CHSCTD des Hauts de Seine : Réouverture des établissements : sans un solide protocole sanitaire, cela ne sera pas possible !

samedi 25 avril 2020
par  Snes S2 Hauts de Seine

Le 22 avril 2020 s’est tenu un nouveau CHSCT départemental extraordinaire dans le département des Hauts de Seine. Ont participé à ce CHSCT :
Mme FIS DASEN et Mme BEULZE SG de la DSDEN
M. CUNY (CPA= conseiller de prévention académique), Mme MOUTAOUKIL ( CPD), Mme NAUTRE (médecin de prévention=médecin du travail) et Mme Cardozo (Psychologue du travail).
7 représentants des personnels dont 4 FSU.
Mme FIS a pris connaissance de la déclaration liminaire intersyndicale FSU –FO et CGT (voir fichier pdf), l’UNSA ayant choisi de ne pas s’y associer. La plupart de nos questions n’ont pas trouvé de réponses lors de cette réunion.

 le conditions sanitaires de la reprise

Concernant la situation sanitaire présente et la possible reprise des cours le 11 mai, comme annoncé par le ministre dans la presse, Mme La DASEN rappelle que nous sommes dans une crise sanitaire majeure et que la reprise ne se fera que si les conditions sanitaires le permettent.
Pour cela la priorité est à l’élaboration d’un protocole sanitaire très strict au niveau du ministère et que la DASEN mettra en œuvre localement. Ce protocole sera donc un guide intangible pour les administrations locales et un opposable pour les personnels en cas de non-respect.
Visiblement, les interventions de la FSU, dont celles du SNES 92, depuis le début du confinement, lorsqu’on a imposé à des collègues de sortir de confinement ou lorsque les préconisations sanitaires n’étaient pas réunies pour réaliser l’accueil des enfants de soignants ont été positives. Le pilotage pour la reprise, si elle peut avoir lieu, devrait donc être contraignant et défini au niveau ministériel et pas au niveau local.

Actuellement, le temps est au dialogue avec les collectivités territoriales pour préparer le retour en classe, dans de bonnes conditions sanitaires. La rectrice est en relation avec la Région IDF et la DASEN avec le conseil départemental et l’association des maires du département. Les collectivités sont en train de recenser les personnels qui pourront travailler à compter du 11 Mai.
Du coté éducation Nationale, la reprise aurait lieu selon le ministre en trois temps :
• semaine du 11 Mai : grande section, CP et CM2
• semaine du 18 : 6ème et 3ème ou 1ère et terminales
• semaine du 25 : les autres élèves.
Le ministère prévoit un effectif de 15 en élémentaire, collège et 18 en lycée.
Les représentants FSU ont rappelé les normes retenues par l’ARS pour l’accueil des enfants de soignants (10 élèves par classe) ce nombre ayant été ramené à 5 pour les maternelles. Nous demandons à ce que ce soit les mêmes seuils qui s’appliquent

La DASEN reconnait comme légitime, notre crainte de faire un double travail en présentiel et à distance, vis-à-vis de nos classes. Cet élément devrait être pris en compte dans les organisations du travail mises en place dans les établissements.
Celles-ci devront également tenir compte des gestes barrières. Nous avons demandé :
• gels hydroalcooliques et savons et serviettes jetables dans les toilettes,
• distanciation dans les salles de classe et dans les circulations dans les établissements.
• adaptation des horaires de récréation,
• distribution de masques pour les enseignants et les élèves
La question de la restauration des élèves qui conditionnera sans doute les horaires de présence en établissement ou en école pour les élèves. La plupart de nos demandes relatives aux conditions de travail, en cas de reprises sont listées dans l’avis n° 1 (voir fichier pdf des avis)
Concernant la question du nettoyage et de la restauration, les collectivités territoriales font un état des ressources humaines disponibles parmi leurs personnels. La reprise de la restauration pose le problème des délais de commandes et d’acheminement des denrées.
La discussion autour de la distanciation sociale nous a permis de parler des personnels les plus précaires : les AED et AESH. A fait émerger comme problématique
• la question des « trous » dans les emplois du temps et le recours impossible aux salles de permanence,
• la nécessaire proximité entre l’AESH et l’enfant qu’il accompagne, celle-ci étant liée à la nature du suivi mis en œuvre.

 du côté des élèves

Concernant les élèves à accueillir à compter de la reprise :
La DASEN a rappelé le dispositif « accueil des enfants de soignants élargis à d’autres personnels mobilisés par la crise ». Ce dispositif monte en charge après les vacances de printemps (+200 nouvelles demandes par rapport à un effectif total d’environ 900 et cela concerne quasiment uniquement le premier degré).
Par contre, pas d’accueil prioritaire en école ou EPLE pour les enfants d’enseignants, scolarisés dans le premier degré. Leurs parents devraient être dispensés d’enseignement en présentiel et continueraient à suivre leur élèves via les moyens numériques.
Elle dit que les élèves dont l’état de santé nécessite un maintien en confinement, seront bien évidement dispensés de cours.
Visiblement les parents qui ne souhaitent pas la reprise de l’école par leur enfant, pourraient voir leur souhait se réaliser.

 la continuité pédagogique et ses conséquences

Si le ministre et la DASEN parlent d’une période neutralisée dans le temps pour l’enseignement, les représentants FSU en CHSCTD ont fait valoir que le temps ne s’est pas arrêté pourtant .Ainsi la question de l’évaluation reste entière. Celle-ci est soit un instrument de mesure des acquisitions des élèves, soit un moyen de mise en évidence de remédiation nécessaire. Elle fait partie intégrante du métier. Se retrouver ainsi priver de cette partie de son travail est particulièrement déstabilisant pour le professeur, surtout au moment où arrivent les procédures d’orientation pour des élèves de 3ème , 2de ou terminale ou de validation de diplômes, via un contrôle continu inexistant sur le dernier tiers de l’année . Il y a là une perte de sens de leur travail, qui ne sera pas sans conséquence en terme de risques psycho-sociaux. Ne pas tenir compte de cette période de 4 mois de scolarité neutralisée , selon les dires de la DASEN, sera facteur ,dans les années à venir, de stress pour finir des programmes toujours plus lourds à chaque réforme et de fatigue avec des classes encore plus hétérogènes , car la fracture entre ceux qui ont pu travailler et être accompagnés et les autres sera agrandie.
Aussi, nous sommes bien dans notre rôle de prévention des risques psycho-sociaux, lorsque nous avons demandé une adaptation, pour les prochaines années des programmes scolaires de manière à lisser dans le temps cette période de neutralisation des enseignements.
Ces questions relatives aux moyens d’enseignement pour accompagner la rentrée 2020 , à la continuité pédagogique ou un aménagement de programme pour les années à venir sont traités en CTA et en CTSD. Les sections départementales, académiques interviennent déjà sur ces questions et elles nourrissent leur réflexions des remontées de terrain ou de l’enquête « travail et confinement » à laquelle vous avez répondu pendant les congés de printemps.

 la situation des personnels administratifs

Concernant les personnels administratifs, la DASEN envisage encore l’utilisation du télétravail, ceci devrait permettre de séparer les personnels qui occupent à plusieurs un bureau et donc de pratiquer la distanciation sociale. Nous lui avons rappelé que le confinement devait rester la base, jusqu’au 11 mai.
Les personnels travaillant à la DSDEN devraient venir travailler par journée complète, de manière à être moins souvent et moins longtemps dans les transports en commun.
Nous avons demandé qu’il y ait la mise en place de procédure de protection pour ce qui concerne l’accueil du public…
Enfin, la représentante SNES FSU a interpellé la DASEN sur l’absence de préparation de rentrée pour les trois niveaux (maternelle grande section, CP et CE 1) dans le premier degré, alors que le second degré va pouvoir préparer la reprise en établissement du 11 au 18 Mai. La FSU a demandé le report de l’accueil des élèves d’au moins une journée pour nos collègues du premier degré. La DASEN nous a répondu qu’au vu des enjeux en terme de nettoyage et désinfection des locaux, organisation des espaces et du travail des enseignants, 48h de préparation sans accueil d’élèves lui semblaient nécessaires pour le premier degré.
Pour le second degré, la FSU a demandé à ce que l’instance représentative qu’est la CHS, lorsque celle-ci a vraiment des habitudes de travail, sinon le CA soit réuni dans la semaine du 11 au 18 Mai pour examiner la conformité des conditions d’accueil et le protocole du ministère.

 les avis votés

Enfin le CHSCT se finit par l’adoption à l’unanimité des représentants des personnels par l’adoption de 3 avis que vous pouvez consultez au bas de l’article.
avis n° 1 : conditions de la reprise
avis n°2 : nécessité de recruter au moins 2 médecins de prévention
avis n° 3 : bilan social et médical sur les personnels atteint par Covid 19 et reconnaissance en accident du travail

Si nous dénonçons la volonté du gouvernement de faire primer la relance de l’économie sur la crise sanitaire, le CHSCT de ce matin, montre que
1) cette instance, supprimée dans la loi de refondation de la fonction publique joue pleinement son rôle en ce moment de protection des conditions de travail et de la santé des personnels. La connaissance des métiers (1er degré, 2d degré, administratif infirmiers, AS, Psy EN, chefs d’établissement, IEN,…) et leur travail en commun sur l’analyse des situations de travail à venir avec la reprise du 11 mai permet à vos élus en CHSCT de montrer l’impossibilité de la reprise dans les conditions voulues par le ministre.
2) qu’à l’heure actuelle, la rentrée le 11, 18 ou 25 Mai s’avère illusoire, tant la problématique de distanciation sociale n’est pas réalisable dans les établissements « bondés » de notre académie (« bondés » est le terme utilisé par Blanquer lui-même dans son entretien sur France info le 14/04)

 comment vous informer et nous contacter

Les CHSCT de l’académie ont vocation à se réunir toutes les semaines, tout comme des groupes de travail issus des CT . Les acteurs FSU de ces instances sont en contact régulier avec la rectrice ou la DASEN. Ils interviennent lorsque vous les interpellez sur une situation anormale et ils utilisent toutes les remontées de terrain que vous nous faites.
En ce moment pensez à remplir les fiches de registre de santé et à les renvoyer à votre chef d’établissement et à : ce.chscta-sec@ac-versailles.fr ou ce.chsctd92-sec@ac-versailles.fr.
Pour plus d’informations sur ce point :
http://www.versailles.snes.edu/spip...
Prévenez également votre section départementale , qui fait suivre, aux représentants en CHSCT. Pour cela, envoyez un mail (snes92@versailles.snes.edu)

Enfin consultez les sites de la FSU ou de vos syndicats nationaux, le protocole de reprise proposé par le ministère vous y sera proposé, ainsi que notre analyse. Une des leçons de cette crise, c’est qu’il nous faut réapprendre tous à penser collectivement le travail et à voir nos établissements comme des collectifs de travail ! Alors reprenons la main sur notre travail.

PROCHAIN CHSCT-A : jeudi 30 Avril

Pour la FSU : Anne Guignon (SNUIPP), Sophie Martin (SNUIPP), Claudine Bezol ( SNES) et Patrick Mathieu (SNEP)


Documents joints

avis du chsctd 92
déclaration intersyndicale