Communiqué de presse du 29 janvier du personnel du Lycée Maupassant de Colombes

mercredi 29 janvier 2014
par  Snes S2 Hauts de Seine

Communiqué de presse du 29 janvier du personnel du LGT Maupassant de Colombes

Vincent Peillon, le 15 janvier 2014 :
« j’ai choisi […] de mettre prioritairement les moyens dans les endroits où nous avons les plus mauvais résultats »

Le lycée Guy de Maupassant, c’est :

50 % de réussite au bac STMG CFE (comptabilité et finances d’entreprises) contre 83 % au niveau national
en 2013 : 13,4 points de moins de réussite au baccalauréat général que la moyenne nationale
45,5 % de catégories socioprofessionnelles défavorisées en 2012 alors qu’en 2006, ce taux n’était « que » de 37 % (moyenne académique 2012 : 26%).

Le jour même de l’intervention de M. Peillon, la DHG prévisionnelle pour l’année 2014-2015 est annoncée. Elle représente l’équivalent d’une perte de 6 postes d’enseignants sur l’établissement, alors que les effectifs restent stables.

Concrètement, qu’est-ce que cela représente ? Voici quelques exemples :

→ la fin des heures en demi-classe en seconde en français, maths, histoire-géographie... Ces heures permettent une meilleure connaissance des difficultés des élèves, la mise en place de dispositifs de remédiation et plus largement une véritable individualisation de l’enseignement.

→ dans les matières scientifiques, cela se solde par le remplacement d’une partie des heures de travaux pratiques en laboratoire par des heures de cours en classe entière, limitant fortement l’expérimentation.

→ en enseignement d’exploration (SES, PFEG...), la disparition des heures en demi-classe, ce qui complique l’initiation aux méthodes économiques, sociologiques, etc.

→ en langues, l’impossibilité de maintenir des groupes de 20 élèves, pourtant prévus par la réforme des lycées. A 2h par semaine, la préparation des deux épreuves orales au baccalauréat devient impossible.

→ dans les formations post-bac, la disparition de la FCIL qui prépare des étudiants aux concours d’entrée en école d’infirmiers et d’éducateurs, avec un stage en milieu professionnel.
Et ceci n’est qu’un aperçu...

Si nous sortons du dispositif ZEP :

→ les conditions d’encadrement des élèves se détérioreront. En effet, dans tous les établissements accueillant un nombre d’élèves équivalent, il y a :

seulement 2 CPE contre 3 dans notre établissement
3 assistants d’éducation (surveillants) en moins
pas d’assistants pédagogiques chargés de remédier aux difficultés des élèves et de les accompagner

→ le plafond des 30 élèves par classe risque d’être dépassé, aggravant encore les conditions d’enseignement. Ceci est d’autant plus probable que, tous les ans, les prévisions d’effectifs sont sous-évaluées. Cette année scolaire, en septembre, nous avions 70 élèves de plus que les prévisions de janvier 2013. En septembre prochain, l’Inspection académique ayant déjà distribué toutes les dotations de réserve servant à de tels ajustements, ne sera pas en mesure de maintenir nos effectifs à 30 par de nouvelles créations de classes.
→ matériellement, la plupart des salles du lycée ne permettent d’ailleurs pas d’accueillir plus de 30 élèves si nous ne voulons pas enfreindre les règles de sécurité.

Vincent Peillon déclarait, toujours le 15 janvier 2014 :
« c’est la grande hypocrisie française : on fait croire, y compris à ceux qui travaillent dans la ZEP, qu’on leur donne davantage... »
Si notre ministre veut réellement mettre fin à cette hypocrisie, qu’il nous donne les moyens nécessaires à la réussite de nos élèves au lieu de nous les retirer !


Après plusieurs jours de grève, les personnels du lycée Guy de Maupassant restent mobilisés et ont voté la reconduction de la grève pour aujourd’hui mercredi 29 janvier et demain jeudi 30 janvier.