1er bilan, non la rentrée n’est pas « apaisée » dans l’académie !

jeudi 8 septembre 2016
par  Snes S3 SV

Collège, lycée, non la rentrée n’est pas « apaisée » dans l’académie de Versailles !

Depuis quelques jours, la Ministre de l’Éducation Nationale répète à l’envie des éléments de langage pour faire croire que la rentrée est, sinon réussie, du moins « apaisée ». Comme tous les ans, la Ministre assure qu’il « y aura un professeur devant chaque élève », que « près de 700 000 journées de formations » à la réforme du collège ont été assurées garantissant ainsi une formation propice à la réussite sa réforme. Encore une fois, le fossé est grand entre la parole de la Ministre et les réalités que vivent au quotidien les personnels. Les premiers retours de l’enquête de rentrée réalisée par le SNES-FSU Versailles montrent, pour qui en doutait encore, que cette nouvelle année scolaire est très loin des promesses ministérielles.

Ainsi, le Gouvernement ne cesse de mettre en avant les dizaines de milliers de créations de postes, qui devraient notamment permettre de « mettre un professeur devant chaque élève à la rentrée ». Pourtant, la réalité oppose un cinglant démenti à l’autosatisfecit que se décerne la Ministre : de nombreux postes sont encore non pourvus, et en ce qui concerne l’académie de Versailles, des petites annonces étaient déjà en ligne sur le site de Pôle Emploi, à la fin du mois d’août.

En collège, la mise en place de la réforme a produit de nombreuses aberrations : effectifs toujours plus chargés, emplois du temps qui nécessitent d’être refaits en urgence, dans l’académie de nombreux élèves commencent l’année sans manuels, faute de crédits suffisants et à rebours des engagements de la Ministre devant l’Assemblée Nationale qui en promettait le renouvellement en français, histoire-géographique et mathématiques sur les quatre niveaux... Quant aux dispositifs phares de la réforme, ils sont là aussi très loin de ce qui a été annoncé, ainsi l’Accompagnement Personnalisé se fait souvent en demi-groupe, soit 15 à 16 élèves, voire en classe entière. En quelques jours, la réforme du collège a montré son vrai visage, une réforme mal pensée, mal ficelée, loin des attentes des personnels et qui ne fera pas mieux réussir les élèves. Il est urgent que le décret collège2016 soit abrogé et que de nouvelles discussions sur le collège soient ouvertes.

En lycée, les effectifs continuent d’augmenter dans les classes, conséquence de la pression démographique liée en grande partie à la fin du redoublement. Les classes avec 35/36 élèves se multiplient, devenant une triste norme. C’est particulièrement le cas dans les classes de la voie technologique, notamment dans la filière STMG. Plusieurs lycées de l’académie, soutenus par les sections départementales et académique du SNES-FSU, se sont mobilisés ces derniers jours (lycée Corot à Savigny dans l’Essonne, lycée Cassin à Gonesse dans le Val d’Oise, lycée Rostand à Mantes la Jolie, lycée Joliot Curie à Nanterre) pour dénoncer ces conditions de rentrée inacceptables pour les élèves et les enseignants. Le lycée, grand oublié de ce quinquennat, pâtit donc d’un manque d’investissement criant et de mesures qui cache une vision de la scolarité aux antipodes du projet de démocratisation du lycée défendu par le SNES-FSU.

La priorité à la jeunesse tant vantée ces cinq dernières années paraît bien loin ! Pour dénoncer ces conditions de rentrée, la dégradation des conditions d’enseignement des élèves et des conditions de travail des personnels, la section académique du SNES-FSU, au sein de l’intersyndicale régionale, appelle à la grève et à la manifestation le jeudi 8 septembre