débridées (temps de présence dans les établissements, programmes, classes ...) mais cela, l’article ne le dit pas.
C’est dans le rapport Azéma-Mathiot .

Tout ceci s’ajoute avec la fin de la clause de sauvegarde pour les lycées ZEP de l’académie au 31 aout 2020 et donc l’abandon assumé de la prise en compte des difficultés sociales par l’état, au delà du collège. lien vers notre article

Le SNES-FSU exige :

  • Davantage de moyens pour répondre aux écart sociaux qui n’ont cessé de se creuser ces dernières années.
  • Une carte de l’Éducation prioritaire élargie comprenant les lycées.
  • La généralisation du principe de la pondération et de l’indemnité revalorisée REP+ à l’ensemble des personnels de l’éducation prioritaire.
  • Une information de la Profession dans le respect du dialogue social et l’abandon du recours systématique à une presse grand public pour la diffuser. Cette même presse qui a été prompte, au mois de juin, à relayer la campagne de dénigrement [2] à notre égard, pilotée par le Ministre.

    Consulter
    le projet porté par les SNES-FSU : Une réelle ambition pour l’Éducation Prioritaire !
Catherine Demerliac pour le secteur Politique éducative du SNES-FSU Versailles





STOP MÉPRIS - Du respect pour nos professions, une réelle ambition pour nos collèges et nos lycées. - Toutes et tous en grève le mardi 1er décembre



[1article du Parisien du 22 novembre intitulé « Nous souhaitons sortir de cette logique » : le gouvernement remodèle l’éducation prioritaire

[2campagne scandaleuse suite au confinement sur les enseignants prétendus décrocheurs