CLAIR : mettre en échec un dispositif dangereux pour les élèves comme pour les personnels, exiger des moyens pour faire réussir tous les élèves

la liste des établissements CLAIR que Ministre et Recteur veulent pour l’instant cacher
mercredi 9 juin 2010
par  Snes S3 MRP

Dernière minute :

Le Recteur est contraint à recul partiel sur le blocage des postes qu’il voulait réserver pour un recrutement direct par le chef d’établissement.

Suite à l’action des élus en CAP et en FPM d’affectation dans un cadre unitaire à l’initiative du SNES, il a débloqué 17 des 38 postes.

Continuons à combattre ce dispositif nocif et régréssif pour les élèves comme pour les personnels.

 CLAIR : la déclinaison brutale du credo libéral et sécuritaire appliqué à l’Ecole

Usé et sans crédit auprès de l’opinion, le gouvernement a décidé d’investir le terrain de l’Ecole pour en faire le théâtre privilégié de la remise en selle du credo libéral et sécuritaire. Alors que la crise et sa politique ont aggravé les inégalités et la pauvreté des plus démunis, Luc Chatel en porte parole zélé du gouvernement a utilisé sa charge de ministre de l’Education nationale pour annoncer le programme CLAIR (collèges et lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite) en clôture des Etats généraux sur la violence, en exploitant sans vergogne l’émotion liée aux faits de violence survenus dans les enceintes scolaires cette année.

Ce programme est un pur condensé de mesures réactionnaires et libérales. Adossé à des actions d’essence autoritaire et répressive visant à stigmatiser les couches sociales les plus fragiles (suspension des allocations familiales, policier référent dans les établissements, création d’établissements spécialisés dits « d’insertion scolaire » pour les élèves considérés comme perturbateurs ou absenteistes...), il veut introduire dans les établissements des quartiers sensibles un renforcement du pouvoir hiérarchique et une déréglementation qui concerne aussi bien la scolarité des élèves que les conditions d’emploi et de service des personnels :

  • recrutement par le chef d’établissement des enseignants et des CPE, définition locale par le biais d’un contrat de leurs missions et de leurs temps de travail
  • organisation dérogatoire des enseignements pour les élèves (horaires d’enseignement, programmes...)
  • recentrage sur le socle commun pour les collèges
  • instauration d’un « préfet des études » se chargeant du suivi scolaire et de la conduite pédagogique d’un niveau entier

Ce programme CLAIR est commandé par une stratégie d’éclatement des règles nationales en matière d’organisation des enseignements et des statuts des personnels. Il participe d’une nouvelle offensive contre la carte de l’éducation prioritaire déjà bien fragilisée , entraîne une aggravation des inégalités sur le territoire, traduit le renoncement à faire de l’Ecole un outil de réussite sociale pour tous.
Il ne répond en rien aux besoins des établissements concernés (politique de la ville et carte scolaire introduisant une véritable mixité dans les quartiers et les établissements, des moyens pour permettre à chaque élève de réussir en tenant compte de ses difficultés sans renoncer à une ambition commune...)

 Mettre en échec la politique du (for)fait accompli

Luc Chatel veut aller vite et prendre à nouveau de court l’ensemble de la communauté éducative pour éviter toute contestation. Il a décidé qu’une centaine d’établissements dès la rentrée 2010 serait labellisé avant de généraliser le dispositif à la rentrée 2011 à l’ensemble des établissements relevant d’un classement prioritaire. Les Recteurs ont reçu consigne de choisir dans le plus grand secret les établissements sans consultation ni information des personnels et des parents d’élèves, que ce soit au niveau des établissements avec la saisie du conseil d’Administration ou au niveau départemental avec un examen dans les Comités techniques paritaires (CTP) ou les Conseils départementaux de l’Education nationale (CDEN). Aucun critère de désignation des établissements n’est connu. Des ordres ont été donnés pour soustraire au mouvement intra des postes vacants afin qu’ils soient pourvus sur désignation des chefs d’établissements. Il s’agit d’une violente remise en cause des règles d’affectation, connues de tous et valables pour tous, source d’arbitraire et de clientélisme.

La liste que Ministre et Recteur veulent cacher est disponible ici.

Elle a été établie grâce aux informations données par les collègues découvrant avec colère le fait accompli dans les établissements, à la vérification de l’ensemble des postes faite par les élus du SNES pour le mouvement intra et à leurs interventions répétées auprès de l’Administration pour obtenir la transparence sur des blocages abusifs de postes.

 S’opposer collectivement à un dispositif dangereux pour les élèves comme pour les personnels

Le SNES appelle les personnels des établissements concernés à se mobiliser contre ce classement autoritaire et dangereux, et à exiger les moyens d’assurer les conditions de réussite des jeunes, avec les mêmes ambitions et objectifs que pour l’ensemble des élèves, dans le respect des statuts des personnels.

Si vous êtes concerné(e), sollicitez les sections départementales pour venir tenir réunion dans votre établissement et vous accompagner dans vos démarches.

Les élus du SNES lors des commissions d’affectation vont mener la bataille pour que l’ensemble des postes soient mis au mouvement et pourvu dans le cadre de règles communes et transparentes.


Documents joints

Etablissements CLAIR académie de Versailles
compte rendu audience intersyndicale du 11 juin
modèle de motion au CA
modèle de lettre commune parents et enseignants
projet de lettre aux parents
tract CLAIR à diffuser
PostesCLAIRpardisicplines
postesCLAIRparétablissements