Avenir des bilangues dans l’académie : réunion le mercredi 3 février et enquête en ligne

mercredi 27 janvier 2016
par  Snes S3 MRP

 Rentrée 2016 et avenir des bilangues Réunion le mercredi 3 février à la section académique d’Arcueil de 14 h 30 à 17 h

 Un premier recul de la Ministre

La ministre de l’Éducation Nationale a été contrainte à un premier recul, très insuffisant cependant, devant l’ampleur de la mobilisation de la profession contre la réforme du collège. A quelques jours de la grève du 26 janvier, elle a ainsi mis en scène un volte-face sur la question des bilangues en annonçant à grands renforts médiatiques le maintien de 70 % de ces classes. Ce chiffre masque, cependant, des disparités importantes :

  • 100% de bilangues sont maintenues à Paris mais 95% sont supprimées à Caen, 60% à Lille...
  • Des académies comme celles de Créteil ou de Versailles n’ont toujours pas défini leur nouvelle carte des bilangues qui ne sera présentée, pour notre académie que lors du CTA du 16 février.

Les informations qui nous ont été communiquées suite à nos interventions sont préoccupantes : d’ores et déjà 33 fermetures programmées, 136 bilangues sur la sellette sur les 264 que compte l’académie...

Cette hécatombe programmée provient des critères imposées par la Ministre et le Recteur. Ne seraient maintenues que les bilangues de continuité, au prix d’une remise en cause de la diversité de l’offre linguistique dans l’académie que le Recteur prétend, pourtant, vouloir renforcer.

 Refus des faux procès

Le SNES-FSU dénonce le faux procès fait aux bilangues par la Ministre. Celle-ci les assimile systématiquement et uniquement à des filières d’élite et de contournement, alors que, dans la réalité, elles sont d’abord un outil pour préserver la diversité de l’offre en LV1, menacée par l’hégémonie de l’anglais. Il y a longtemps que, dans beaucoup d’établissements, afin d’éviter la constitution de filières d’élite par le jeu des options, les groupes de bilangues sont répartis dans plusieurs classes. Quant à la logique de contournement que leur présence peut induire, elle relève de la responsabilité des autorités qui doivent favoriser une implantation plus nourrie et plus équilibrée des bilangues sur l’ensemble du territoire, et veiller à une véritable régulation de la carte scolaire dont le Gouvernement, toujours à la pointe pour revendiquer la mixité sociale, n’a pas cru bon de remettre en cause l’assouplissement.

 Une logique comptable qui va renforcer les inégalités

Le démantèlement des bilangues obéit, en fait, à une logique comptable. La descente de l’enseignement de LV2 en 5e qui résulte de la réforme du collège représente un coût en emplois et en moyens que le Ministère veut financer par la fermeture des bilangues. Et tout cela, au risque de renforcer des inégalités qui vont à l’encontre des objectifs de démocratisation qu’il affirme poursuivre :

  • La fermeture des bilangues risque de renvoyer des parents d’élèves vers les établissements du privé qui maintiendront et développeront cette offre. Les promesses faites par le diocèse au Rectorat d’appliquer les mêmes règles que dans le public n’engagent que ceux qui y croient !
  • Le maintien des bilangues sur la seule base du principe de continuité ne fera que renforcer les inégalités à l’intérieur de l’académie de Versailles, accentuant la pression des familles sur les écoles pouvant offrir des langues à faible diffusion.
    Enfin la suppression des bilangues menace l’existence de postes, y compris en lycée, en raison du risque de tarissement du vivier provenant des collèges, et la pérennité du peu de diversité linguistique dans l’académie.

  Les revendications du SNES-FSU

Le Rectorat est embarrassé par les conséquences du chantier de démolition des bilangues qu’il devrait conduire, s’il en restait aux principes fixés par la Ministre. La carte des langues qui devait être présentée lors du CTA du mois de décembre a été repoussée à celui du 16 février ; les élus du SNES n’ont eu connaissance que le 11 janvier de l’ébauche d’un projet. Les délais, par rapport aux objectifs fixés, sont intenables : comment, en l’espace de deux mois, en pleine préparation de rentrée, peut-on demander aux établissements et aux équipes de s’approprier le nouveau cahier des charges et d’en mesurer les implications sur l’offre éducative et l’avenir des postes des langues à faible diffusion et moyenne diffusion ?

C’est pourquoi, le SNES-FSU revendique un moratoire sur toute fermeture de bilangues et sur les suppressions de poste dans les langues à faible et moyenne diffusion, la construction d’une carte des bilangues et des langues vivantes qui ne s’appuie pas sur le principe de continuité, les créations de moyens et d’emplois permettant une offre assurant diversité et égalité d’accès sur tout le territoire.

 S’informer et agir ensemble

Le SNES-FSU appelle les collègues à participer à toutes les initiatives spécifiques dans le cadre de la préparation de la rentrée 2016 en articulation avec la lutte contre la réforme du collège. La section académique organise, d’ores et déjà, une réunion académique le mercredi 3 février à 14h30 sur la carte des langues à Arcueil. Ne restez pas isolé(e) ; venez nombreux !

Points abordés durant la réunion :

  • Evolution de la carte des langues (avant / après la réforme)
  • Conséquences de la réforme sur l’offre de formation et les postes
  • Situation des bilangues dans l’académie
  • Conséquences des réformes sur l’enseignement (horaires, contenus, charge de travail…)
  • Enseignement des langues vivantes dans le premier degré (par qui ? selon quelles modalités ?)
  • Revendications et actions à mener

Enquête en ligne à remplir

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