Texte action adopté par le congrès académique de Versailles

dimanche 25 mars 2012
par  Snes S3 SV

Congrès académique de Versailles 22/23 mars 2012

Lycée Maupassant de Colombes (92)

Texte Action

Au plan international, la plupart des pays européens sont toujours confrontés à l’intensification de la politique libérale censée « réduire l’endettement public » et « restaurer la compétitivité des économies ».Les pays européens empilent des plans de rigueur toujours plus drastiques, sans autre résultat qu’un appauvrissement généralisé de la population. La situation de la Grèce est l’exemple du désastre provoqué par cet entêtement idéologique.

La signature du Mécanisme européen de Stabilité marque une étape de plus dans l’accentuation du credo libéral par les gouvernements européens.

En France, si les campagnes présidentielles sont traditionnellement peu propices aux mobilisations, force est de constater que cette campagne est une exception à la règle. L’Éducation Nationale et de nombreuses entreprises se sont invités dans les débats.

En effet, le bilan de la politique menée depuis 5 ans par le pouvoir en place montre clairement l’ampleur de ses effets ravageurs : aggravation des inégalités en tous genres, explosion du chômage, remise en cause des garanties collectives et sociales (retraite, protection sociale, droit au logement…), effondrement du pouvoir d’achat… La crise sert de prétexte depuis 3 ans pour imposer des budgets d’austérité de plus en plus draconiens, aux dépens des salariés et des retraités alors qu’une minorité de nantis reste scandaleusement protégée. Au nom de la lutte contre les déficits publics que le pouvoir ne cesse pourtant de creuser en confortant une politique fiscale injuste, le désengagement de l’État s’amplifie.

Les services publics et principalement celui de l’Éducation sont depuis 5 ans les cibles de cette politique dévastatrice qui compromet l’avenir et la richesse de la nation.

Alors que se précisent les échéances électorales, le Président-candidat et son Gouvernement durcissent encore leurs orientations et cherchent à faire passer en force un certain nombre de mesures, en dépit des mobilisations qui se poursuivent dans le pays.

Ils multiplient les attaques contre les syndicats présentés comme des « corps intermédiaires » qui ne défendent que leurs intérêts. Ils n’hésitent pas à entretenir et renforcer une dérive vers l’extrême droite.

Pour le SNES, qui n’a cessé avec la FSU de combattre avec détermination cette politique, une rupture radicale est nécessaire. La poursuite d’une telle politique ouvrirait la voie à de nouvelles régressions pour les salariés, les retraités et l’ensemble des citoyens. La réélection de Nicolas Sarkozy accélérerait et accentuerait l’ensemble des attaques opérées durant son mandat.

Il est donc de la responsabilité de notre organisation syndicale de porter en toute indépendance une appréciation publique sur les propositions des candidats en matière d’éducation et en particulier pour le Second degré, afin de peser dans le débat public.

Le SNES doit avec la FSU porter l’exigence d’une politique qui affirme la place et le rôle du Service public d’Éducation et de ses missions sur tout le territoire, qui renoue avec une réelle démocratisation du système éducatif et permette la revalorisation des métiers, des salaires, des conditions de travail et d’emploi des personnels.

Le SNES doit donc poursuivre l’interpellation sous toutes ses formes au niveau national des candidats aux élections présidentielles et publier leurs réponses .afin de faire la lumière sur leurs réelles intentions concernant la place et le rôle du second degré et l’avenir de nos métiers.

Le SNES se saisira de son Congrès national pour publier un appel solennel pour l’Avenir du Second degré, soulignant les enjeux en terme de démocratisation et d’accès de tous à une formation de haut niveau et aux qualifications. Cet appel sera largement relayé à tous les niveaux par le SNES en direction des personnels, des élus et de l’opinion publique.

Durant toute la période mars à juin, le plan d’action du SNES doit notamment s’articuler autour des axes suivants :
Dans le second degré :

Combattre les conditions de la préparation de la rentrée 2012 : appeler les personnels dans les établissements à amplifier la mobilisation contre les suppressions de postes, la mise en œuvre des réformes contestées et l’aggravation des HS, en recherchant toutes les convergences avec les parents d’élèves.

Mener une campagne offensive pour obtenir un collectif budgétaire

Mettre en échec la mise en œuvre de toute la politique managériale : poursuivre le combat contre le décret châtel sur l’évaluation des enseignants afin d’en obtenir l’abrogation, obtenir l’abandon du dispositif ECLAIR,

Obtenir de réelles mesures sur la revalorisation de nos métiers, nos conditions de travail et nos salaires et pensions.

Mettre en avant la nécessité d’augmenter les recrutements et dans l’immédiat de pourvoir les postes aux concours 2012 : le SNES proposera aux syndicats enseignants de la FSU une adresse publique en direction des jurys aux concours 2012. La nécessité de mettre en place des prérecrutements doit dès maintenant donner lieu à une campagne publique forte.

Porter l’exigence d’une véritable formation initiale et continue pour des métiers exigeants et qualifiés : abandon de la réforme de la formation et retour à une véritable année de stage pour les lauréats des concours.

Réaffirmer l’existence et la nécessité d’un service public d’orientation scolaire : le SNES doit poursuivre son action pour obtenir l’abandon de la Loi sur la formation tout au long de la vie et du processus de labellisation, la création de CIO sur tout le territoire avec les moyens matériels nécessaires, le recrutement massif de Copsy et le respect de leurs missions spécifiques… Le Congrès appelle tous les personnels des CIO et des établissements scolaires à participer à la journée d’action nationale sur l’orientation le 29 mars.

Plus largement, il s’agit de mettre fin à la RGPP et au dogme du désengagement de l’Etat , à la politique d’austérité en renouant avec une politique de créations d emplois publics et en réaffirmant la conception d’un Etat garant de l’existence et des missions des services publics. Ce sont aussi les principes de justice, d’égalité, de solidarité que l’Etat doit reconquérir : Droit à la retraite à 60 ans, protection sociale, santé, droit au logement. Le processus d’audit de la Dette publique, dans lequel le SNES avec la FSU est pleinement engagé, doit aboutir.

En face de ces enjeux, la nécessité de construire un vaste mouvement social s’impose. Le 1er mai est à cet égard une étape incontournable.

Avec la FSU, le SNES doit travailler à la construction d’un puissant 1er mai interprofessionnel revendicatif où l’Education doit tenir toute sa place pour faire entendre ces exigences pour tous.

Quel que soit le résultat des élections, le SNES avec la FSU proposera des modalités de mobilisation de la Profession afin de lui permettre de peser en mai, en juin et durant l’été sur les décisions essentielles qui seront prises à cette période : préparation de la rentrée scolaire 2012-2013, collectif budgétaire, grandes lignes du budget 2013, question des rythmes scolaires, de la formation des maîtres, des services et des missions des enseignants, des CPE , des Co-Psy…

Le Congrès académique du SNES de Versailles appelle donc tous les personnels à construire et amplifier dès maintenant le rapport de force indispensable pour peser sur des choix qui engagent l’avenir du Second degré, du Service public d’Éducation. et de notre société.

Votes :

Motion 1 Front unique : « le Congrès du SNES doit se prononcer pour chasser Sarkozy à l’élection présidentielle »

POUR : 1 CONTRE : 109 Abstention : 4 Refus de vote : 2

Motion repoussée

Motion 2 Front unique « Evaluation des enseignants : boycott du CSFPE »

POUR : 1 CONTRE : 104 Abstention : 9 RDV : 2

Motion repoussée

Vote sur le texte Action :

POUR : 115 CONTRE : 1 Abstention : 0 RDV : 0

Texte Action adopté