Rentrée 2017 : plusieurs centaines de postes vacants ! La crise de recrutement s’aggrave

vendredi 30 juin 2017
par  Snes S3 SV

Y aura t-il un professeur devant chaque classe à la rentrée ? Le traditionnel adage ministériel et journalistique de rentrée ne devrait pas, cette année encore, être vérifié dans l’académie de Versailles. La crise de recrutement continue de produire ses effets. Les chiffres des postes vacants (postes sur lesquels aucun professeur titulaire n’a été nommé suite au mouvement intra-académique) sont édifiants

  • Mathématiques :
Évolution des postes vacants
Rentrée 2013 Rentrée 2014 Rentrée 2015 Rentrée 2016 Rentrée 2017
27 48 94 191 255
  • Sciences physiques et chimiques : 7 postes vacants à la rentrée 2016 – 35 postes vacants à la rentrée 2017
  • Eco-gestion  : 44 postes vacants à la rentrée 2016 – 77 postes vacants à la rentrée 2017

De très nombreuses disciplines sont touchées. Il en résulte une inquiétante rupture de continuité du service public d’Education : les inégalités territoriales se creusent puisque ce sont les territoires les plus fortement marqués par les inégalités économiques et sociales et/ou par une forte concentration de la pauvreté qui sont les plus touchés. Ainsi le 95, département de notre académie qui cumule les plus grands
écarts de réussite scolaire et de richesse par rapport à la moyenne de l’académie, concentre 165 postes des 255 vacants en mathématiques. Mais les chiffres de la rentrée 2017 montrent aussi que ce sont désormais toutes les zones géographiques qui vont être touchées. Au final, plusieurs centaines d’élèves risquent de ne pas avoir de cours dans certaines disciplines pendant de longues semaines.

Depuis plusieurs années, le Rectorat tente de masquer les effets de la crise de recrutement par des expédients qui relèvent d’une forme de bricolage institutionnalisé (recours à des ambassades hispanophones par exemple, voir notre article complet en bas de page)

Le gouvernement d’Emmanuel Macron refuse de prendre la mesure de la gravité de la situation. Ainsi Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’Education Nationale, déclarait il y a quelques semaines que « créer des emplois apporte plus de problèmes que cela n’en résout ». Ces derniers jours, dans des entretiens dans les quotidiens régionaux, il confirme en déclarant « aujourd’hui, nous pouvons penser que nous avons le nombre de postes qui convient ». Les pistes esquissées par le Ministre de l’Education Nationale (recrutement sur profil) ne sont que le recyclage de mesures déjà expérimentées sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (alors même que Jean-Michel Blanquer était directeur de la DGESCO) et ont montré leur inefficacité.
Hasard du calendrier (ou pas), le Ministre de l’Action Publique a annoncé le 30 juin le gel du point d’indice pour les fonctionnaires, ce qui ne va pas améliorer l’attractivité de nos professions !

Pourtant les faits le montrent, le second degré a besoin de création de postes pour améliorer les conditions d’enseignements, et pour que ces postes soient pourvus, il est indispensable d’améliorer l’attractivité de nos métiers. Le SNES-FSU est porteur de nombreuses propositions dans ce sens. Il y a urgence à ce que le gouvernement les entendent au risque de laisser s’aggraver la crise de recrutement.

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