Rentrée 2018 dans l’académie : nouvel épisode de « Retour vers le futur » !

samedi 20 janvier 2018
par  Snes S3 SV

Les opérations de préparation de la rentrée 2018 ont commencé ! Et force est de constater qu’elles ont comme un air de déjà-vu...

 Contexte national : attention à la casse

« Vous avez renoncé au quantitatif ». Les félicitations de Gérard Longuet (Sénateur les Républicains et notamment Ministre pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy) adressées à Jean-Michel Blanquer lors de l’audition de ce dernier par la Commission des Finances ont presque valeur d’adoubement. Elles sont surtout révélatrice de la filiation entre le projet éducatif de la droite et celui portée par l’actuel Ministre de l’Éducation (déjà numéro un de la DGESCO et donc numéro deux du Ministère pendant le même quinquennat sarkozyste). La rentrée 2018 va être la première intégralement préparée par Jean-Michel Blanquer. Après 5 ans de créations de postes, souvent insuffisantes face à la pression démographique, le gouvernement renoue avec les suppressions de postes dans l’Éducation. Le Ministre de l’Éducation Nationale a tenté de présenté les choses plus « finement » que ses prédécesseurs instrumentalisant la crise de recrutement en mettant en avant la suppression de 2600 emplois de stagiaires non pourvus. Mais il a ainsi entretenu à dessein, pendant plusieurs semaines, la confusion entre postes non pourvus et les moyens alloués aux académies.
A l’occasion du CTM (comité technique ministériel), les masques sont tombés : des suppressions d’emplois sont bien inscrites au budget 2018 et correspondent à l’équivalent de 1300 moyens d’enseignement à temps plein devant les élèves. De nombreuses académies sont touchées par des retraits d’emplois (Amiens : -91, Caen : -87 ; Rouen : -77 ; Nancy-Metz : -100), y compris des académies qui voient leurs effectifs augmenter (Lille, -136 emplois). Ces suppressions d’emplois vont se traduire par des centaines et des centaines de suppressions de postes. Quant aux académies qui gagnent des emplois, le compte n’y est pas
Les conséquences sont prévisibles : augmentation des effectifs dans les classes, menaces sur certains dispositifs (options, dédoublements) à travers une diminution de la marge horaire… Par ailleurs, il n’est certainement pas innocent que quelques échos de la mission Mathiot sur l’avenir du bac soient particulièrement insistants sur une nouvelle organisation des enseignements, guidée par une baisse des horaires disciplinaires, et donc des suppressions de postes.

  Dans l’académie, un tour de passe-passe

+206 ETP pour l’académie de Versailles. Le chiffre claque et dans un contexte de redéploiement national, il laisse l’image d’une académie bien dotée en emplois dans le second degré. Mais pour apprécier à sa juste valeur ce chiffre, il convient de le comparer d’une part à l’évolution du nombre d’élèves, d’autre part aux évolutions de ces dernières années. Près +5220 élèves supplémentaires sont attendus dans les collèges et lycées de l’académie à la rentrée 2018, ce qui fait une augmentation proche de celle de la rentrée 2017. Mais l’académie avait été dotée de 560 emplois supplémentaires, soit une augmentation 2 fois plus importante que celle de la rentrée 2018. La faiblesse de la dotation rapportée à l’évolution des effectifs laisse présager une nouvelle dégradation des conditions d’enseignement, notamment une augmentation des effectifs dans les classes.

 En collège, le retour du « travailler plus pour gagner plus » !

Les collèges connaissent une importante augmentation des effectifs (+5206 élèves de prévision à prévision), mais le nombre d’heures poste (qui sont le support des postes fixes) n’augmente quasiment pas, à peine +0.31% !
En revanche, l’augmentation du nombre d’HSA est du jamais vu depuis 10 ans : une augmentation de près 16% en un an ! L’explication est simple : il s’agit de tenter de camoufler les effets des suppressions des emplois de stagiaires. Jean-Michel Blanquer prétend que ces suppressions sont « sans effet » devant les élèves : la preuve que si puisqu’il faut les « compenser » avec des HSA. À défaut d’emplois, des heures sup’, voilà qui fleure bon la réactivation du mythe sarkozyste du « travailler plus pour gagner plus » que la FSU a vivement combattu il y a 10 ans, et que nous dénonçons encore aujourd’hui. Rappelons que les heures supplémentaires ne sont qu’un leurre d’une augmentation de pouvoir d’achat puisqu’à partir du 5ème échelon, une heure supplémentaire est moins bien payée qu’une heure ordinaire. Les heures supplémentaires ne constituent en rien la revalorisation attendue et indispensable pour les personnels. Plus que jamais, la lutte pour une revalorisation salariale d’ampleur doit s’amplifier !



 Lycées, avant-goût de la réforme ?

En lycée, la génération du baby-boom des années 2000 va poursuivre ses études dans le supérieur (si ParcourSup le lui permet), ce qui entraîne un net ralentissement dans l’augmentation des effectifs (+828 contre +2731 à la précédente rentrée). Mais l’augmentation du nombre d’heures postes est dérisoire (+0.14%), preuve s’il y en avait besoin que l’heure n’est pas à l’amélioration des conditions d’enseignement en lycée. A moins qu’il soit trop périlleux de créer des postes dans l’attente d’une réforme du lycée qui a aussi, et surtout, une dimension budgétaire…. Les heures supplémentaires augmentent aussi de manière conséquente : +3.47%



 Mobilisation pour améliorer les conditions d’enseignement et les conditions de travail !

A tous les niveaux, le SNES-FSU se mobilise pour dénoncer ces conditions de rentrée et revendiquer des moyens à la hauteur des besoins. Après l’étude des moyens au niveau départemental, les DGH seront étudiées dans les CA des établissements.
Quel calendrier, comment agir ? Toutes les informations dans cet article calendrier, glossaire, comment agir en CA, que faire après le CA ?

Les groupes de travail départementaux et CTSD se tiennent en ce moment. Tous les chiffres, les analyses, les moyens d’actions seront mis en ligne après les instances, dans les prochains jours.


Documents joints

Article préparation de rentrée dans les (…)
PDF - 32.2 kio