2ème heure sup’ obligatoire : une nouvelle provocation !

lundi 15 avril 2019
par  Snes S3 SV

Samedi 13 avril, le décret n° 2019-309 modifiant le statut des enseignants du 2nd degré a été publié au journal officiel : décret 2ème heure supplémentaire. Les enseignants n’auront plus la possibilité de refuser d’effectuer jusqu’à deux heures supplémentaires.

A bien des égards, cette décision est une nouvelle provocation de la part du Ministre de l’Éducation Nationale !

  • Par deux fois, l’ensemble des organisations syndicales ont voté contre une telle mesure au CTM (comité technique ministériel), mais le Ministre persiste et signe, et passe en force. Le même Ministre qui déclarait quelques jours avant dans la presse « ma porte est ouverte » pour le dialogue...
  • Imposer une deuxième HSA, c’est donner du crédit à tous les discours mensongers sur le temps de travail prétendu trop faible des enseignants : depuis plusieurs mois, le SNES-FSU a lancé une campagne visant à casser les préjugés sur le temps de travail des personnels qui se chiffre en réalité, en moyenne, à 42h53 par semaine : site du SNES-FSU : 42h53
  • Cette mesure réactive le fameux et fumeux sarkozyste « travailler plus pour gagner plus » qui est mensonger ! Les heures supplémentaires ne constituent en rien une revalorisation salariale  : dès le 5ème échelon, la rémunération de la première HSA est inférieure à celle de l’heure ordinaire, et la 2nde HSA n’est pas majorée comme la première. Une réelle revalorisation d’ampleur passe notamment par le dégel du point d’indice et non par les heures supplémentaires.
    Voir aussi la campagne du SNES-FSU salaire correct exigé
  • Cette 2ème HSA va considérablement alourdir le travail des enseignants : dans un certain nombre de disciplines, 2HSA obligatoires, c’est une ou deux classes en plus (musique, arts plastiques, techno au collège, LV ou SES au lycée...), c’est-à-dire 30 à 35 élèves de plus, autant de copies en plus, de réunions etc. En imposant cette mesure pour la rentrée de la possible mise en place de la réforme du lycée, le Ministre charge encore plus la barque des personnels : deux programmes à préparer et une classe en plus !
  • A travers le recours aux heures supplémentaires, le Ministre tente de camoufler les effets de sa politique de suppressions de postes, en faisant porter sur les professeurs poste dans les collèges et les lycées, une volume d’heures toujours plus conséquent. Les bilans des CTSD dans l’académie l’ont montré : en raison de la rigidité du ratio heures postes/HSA, un certain nombre de postes n’ont pu être créés.

Cette décision, comme l’ensemble de la politique menée par Jean-Michel Blanquer, témoigne d’un profond mépris pour les enseignants. Depuis plusieurs semaines, la mobilisation s’amplifie pour dénoncer des réformes inégalitaires et qui se font contre les personnels. Plus que jamais, il est indispensable de porter haut et fort nos revendications : pour une revalorisation de nos salaires, le respect de nos statuts, et l’abandon des réformes en cours (lycée, bac, ParcourSup et loi Blanquer), tous en grève le jeudi 9 mai !