Protocole « renforcé » - Organisation « une classe, une salle » - Quelles sont les responsabilités des personnels ?

mercredi 18 novembre 2020
par  Snes S3 MC

 Le problème des intercours

Avec le protocole sanitaire “renforcé” entré en vigueur le 9 novembre et préconisant de “limiter les brassages d’élèves”, de nombreux collèges ont adopté le fonctionnement “une classe, une salle”.

Cette organisation constitue d’abord une dégradation des conditions de travail des professeurs, obligés de courir de salle en salle chargés de leurs copies, photocopies, matériels divers et effets personnels. Et cela les prive de toutes les adaptations particulières mises à disposition dans leur salle classique (dictionnaires, manuels, cartes, affichages, matériel disciplinaire parfois lourd et encombrant....).
C’est donc une source de stress, de fatigue et une perte de temps de cours en désinfection du matériel informatique, déconnections et reconnections, réouverture des documents nécessaires …
=> Une telle organisation ne peut donc être que provisoire.

Des collègues nous ont à juste titre posé la question des responsabilités en cas d’incident pendant les quelques minutes où les élèves peuvent rester sans surveillance entre deux cours, car les risques sont malheureusement nombreux : bagarres, harcèlement entre élèves, dégradation de matériel, danger si les fenêtres ont été débloquées, ce qui est pourtant indispensable pour assurer la ventilation des salles...
La question se pose aussi pour les AED souvent en sous-effectif qui effectuent des rondes aux intercours, mais ne peuvent matériellement pas surveiller toutes les classes en même temps.

Le créneau de l’interclasse, entre deux sonneries, relève de la responsabilité du chef d’établissement. C’est l’application du protocole mis en place par l’établissement qui impose de laisser les élèves seuls dans leur salle pendant les intercours.

Qu’en est-il si un collègue arrive devant ses élèves après la sonnerie de début du cours ? Là, en l’absence de faute caractérisée, la responsabilité des personnels ne peut être engagée. On ne peut pas reprocher à un collègue d’arriver à son cours “après la sonnerie” pour un motif entrant dans le cadre de ses missions, par exemple s’il a eu un incident à gérer à la fin de l’heure précédente, s’il a dû séparer deux élèves qui se battaient dans le couloir...
Il convient d’être vigilants sur ce point. Ne pas hésiter à demander le renfort de la vie scolaire pour prendre en charge la classe si le retard risque de se prolonger, ou de régler le problème plus tard lorsque c’est possible afin de laisser les élèves seuls un minimum de temps.

Pour les professeurs aussi bien que pour les AED, nous recommandons de signaler par tous les moyens les problèmes (stress, fatigue) et les incident éventuels liés à cette organisation : CPE, chef d’établissement, DSDEN, Rectorat, et de les inscrire dans le registre SST.

 Le problème des cours en dehors des salles spécialisées

Dans certains établissements, le protocole ne préserve pas les salles spécialisées et des collègues de physque-chimie, SVT, technologie, éducation musicale, arts plastiques... donnent leurs cours dans des salles ordinaires.
Nous les incitons à faire pression collectivement sur leur chef d’établissement pour retrouver leur salle et en attendant de refuser catégoriquement pour raison de sécurité les manipulations trop pénibles ou non conformes au protocole. N’hésitez pas également à contacter vos corps d’inspection.

Nous vous invitons à nous signaler toute situation particulière ainsi que tout incident, et à nous envoyer vos témoignage sur l’organisation “une classe, une salle” à l’adresse suivante : colleges@snes.versailles.edu